6 Nations : le jour où… Dimitri Yachvili a battu l'Angleterre (presque) tout seul
Un véritable bourreau. Si piquante en Australie quelques mois auparavant pour décrocher son premier titre mondial, la Rose a été piquée. Et a terminé fanée. Séchée par un homme, un seul : Dimitri Yachvili. Avec tout juste une dizaine de sélections au compteur, le demi de mêlée du Biarritz Olympique a livré une prestation de haut vol, le jour où il le fallait.
Car plus que la victoire face à l’ennemi historique, sortir victorieux de ce Crunch pouvait offrir le Grand Chelem aux Bleus de Bernard Laporte. Il s'agissait aussi d'une revanche sur l’équipe de Clive Woodward qui avait écarté ces mêmes tricolores en demi-finale du Mondial. Une rencontre aux enjeux multiples donc, dans un Stade de France évidemment plein.
Ce 27 mars 2004, près de 80 000 personnes ont assisté à la partition parfaite de Yachvili, tout comme des millions de téléspectateurs qui bénéficient, ce jour-là, de la première diffusion d’un match du Tournoi en prime time.
Bord de terrain et jeux au pied
Après avoir débloqué le compteur au pied (3-0, 18e), le natif de Brive est pris d’une première inspiration décisive. Sans solution le long de la ligne, il adresse alors une passe au pied parfaite pour Imanol Harinordoquy, de l’autre côté du terrain. Après rebond, le troisième-ligne centre aplatit (8-0, 23). Quasi-impeccable face aux poteaux, le joueur de 23 ans aggrave la marque (32e, 36e).
Et puis, la deuxième lame, avant la pause. Une sortie de ruck cafouillée au bord de la touche, un ballon ramassé et un départ dle long de la ligne pour faire parler sa vista. A 25 mètres de la terre promise, Yachvili pousse au pied et est le premier à se coucher sur le cuir dans l’en-but. 21-3 à la pause, l’Angleterre est KO debout, la France est à deux doigts de son deuxième Grand Chelem dans ce récent Tournoi des VI Nations.
Le Yach, "fléau de l'Angleterre"
La Rose reprend un peu de couleurs au retour des vestiaires. Mais il est trop tard. Yachvili a porté l’estocade avec une quatrième pénalité (24-3, 52e). Les essais en première main de Ben Cohen (53e) et Josh Lewsey (76e) procurent tout juste un frisson dans les travées mais ne changent rien. Et comme un symbole, le Basque d’adoption provoque l’ultime faute de main anglaise qui met fin au match.
Un dernier coup de "Yach" pour couper l’herbe sous le pied des champions du monde qui pouvaient encore viser un titre. La France a pris sa revanche, les Bleus sont sacrés, Dimitri Yachvili a triomphé et gagné un surnom outre-Manche : "England's scourge" (le fléau de l’Angleterre).
Le XV de départ de ce France - Angleterre :
Marconnet - Servat - De Villiers ; Pelous (cap.) - Pape ; Betsen - Harinordoquy - Magne ; Yachvili - Michalak ; Traille - Jauzion ; Dominci - Brusque - Elhorga
Les remplaçants : Bru, Crenca, Auradou, T. Lièvremont, Mignoni, Peyrelongue, Poitrenaud
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.