France-Géorgie : cette fois, les Bleus ont été présents dans le combat dès l'entame

"Les Géorgiens ne sont pas drôles". William Servat avait prévenu dans L'Equipe, à quelques jours du match entre les Bleus et la Géorgie : l'essentiel de la rencontre se jouerait devant. Comprendre, dans le combat et dans l'intensité, en particulier dès les premières minutes face à des Lelos friands de rucks et mêlées. Défaillants dans ces secteurs en première périodes contre des Pumas aux avants coriaces, les Bleus ont, cette fois, été dans le coup dimanche 14 novembre à Bordeaux.

Le staff de Fabien Galthié s'est adapté après les difficultés entrevues, samedi 6 novembre, contre l'Argentine (29-20). Avec quatre changements parmi les huit avants, le pack a été densifié par les présences de Uini Atonio (152 kg) et Romain Taofifenua (132 kg). Les deux mastodontes ont fait du bien, dans le jeu courant comme en mêlée. "Finisseur" face aux Pumas, Grégory Alldritt a retrouvé son numéro 8 et apporté sa puissance.

Cinq essais inscrits sur touche ou mêlée

Surtout, les Français ont été propres en défense, en particulier dans le premier acte. Largement défiés au près, ils se sont peu consommés dans les rucks. Les attitudes agressives ont permis aux Bleus de coffrer plusieurs fois les avants géorgiens (10e, 42e). Alors que l'indiscipline est un mal récurrent depuis la prise de fonctions de Fabien Galthié, les Tricolores ont gommé ces scories (8 pénalités au total, seulement deux en première période). Tout l'inverse de Géorgiens éparpillés, en particulier dans le premier acte avec 11 fautes et deux cartons jaunes en trente minutes.

Preuve de la domination des "gros" français, cinq essais ont été inscrits sur touche ou mêlée. Et la panoplie est complète : trois ballons portés consécutifs à des pénaltouches (essai de pénalité puis un doublé de Mauvaka), un contre de Woki dans les airs bonifié par Jalibert, puis une combinaison sur mêlée conclue au près par Penaud. La cinquième réalisation, également marquée par l'ailier de l'ASM, est survenue après un pilonnage en règle des avants bleus.

Cette victoire dans le défi physique justifie donc les choix du staff français. Deuxième ligne de fortune, Cameron Woki a tenu son rang. Alors que Paul Willemse et Thibaud Flament étaient sur le banc, en attendant un éventuel retour de Bernard Le Roux, le Bordelais s'impose comme une solution dans la cage. Inégal balle en main mais prépondérant en touche, Sekou Macalou a montré de bonnes dispositions. Lui aussi peut, dans un autre registre, tenir la dragée haute à François Cros ou Anthony Jelonch. 

Une fin de match plus brouillonne

Moins conquérants par la suite, les Bleus se sont peu à peu éteints en même temps que la pluie a secoué la capitale girondine. Les nombreux moments de flottement ont permis aux Géorgiens d'inscrire deux essais sans doute évitables. Prépondérant samedi soir, le banc, vidé dès l'heure de jeu dimanche, a eu un apport mitigé. Si Peato Mauvaka s'est montré très disponible et Demba Bamba a bien fixé la défense adverse, les autres avants ont rendu une copie plutôt sobre.

Sans doute la physionomie d'un match déjà plié contre des Géorgiens émoussés a-t-elle accentué ce ressenti. Mais, les multiples fautes de mains et autres égarements aperçus dans les dernières minutes pourraient s'avérer rédhibitoires samedi 20 novembre, contre les All Blacks.