6 Nations : Charles Ollivon, capitaine majuscule et symbole du renouveau français
C’était son premier match comme capitaine de l’équipe de France. Il ne l’a pas raté. Mieux encore, en plus de montrer l’exemple sur le terrain, il a montré le chemin de la victoire grâce à deux essais, et une activité incroyable aux quatre coins du terrain.
Charles Ollivon a été le dernier à sortir des vestiaires pour s’échauffer. Mais il a ensuite endossé ses galons de capitaine exemplaire. Leader de la touche, il a donné de la voix durant tout l’échauffement. Des félicitations pour les bons lancers, des encouragements pour les bons enchaînements, un visage déjà concentré.
Un destin unique
Au moment de revenir dans l’arène pour la confrontation au sommet, il a fermé les yeux, respiré bien fort. A ce moment, nul doute qu’il a repensé à ces mois de douleurs, de doutes, quand les spécialistes lui annonçaient qu’il ne pourrait plus retrouver une épaule à même de lui permettre de poursuivre le rugby. C’était hier. Il y a un an, il était encore convalescent.
Alors, face aux Anglais, il a donné le meilleur de lui-même, comme toujours. Car, comme il nous l’avouait dans le podcast qui lui était consacré, il "profite du moment présent". Face aux Anglais, il a déployé par deux fois ses longues jambes dans une chevauchée au long cours. A la 20e minute, lorsqu’après avoir été à la lutte en l’air avec Lawes, Rattez le décalait pour une course de 40m et le deuxième essai tricolore. Puis, c’était à la 55e minute. Une touche bien déviée, Dupont qui partait dans le petit côté et il était là, au soutien de son demi de mêlée, pour allonger ses grands compas et finir d’une glissade dans l’en-but pour son deuxième essai personnel, le troisième des Bleus. A ce moment-là, le score était de 24-0.
L'homme à tout faire
Ca, c’est ce qui se voit. Et il y a tout le reste. Les ballons gagnés en touche, les poussées dans les rucks, les défenses improbables comme lorsqu’il accrochait du bout des doigts le pilier Sinckler, à 12m de l’en-but français, alors que la pression anglaise était très forte. Résultat : un coup de pied de mammouth de Bouthier renvoyait le jeu à 12m de l’en-but anglais…
Oui, Charles Ollivon a, comme nombre de ses partenaires, réalisé un match extraordinaire : 67m gagnés à la course (le meilleur de tout le match, deux équipes confondues), 14 plaquages réussis (le 4e meilleur joueur français dans ce secteur) et pas un raté, 2 passes après contact. Il fallait cela pour vaincre les vice-champions du monde en titre. Mais il a également su tirer derrière lui tout un collectif. Et tout le Stade de France. "Il y a eu énormément de plaisir, a-t-il réagi après la rencontre. On crée quelque chose. On a une équipe en or, des mecs bien. Quand t'apprécies le mec qui est à côté, ça fait une différence folle. On a fait le boulot avec les copains, quoi de mieux ? Rien. Je suis juste heureux."
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