Une victoire sans joie chez les Bleus
Marc Lièvremont (sélectionneur du XV de France) "Je vais retenir avant tout la victoire. J'avais dit que c'est ce qui primerait, la victoire, et que derrière on jugerait aussi sur les contenus. Je souhaitais de la constance. Evidemment, de ce côté-là, je ne suis pas satisfait. Je n'étais déjà pas très satisfait à la mi-temps. J'ai trouvé que dès le début du match on avait manqué d'ambition (...). On a vu dès le début qu'on avait une mêlée extrêmement forte. (On a) quelques mêlées centrales qui doivent nous fournir des situations de surnombre assez évidentes et que l'on vendange. Malgré tout, on prend le score et on mène deux essais à zéro et là, on ne produit plus. On ne joue pas ensemble. Il y avait déjà ce constat à la mi-temps de revenir à des choses simples, de mettre plus d'alternance, plus d'ambition dans notre rugby. Ce n'est pas inquiétant parce qu'on a gagné, ce n'est pas inquiétant parce qu'à mon sens on a été suffisants et approximatifs et que donc, évidemment, on peut mieux faire et on va mieux faire. C'est peut-être un avertissement sans frais qui va nous permettre de remettre les choses en place. Maintenant, on a aussi des mauvaises nouvelles avec une blessure assez conséquente pour David Skrela, peut-être aussi Fabrice Estebanez. Donc, forcément, ça ne fait pas une soirée très enthousiasmante."
Nicolas Mas (pilier du XV de France): "On avait d'autres ambitions sur ce match que d'être conquérant en mêlée. On voulait mettre en place notre jeu. On aurait dû insister devant. On a essayé de faire quelques mauls mais on y est pas arrivé. Après, on a peut-être tous voulu sauver la patrie et on s'est dispersé. La banc des remplaçants nous a fait du bien. Il faut qu'on positive. Si on reste négatif, on ne s'en sortira pas. Tout le monde croyait qu'on allait leur passer dessus, nous on savait que ce serait très dur."
Dimitri Yachvili (demi de mêlée du XV de France): "On a fait dix premières minutes assez sérieuses en respectant le collectif et les lancements de jeu. Ensuite, on les a sous-estimés en voulant attaquer de notre camp, en ayant un jeu au pied approximatif, en se faisant contrer... Face à des équipes très opportunistes comme le Japon, on s'est mis le bordel tout seul. On a réussi à marquer que sur des lancements de jeu, ce qui montre qu'il n'y a que le collectif qui nous ressortira de tout ça. Malgré tout, le contrat est rempli, on a gagné, on a le bonus. On ne va pas s'en satisfaire, on va travailler par rapport à ça. On a été pris pas par l'événement, mais surpris par les Japonais. L'entame de match est satisfaisante. Ce sont des faits de match qui nous ont mis dans l'embarras et on les a laissés espérer. Il faudra mieux les gérer par la suite."
Aurélien Rougerie (centre du XV de France): "On a été surpris par la vitesse d'exécution des Japonais, c'est certain. On s'est fait prendre à plusieurs reprises. On a deux systèmes (défensifs) et on a parfois inversé ceux qu'on aurait dû utiliser. Le mal français, c'est que quand on a 20 points d'avance on relâche, on n'arrive pas à enfoncer le clou. Ca met du suspense pour le public mais nous, ça nous fait ch... On va se satisfaire de la victoire. Il y a quatre ans, on pleurait (après la défaite face à l'Argentine en ouverture du Mondial-2007). Là on a pris le point de bonus. Il y a des choses à rectifier, sur l'intensité, la densité physique. Le Canada arrive à point nommé."
Maxime Médard (ailier du XV de France): "On aurait aimé sortir de ce match avec plus de certitudes. On a commencé difficilement, mais c'est un match gagné. On a bien entamé le match et on s'est endormi. C'est quand ils ont revenus à quatre points qu'on s'est dit: "Il faut se réveiller"."
Julien Bonnaire (3e ligne du XV de France): "Même si (les Japonais) ont très bien joué, il ne faut pas leur enlever ça, on s'est foutu le bordel sur des erreurs, plein de petites fautes, des plaquages manqués, ballons qu'on ne libère pas, un renvoi mal maîtrisé... On s'est cru arrivés à 14-0 alors que ce n'était pas le cas. On a voulu un peu trop jouer à la baballe par moments et on s'est fait contrer. Eux ont joué comme il le fallait, avec beaucoup d'envie. Dès qu'on a réussi à enchaîner quelques temps de jeu devant, on a vu qu'on les mettait en difficulté. Heureusement qu'ils n'avaient pas de mêlée, sinon ça aurait été un peu compliqué. Quand ils sont revenus à quatre points, on se dit que tout peut arriver. Ils étaient en pleine réussite. Dans ces moments-là, c'est vraiment compliqué."
Julien Pierre (2e ligne du XV de France): "On a joué à l'envers, on a joué à la main quand il fallait jouer au pied, jouer au pied quand il fallait jouer à la main. Il a fallu remettre la main sur le ballon, se reconcentrer et faire des choses simples en seconde période. Je ne pense pas qu'on avait trop de pression. Peut-être même qu'il n'y en a pas eu assez pendant la semaine."
Thierry Dusautoir (capitaine du XV de France), sur son discours à l'heure de jeu au plus fort de la domination japonaise: "Il fallait surtout se reconcentrer sur les tâches qu'on avait à faire. On a vu que sur les tâches les plus simples, on n'y était pas. On avait peu de sorties de balle, en défense on n'arrivait pas à remonter et à les contrarier. On ne pouvait pas lancer notre jeu correctement. J'ai sensibilisé tout le monde sur le fait qu'il fallait se remettre au travail et se remettre à faire les tâches les plus obscures."
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