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Le président du RC Toulon, Mourad Boudjellal, est "totalement d'accord" avec la mise en place de contrats fédéraux

Le président du RC Toulon, Mourad Boudjellal, soutient la mise en place de contrat fédéral proposé par le président de la fédération française de rugby. Il se dit "prêt à discuter" avec Bernard Laporte ce lundi sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président du club de rugby RC Toulon, le 21 décembre 2016. (BORIS HORVAT / AFP)

Après la défaite de l'équipe de France contre l'Irlande 19 à 9, samedi 25 février, le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, a redit sa volonté de mettre en place un contrat fédéral pour 40 joueurs français, six mois par an. Il s'agit notamment de permettre une meilleure préparation. Ce système existe déjà en Irlande ou en Nouvelle-Zélande. Les présidents des clubs de Toulouse et Clermont, grands pourvoyeurs d'internationaux français, ont déjà fait part de leur opposition catégorique au projet. En revanche, Mourad Boudjellal, président du RC Toulon, a indiqué lundi sur franceinfo être "totalement d'accord avec cette réforme" et "prêt à discuter avec Bernard Laporte".

franceinfo : Etes-vous d'accord pour suivre Bernard Laporte sur la mise en place du contrat fédéral ?

Mourad Boudjellal : Moi je suis totalement d'accord avec cette réforme même si j'estime qu'elle n'est pas suffisante.

C'est une rustine dans le rugby français.

Mourad Boudjellal, président du RC Toulon

à franceinfo

Aujourd'hui, nous n'avons pas les joueurs quatre mois et demi, on ne les a pas six mois déjà. Autant que ça soit fait de façon coordonnée avec la fédération, avec des contrats pluriactifs. Je rappelle qu'avec ces quatre mois et demi, il faut ajouter à cela, par exemple quand les joueurs reviennent de sélection, des vacances. Donc ce n'est pas comptabilisé dans les quatre mois et demi. On va vite arriver à six mois. Donc autant que les choses soient claires comme le propose Bernard Laporte. Moi j'y suis favorable.

Si cette mesure n'est qu'une rustine, que faut-il faire alors ?

Ce qu'il faut faire d'abord, c'est abolir cette stupidité qui s'appellent les JIFF [Joueurs issus des filières de formation] qui, en transformant une main d'œuvre économique en main d'œuvre d'élite, a tué la formation française. Les 16 joueurs étrangers sur la feuille de match ont monté de niveau et ce qui fait que les joueurs français ont eu de moins en moins de temps de jeu. Ce qu'il faut faire, c'est baser l'économie du rugby, créer un modèle économique dans le rugby, où la méritocratie soit basée sur la formation. Ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui. Quand on aura compris qu'on devra utiliser l'argent du Top 14 comme un avantage pour l'équipe de France et non pas comme un handicap je pense que le rugby français dominera le monde.

Ce contrat fédéral a aussi un avantage pour les clubs car une partie des salaires du joueur ne seront plus payés par le club ?

Oui, notamment celui du mois de juillet quand ils ne jouent pas. Mais il y a une autre problématique ; quand un joueur se blesse en équipe de France, il est à la charge de son club, là, lorsqu'il se blessera en équipe de France, il sera à la charge de l'équipe de France. Il y a une logique économique en tout cas.

Que pensez-vous de la méthode de Bernard Laporte qui veut discuter directement avec les présidents de club et non pas passer par la Ligue qui vous représente ?

Ce n'est pas la Ligue qui paie les joueurs. Ils sont sous contrat avec les présidents de club dont certains se sont beaucoup investis dans leur club. Ce sont des problématiques assez personnelles.

Moi je me sens prêt à discuter avec Bernard Laporte (...)

Mourad Boudjellal, président du RC Toulon

à franceinfo

Je ne vois pas pourquoi, on doit tous se replier derrière la Ligue, si ce n'est peut-être pour revaloriser le pouvoir de quelqu'un. Si la fédération décide de parler avec les présidents de club, je ne vois pas qu'est-ce qui pourrait l'en empêcher. Après, si les présidents de club veulent prendre quelqu'un pour parler à leur place c'est leur problème. Je préfère parler en direct.

Mourad Boudjellal : "Ce qui faut faire d'abord, c'est abolir cette stupidité qui s'appellent les JIFF"

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