Rugby : un ancien médecin du XV de France dénonce le dopage aux amphétamines des Bleus
Jacques Mombet se confie dans le livre du journaliste Pierre Ballester "Rugby à charges", à paraître début mars, dont "L'Express" publie de larges extraits.
Il avait déjà enquêté sur les pratiques du cycliste Lance Armstrong, en 2004. Le journaliste Pierre Ballester dénonce à présent le développement du dopage dans le rugby, en parallèle de la professionnalisation du sport, dans un livre à paraître début mars et dont L'Express publie de larges extraits, mardi 24 février.
"Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby"
Parmi les témoignages recueillis dans Rugby à charges (La Martinière) figure notamment celui de Jacques Mombet, médecin du XV de France pendant vingt ans, de 1975 à 1995, en alternance avec l'un de ses confrères. "Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs, confie celui qui est aujourd'hui un membre actif du comité d'experts de l'Agence française de lutte contre le dopage. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient. (...) A cette période, le sport était loin d'être le même : pas d'agence antidopage, pas de prévention."
L'ancien médecin des Bleus assure n'en avoir jamais lui-même données à ses joueurs, mais confie en avoir tout de même vu circuler en équipe de France.
Ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d'avant match.
Les joueurs "étaient libres d'en prendre ou pas", poursuit le médecin. D'après lui, "ces pratiques étaient loin d'être secrètes : tout le monde le savait depuis longtemps", y compris la Fédération française de rugby.
Amphétamines, corticoïdes puis compléments alimentaires
Le médecin évoque l'usage de la Ventoline, ce traitement contre l'asthme utilisé pour masquer la prise d'amphétamine, puis l'essor des corticoïdes dans les années 2000. Et aujourd'hui ? Face au physique de certains sportifs, Jacques Mombet ne se montre pas dupe : "La musculation associée à l'alimentation protéinée ne suffit pas à expliquer ces prises de masse actuelles." Sa conclusion n'est guère réjouissante.
Du dopage, il y en a toujours eu et il y en aura toujours.
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