XV de France: Les Boks trop forts
Les Springboks étaient tout simplement trop forts. Après deux prestations encourageantes face aux Blacks et aux Tonga, le XV de France a pu mesurer ce qui le sépare du très haut niveau international. Agressés par des Sud-Africains sûrs de leur force et de leur jeu, les Bleus n'ont pas su trouver de solutions pour faire sauter le verrou vert, à l'image de la prestation mitigée de la charnière Parra-Talès. Mis en difficulté par un essai précoce des visiteurs, les Tricolores ne les ont bousculé que dans les dernières minutes.
Solides défensivement, ils ne sont jamais parvenus à mettre le même impact dans leurs iniatives offensives. Finalement, le score reflète assez peu la forme d'impuissance que renvoie cette équipe de France. Pourtant, le Stade de France a poussé les siens à se surpasser. Une ola de cinq minutes à quelques instants du coup d'envoi puis une Marseillaise chantée à plein poumons dans une enceinte pleine laissait augurer une autre conclusion à cette froide soirée d'automne. Motivés à l'idée d'en découdre, cela n'a pas suffi pour renverser des Springboks sereins. La deuxième nation mondiale n'a d'ailleurs jamais donné l'impression de forcer son talent pour l'emporter.
Huget, éclaircie dans un ciel noir
En première période, rien n’a marché pour le XV de France. Malgré leur désir d’en découdre, en témoigne les coups que se donne Morgan Parra sur les épaules avant le coup d’envoi, les Bleus ont subi la pression sud-africaine. Très agressifs en défense et excellent dans le jeu au pied d’occupation, les Springboks ne laissent pas les Français respirer. Dès la 2e minute de jeu, Dulin sauve une pénaltouche mais Pietersen contre le dégagement de Parra pour plonger en terre promise (0-7). Le Clermontois et ses partenaires sont assommés. Le demi de mêlée manque même une pénalité facile à 25 mètres (7e). Seule la mêlée tricolore semble à la hauteur, jusqu’à ce que les Boks l’enfoncent pour prendre le large (0-10, 26e). Les Bleus ne parviennent pas à enchaîner ni à créer le danger. Au contraire, ils s’exposent à la furia des hommes d’Heyneke Meyer en balbutiant leur rugby. Philippe Saint-André avait appelé ses hommes à jouer leur jeu. A l’image de cette passe facile ratée de Chouly dans ses 22 mètres, le message semble ne pas voir été entendu. Il s’en faut de peu pour qu’Habana ne porte un second coup de poignard (24e).
Malgré le piètre spectacle proposé, le public lance une Marseillaise à la demi-heure de jeu. Comme par magie, cela donne un nouvel élan au XV tricolore. Sur le renvoi d’une pénalité transformée par Steyn (0-13, 38e), Lauret conteste le ballon et l’éjecte du ruck. Papé s’en empare et transmet à Parra. Ce dernier fixe et envoie Huget à l’essai en coin (13-7, 40e). Le XV de France est lancé. Du moins le pense-t-on. Dès le retour des vestiaires, le pack français est châtié par son homologue en mêlée. Les Boks écartent et de Villiers envoie Fourie à l’essai. Invalidé par M. Barnes pour un en-avant de Steyn sur l’action (44e). La France reste en vie mais ne sort pas de ses travers pour autant. Fritz s’isole dans une défense verte impénétrable. En attaque, l’arrière Willie Le Roux confirme ses excellentes dispositions en déposant un coup de pied rasant dans l’en-but français. Huget glisse et Louw semble aplatir mais l’arbitre anglais le refuse pour un en-avant supposé… (54e).
Rien ne marche pour les Bleus
Le XV de France reste toujours aussi amorphes. A force de laisser le ballon à son adversaire, il offre à Steyn l’opportunité de mettre les siens à l’abri. Le demi d’ouverture du Stade Français ne tremble pas (7-16, 60e). Pour couronner le tout, Thomas Domingo écope d’un carton jaune pour un plaquage à retardement sur Habana (68e). N’en jetez plus. Même lorsqu’ils arrivent enfin à percer le rideau sud-africain, l’indiscipline de Slimani (71e) ou un faux rebond sur un coup de pied à suivre d’Huget les empêchent de scorer (72e). Seule l’indiscipline de Louw permet à Doussain de raviver une flamme (10-16, 74e) que Lambie s’empresse d’étouffer (10-19, 77e). Le Stade de France entonne une nouvelle Marseillaise. Cette fois, sans aucun effet…
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