Finale Mondial U20 : Romain Ntamack, le sacre avant éclosion ?
"Romain progresse. Chaque fois que je le vois, il a franchi un palier. Il est amené à être au très haut niveau. Est-ce que c'est pour aujourd'hui, demain ou après-demain ? Quoi qu'il arrive, ça va arriver." Pas de place pour le doute dans l'esprit de Sébastien Piqueronies, le manager des Bleuets interrogé par l'AFP. Le nom, lourd à porter pour le fils d'Emile, légende de la grande décennie toulousaine des années 1990 et du XV de France auteur du Grand Chelem en 1997, ne figure pas encore dans le trombinoscope du groupe professionnel toulousain, mais en tout petit parmi les autres Espoirs.
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A 19 ans, le N.10 s'est pourtant entraîné l'ensemble de la saison avec les grands et a signé ses premières apparitions dans l'élite: dès septembre comme remplaçant face à Agen (30-10), en janvier pour une première titularisation face à Oyonnax (37-15). Au total, cinq feuilles de match.
"Confirmer l'année prochaine"
Peu, trop peu pour l'intéressé. "Il est un peu impatient parce qu'il est compétiteur", concède Piqueronies. "C'était la découverte", évalue Ntamack. "J'ai été frustré quelquefois de ne pas faire partie de certains groupes mais c'est le choix du coach, que je respecte. J'espère confirmer l'année prochaine." Le manager toulousain Ugo Mola a eu "ses raisons", selon Piqueronies. "Ils voulaient prendre le temps, ne pas m'exposer directement. La saison prochaine, j'espère avoir plus de temps de jeu. Ce sera à moi de le gagner. Avec le départ de Jean-Marc Doussain (à Lyon), ça libère une place", s'avance Ntamack, qui deviendra du coup N.2 derrière l'Australien Zack Holmes.
Auréolé d'un titre de champion du monde junior, qui plus est? Ntamack a déjà guidé les Bleuets à la victoire dans le Tournoi des six nations en mars et un doublé serait une carte de visite rêvée pour postuler au XV de France, lui que Guy Novès avait déjà placé dans sa liste de 45 joueurs protégés en 2017 et que son successeur Jacques Brunel vient de replacer dans un groupe développement de 20 joueurs.
Dans l'immédiat, Ntamack n'a pourtant pas franchement envie de quitter les Bleuets. "Quand on revient en sélection avec notre catégorie, c'est une vraie bouffée d'oxygène parce qu'on est tous très proches, très amis", explique-t-il. Et cela se voit sur le terrain. "Il a un peu moins de pression avec nous, il se lâche un peu plus, prend plus d'initiatives. Il a vraiment progressé dans ce sens-là", note Piqueronies.
Convaincant aussi en N.12
Qui a innové en plaçant son joueur vedette au poste de premier centre, laissant l'ouverture au Toulonnais Louis Carbonel, lors de deux splendides victoires face à l'Afrique du Sud (46-29) et la Nouvelle-Zélande (16-7). "Nous avions envisagé leur association avant le match face à l'Afrique du Sud, elle s'est imposée à nous", explique l'entraîneur des arrières David Darricarrère. "Ils se complètent à merveille, n'hésitent pas à permuter, ils donnent de l'équilibre à l'équipe, mais aussi de la vitesse et de l'initiative", souligne le technicien.
"Notre entente a été immédiate. On se connait bien, on a joué ensemble et contre l'autre souvent. Louis joue juste, sait être très pragmatique. Le mieux placé prend l'initiative. Je me plais aussi dans ce rôle de premier centre que je connaissais déjà", se félicite Ntamack. Entre "le jeu au pied plus puissant de Romain et la capacité à mener le jeu de Louis", selon Darricarrère, les Anglais n'ont qu'à bien se tenir: le duo de 10 sera de nouveau aligné dimanche.
Avec AFP
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