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6 Nations : Jefferson Poirot, une remontée en première ligne de l'équipe de France

Vice-capitaine de l'équipe de France lors de la dernière Coupe du monde, Jefferson Poirot va fêter sa première titularisation depuis l'arrivée de Fabien Galthié à la tête du XV de France, en Ecosse dimanche (16h en direct sur France Télévisions). Cette sortie du tunnel pour le pilier de l'UBB, qui ne faisait pas partie des 28 joueurs tricolores emmenés à Cardiff, est due à la blessure de Cyril Baille, touché chez les Gallois et forfait pour la fin de la compétition. Mais ce retour au premier plan est aussi une nouvelle chance, tant la concurrence fait rage chez les Bleus.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

De quasi capitaine à N.3 dans la hiérarchie. Depuis le 8 janvier dernier, Jefferson Poirot est engagé dans une spirale impressionnante. Et pas vraiment ascendante. Avant l'annonce des 42 pour le Tournoi des 6 Nations, et celle en prime de capitaine, son nom circulait comme pouvant prendre le premier brassard de l'ère Galthié. Raté, Charles Ollivon a été choisi. Lui qui n'avait connu que deux débuts de match sur le banc en équipe de France dans sa carrière, n'a pas été titulaire lors des trois premières sorties des Bleus. Pire encore, pour le match au pays de Galles, il avait même été placé sur la liste des 14 joueurs mis à disposition de leur club pour participer à la 17e journée du Top 14. Pas de voyage à Cardiff, et pas non plus de choc contre le Castres Olympique avec l'UBB, son équipe l'ayant laissé au repos.

Les jeunes à l'abordage avec 2023 en vue

Depuis le début de l'année 2020, le pilier gauche a disputé un total de 115 minutes en match officiel (31 contre l'Angleterre, 22 face à l'Italie et 62 avec l'UBB contre Clermont le 22 février dernier). Pas une de plus. Et pendant ce temps, il a vu Cyril Baille (26 ans), appelé de dernière minute à la dernière Coupe du monde, lui passer devant et devenir titulaire indiscutable. Pour le troisième match du Tournoi, le staff tricolore lui avait même préféré Jean-Baptiste Gros (20 ans) pour le mettre sur le banc. Il y a 15 jours, il était donc N.3 dans la hiérarchie des piliers gauches français. A ce moment-là, Fabien Galthié, le sélectionneur, avait glissé au sujet d'un des rares joueurs à compter plus de 30 capes dans le groupe : "Jefferson fait toujours partie du groupe France, des 42. Les joueurs savent précisément ce qu'on attend d'eux". Un réconfort assez limité. Quinze jours après, lors de l'annonce de sa titularisation, les mots étaient différents : "Il a l'expérience, c'est un atout très important pour l'équipe de France. Il a des qualités indéniables.

Le hasard a fait que le pilier toulousain s'est blessé à Cardiff, à la fin de la 1re période. Tournoi terminé, maillot N.1 remis en jeu. Retour en grâce pour le Bordelais ? Pas certain. Car après avoir échoué, comme d'autres, a répondre favorablement aux exigences du staff en tant que finisseur, il joue une carte majeure pour lui prouver qu'il peut redevenir titulaire, dans cette nouvelle philosophie de jeu. La concurrence est là. Jean-Baptiste Gros fait partie de cette génération des U20 particulièrement conquérante, sacrée mondialement en 2018 et 2019. Et pas loin, il y a notamment Clément Castets (23 ans), appelé cette semaine pour la première fois dans la liste des 14 joueurs supplémentaires. Le Toulousain s'est fait une belle place en première ligne du Stade, lors de cette période internationale et l'absence de Baille. Il a découvert les Bleus, et la forme du moment étant l'un des critères majeures de sélection, il pourrait y postuler rapidement.

Mobilité et bonne passe, la mission-clé du 5 de devant

Et si les explications du staff lors de sa non-conservation pour Cardiff n'avaient pas suffi, Raphaël Ibañez, le manageur, s'est chargé de rappeler certains principes de base lors d'une séance qu'il avait dirigée mercredi : "Notre cinq de devant a des objectifs spécifiques pour la séance d'aujourd'hui dans le déplacement. On leur a demandé d'envoyer les watts", avait-il dit. "On a un cinq de devant qui est efficace sur la première passe", ajoutait-il en faisant référence notamment à l'une des qualités de Baille. "Ca reste notre principe initial, être capable d'assurer ces premières passes pour générer de l'avancée dans la défense adverse". Face à un pack écossais mobile, Jefferson Poirot va passer un test. Il sait qu'il n'en aura pas beaucoup pour renverser la hiérarchie actuelle au poste de pilier gauche.

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