Rugby : les parents d'un jeune devenu tétraplégique après un plaquage portent plainte contre X

Six mois après un mauvais plaquage lors d'un match de rugby de l'Union nationale du sport scolaire (UNSS), les parents de Mathias Dantin, devenu tétraplégique, ont déposé plainte contre X pour blessures involontaires auprès du parquet de Tarbes, selon France Bleu Béarn Bigorre. Ils pointent notamment la responsabilité de l'UNSS.

Le 14 décembre 2022, lors d'un match de rugby UNSS à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le jeune homme de 17 ans retombe sur les cervicales après un plaquage et devient tétraplégique. "Cette agression aurait pu être évitée, estime le père de Mathias, parce qu'il y a eu un manquement du règlement de ce tournoi, un manquement d'accompagnement, du respect des règles du jeu, du respect de l'adversaire."

"Le gars s'acharne sur le petit"

À commencer, selon Jérôme Dantin, par le fait que des joueurs majeurs et mineurs jouent au rugby entre eux. C'est d'ailleurs un garçon âgé de 18 ans, explique-t-il, qui est l'auteur du plaquage contre Mathias, 17 ans : "C'est un tournoi qu'on nous présente comme officiel, mais j'étais là ce jour-là, et je n'ai rien vu d'officiel dans ce tournoi."

"Pendant sept secondes, le gars s'acharne sur le petit, alors qu'il n'a pas le ballon", ajoute Me Jérôme Marfaing-Didier, l'avocat de la famille, "il le prend dans les bras, ce qui est absolument interdit puisque c'est un plaquage cathédrale, puis le lâche comme un paquet de charbon et le gamin tombe sur les cervicales. Sept secondes. Et personne ne siffle. Donc il y a des problèmes terribles à ce niveau, une défaillance de l'encadrement, de suivi des règlements, qui a suscité le dommage".

D'après l'avocat de la famille, malgré plusieurs tentatives pour discuter avec l'UNSS, aucun échange n'a pu avoir lieu avec ses représentants. Dans les jours qui ont suivi l'incident, l'UNSS a fait un don de 20 000 euros à la famille Dantin. Mais c'est loin d'être assez selon le père de Mathias, puisqu'un fauteuil roulant coûte à lui seul 35 000 euros. Contacté par France Bleu Béarn Bigorre, l'UNSS n'a pas répondu à leurs sollicitations.