Wayne Shelford, l'esprit maori des Blacks
Shelford était un vrai phénomène. Avec son bandeau blanc qui accentuait ses traits marqués et son teint mat prononcé, le natif de Rotorua le fief maori de Nouvelle-Zélande- possédait un charisme hors norme. Une aura que son physique massif (1,89 m pour 93kg) mettait en évidence. "Buck" Shelford rayonnait dans le jeu comme peu de numéro 8 ont su le faire à son époque.
Encore plus impressionnant que Laurent Rodriguez, la référence française, le grand escogriffe d'origine maori emportait tout sur son passage. Jean-Pierre Rives a coutume de dire "qu'au rugby, il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent". Shelford faisait évidemment partie de la deuxième catégorie même s'il pouvait ponctuellement réaliser des gestes "surprenants" pour un avant. Il réussissait des feintes de passe, des passes sautées, il passait les bras et savait prolonger une attaque classique de trois-quarts sans forcément s'empaler sur la défense adverse. A son poste, Shelford fût un précurseur et ce n'est que justice s'il gagna quasiment tous les tests-matches disputés sous le maillot noir.
Après la débâcle de Nantes en novembre 1986, les All Blacks dominèrent le monde en restant invaincus de 1987 (victoire en Coupe du monde) à 1990, année où il fût sélectionné pour la dernière fois, au grand dame de ses supporters qui n'apprécièrent pas la défaite face aux Australiens en demi-finale du Mondial 1991, sans lui. C'est souvent lorsqu'un joueur est absent qu'on se rend compte à quel point il est important pour une équipe.
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