6 Nations - Le XV de France la joue "union sacrée"
Quand il y a le feu, on sort les pompiers. A La Fédération française de rugby, Serge Simon, le vice-président, semble être le pompier principal. Guy Novès l'a clairement incriminé pour son implication dans la vie de son groupe lorsqu'il était sélectionneur puis pour son rôle dans son éviction. Aujourd'hui, alors que les résultats ne sont pas meilleurs, l'ancien pilier de Bordeaux-Bègles, époque Bernard Laporte, vient au soutien de Jacques Brunel. Présent ce mardi pour l'annonce de la composition puis pour les face-à-face entre quatre joueurs (Poirot, Picamoles, Bastareaud, Huget) et la presse, il marque le territoire. Celui des dirigeants de la Fédération, qui ont placé l'ancien adjoint de Laporte à ce poste fin décembre 2017. Et à sept mois de la Coupe du monde, "l'humiliation subie en Angleterre", dixit Jefferson Poirot, est un sacré incendie à circonscrire.
Des discussions et des changements
Pour éteindre les flammes, depuis vendredi, ça discute beaucoup à Marcoussis. "On en avait besoin après cette raclée en Angleterre pour repartir sur de bonnes bases afin de bien travailler pour ce match contre l'Ecosse", note Mathieu Bastareaud. A l'arrivée, une composition annoncée deux jours avant la date prévue, et des joueurs qui font face à la totalité de la presse, au lieu de se répartir entre presse écrite, radio et TV. "Ca nous plaît de vous recevoir ici, tous ensemble", rigolait Jefferson Poirot, le pilier de l'UBB tout sourire. "On est des grands garçons. On sait ce qu'on a à dire. C'est un peu le même discours malheureusement. On a voulu modifier ça car on a aussi ce fonctionnement en club. Le staff a voulu le donner à la presse en même temps pour éviter les fuites. C'est une bonne chose et c'est un format qu'on a tous dans nos clubs. C'est plus confortable pour nous."
La composition d'un groupe restreint de joueurs appelés à discuter avec le staff pour faire remonter les impressions et les demandes du groupe chaque jour, "ce n'est pas une révolution", tranche Yoann Huget, l'un de ses membres. Les autres: Poirot, Picamoles, Bastareaud, Parra, Ntamack, Lambey et Fickou. " Guilhem a soufflé des noms, a vu Jacques, qui a voulu qu'il y ait un joueur de chaque génération représentée", explique Poirot. L'annonce avancée, c'était aussi une demande des joueurs. "Avoir la composition, ça nous permet de travailler plus facilement avec ceux qui vont commencer", avance Mathieu Bastareaud, titulaire samedi avec Gaël Fickou à ses côtés au centre. "Ne pas savoir une composition, ça nous parasite", justifie Jefferson Poirot. "On a besoin de rester sur le terrain plus de temps, de travailler sereinement. C'est de la logique."
Solidarité autour de Guirado, Parra et Lopez
Cette conférence de presse, de quatre cadres venus "parler au nom du XV de France" comme l'annonçait le communiqué, c'était aussi un rassemblement autour du capitaine Guilhem Guirado. Critiqué, le talonneur du RCT a le soutien de ses troupes. Contrairement à ce que la presse a dit, il n'y a jamais eu de vote pour son maintien à ce poste. "Il n'a jamais été question de vote. Notre capitaine c'est Guilhem Guirado", tranche Yoann Huget. Et Poirot ajoute: "Je n'ai pas l'impression qu'il ait été remis en question par qui que ce soit. On s'est resserré autour de lui, c'est vrai." Un son de cloche partagé par Mathieu Bastareaud: "Guilhem a besoin de beaucoup plus de soutien de notre part. La responsabilité de capitaine n'est pas facile, surtout en équipe de France. On le seconde, on l'aide pour qu'il se concentre plus sur le jeu. On n'a pas fait de vote à la The Voice concernant Guilhem."
Et solidarité aussi pour Morgan Parra et Camille Lopez, titulaires lors des deux premiers matches mais éjectés du groupe pour l'Ecosse. Pas question d'y voir une sanction du staff après leurs critiques d'après Twickenham: "Ca a été sorti du contexte, comme c'est le cas habituellement", assure Poirot, prenant le sillage de Jacques Brunel ce matin. "La période actuelle est facile à extrapoler les propos des uns et des autres. On sait très bien ce qu'ils ont voulu dire, le staff aussi", affirme Louis Picamoles.
Présentée comme LA charnière que le sélectionneur rêvait d'aligner depuis son arrivée aux commandes de l'équipe de France, elle n'a pas résisté à deux défaites. Et on n'est pas obligé de croire que leurs paroles n'ont pas joué un rôle dans leur éviction. Comme le dit Yoann Huget, "on ne peut pas tout changer en quinze jours". Un incendie alimenté par dix défaites en treize matches, cela ne s'éteint pas comme ça.
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