XV de France-Parra: "Battre les Tonga"
Philippe Saint-André a dit que vous aviez fait ton meilleur match sous ses ordres face à la Nouvelle-Zélande. Comment as-tu reçu ces louanges ?
Quand tu es joueur, tu es content que l’on te félicite. Mais l’important c’est de rester dans la continuité et d’essayer de faire un gros match contre les Tonga. Il faut garder la tête au collectif en ayant le meilleur plan de jeu et en coordonnant l’équipe au mieux. Tout change très vite. J’ai la chance de jouer donc j’en profite. Cette bonne performance, ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas parce que tu fais un gros match en équipe de France que tu seras N.1 et bon à chaque fois. Il faut poursuivre, pour que j’aie plus de repères avec cette équipe et surtout des victoires.
Comment s’est passé votre association avec Rémi Talès ?
Bien, mais il faut voir par la suite. Je n’aime pas me baser sur un match. Vous êtres très forts les journalistes pour tirer des conclusions sur un match. Vous encensez puis au match d’après vous démontez chaque joueur ou chaque charnière. Avec Rémi on partage et on essaie de trouver des solutions. La semaine avant la Nouvelle-Zélande s’était très bien passée donc on essaie de continuer et de communiquer un maximum pour avoir le plus de repères possibles et être bien sur le terrain. Ce qui est important c’est l’équipe. Nous on l’aiguille. Il faut que l’on soit en confiance pour que l’équipe tourne bien, c’est tout.
Parra: "Maintenant, les Tonguiens tiennent 80 minutes..."
Quel est votre objectif face aux Tonga ?
On veut continuer dans cette bonne dynamique. On sait que les Tonga vont vouloir s’imposer physiquement, jouer sur leurs grosses individualités. Il faut que l’on poursuive ce qu’on a fait contre la Nouvelle-Zélande. On ne peut pas être satisfait de ce match parce qu’on n’a pas gagné donc il faut travailler cette semaine pour être prêt à battre les Tonguiens samedi.
Votre dernier affrontement avec eux à la Coupe du monde 2011 s’était mal passé…
C’était un match très dur, j’en ai de mauvais souvenirs. Mais ça nous a peut-être servi parce qu’on a su rebondir et ça nous a permis d’aller en finale. Après, j’aurais préféré ne pas avoir la deuxième défaite de l’histoire de l’équipe de France face aux Tonga sur le dos.
Qu’est ce qui vous avez surpris ce jour-là ?
On n’a jamais réussi à mettre notre jeu en place. De mémoire, on a une ou deux occasions de marquer et on ne le fait pas. Mais en dehors de ça on n’avait pas été souvent en position de scorer. Ils avaient mis beaucoup de combat et de détermination. Mais ce qui nous avait le plus étonnés, c’était que leur défense tienne 80 minutes. Avant, c’était un peu comme les Samoa l’année dernière, tu savais que ça allait péter parce que physiquement ils n’étaient pas prêt. Maintenant, ils jouent dans des gros championnats en France, Angleterre ou dans l’Hémisphère sud. Ils sont prêts à tenir tout le match. Avant, on se disait qu’aux alentours de la 60e ça allait péter. Aujourd’hui, ce sont des équipes capables de tenir les temps de jeu autant que nous.
Vous êtes huit rescapés de la dernière Coupe du monde. En parlez-vous ensemble parfois ?
Non. C’est le passé, seul le présent compte. On a un nouveau groupe, un nouveau staff. Donc on n’a pas à en parler. On regarde devant. Mais par contre face aux Tonga on est prévenu. On s’attend à un gros match avec un gros combat.
On les surnomme les « coupeurs de têtes ». Craignez-vous leur rudesse dans les contacts ?
Avec les nouvelles règles, tu n’as plus le droit au plaquage cathédrale ni au plaquage à l’épaule. Sinon, tu es vite sanctionné par des cartons.
Leur équipe a peu de repères. Est-ce un avantage à exploiter ?
Peut-être. Mais quand on dit qu’ils n’ont pas de repères ils sont comme nous, ils étaient en stage aussi. Je pense qu’il ne faut pas considérer le match face à la Roumanie parce qu’ils avaient beaucoup de leurs joueurs mobilisés en Pro D2 ou au repos. On ne peut pas les juger sur cette rencontre. Je préfère que l’on soit averti plutôt que de les aborder comme à la Coupe du monde.
Parra: "Quand on transperce, il faut finir..."
Vous attendiez-vous à posséder autant le ballon face aux Blacks ?
On voulait tenir le ballon, jouer. Et si tu vas chez eux, tu t’exposes moins, t’es moins chez toi. Si tu laisses le ballon aux Blacks, tu sais que tu peux en prendre 40. Donc… On a su garder le ballon mais tout n’a pas été parfait, loin de là. Parce que si tout avait été parfait, on aurait gagné ce match.
Pouvez-vous jouer les Tonguiens de la même façon que les Blacks ?
C’est un peu différent mais tu peux mettre la même envie et le même état d’esprit pour les jouer. Ensuite, c’est nous sur le terrain qui ne devons pas nous exposer si on sent que l’on est en danger. Les Tonga sont rudes et seront prêts d’entrée. Il faudra que l’on vienne chez eux et que l’on pose la main sur le ballon pour jouer et marquer.
Vous parvenez à franchir mais vous marquez peu d’essais. Comment l’expliquez-vous ?
Quand on transperce et que l’on passe le premier rideau, il faut finir. Peut-être pas sur le premier temps mais il faut y arriver. On marque pas mal de points sur pénalité mais un essai est plus avantageux au niveau comptable. Il nous manque un peu plus d’automatismes et de confiance pour trouver des repères et conclure. Ca frustre tout le monde qu’on ne marque pas…
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