Ecosse-Angleterre : pragmatiques, les Ecossais renversent leur meilleur ennemi pour leur entrée en lice dans le Tournoi des six nations
Les joueurs de Gregor Townsend se sont imposés (20-17) dans leur antre de Murrayfield, samedi.
Douchés d’entrée, tant par les trombes d’eau à l’écossaise qui ont imbibé la pelouse de Murrayfield, que par ce résultat qu’ils voulaient à tout prix éviter. Comme l’an passé, les Anglais sont tombés contre l’Ecosse (20-17), samedi 5 février, pour la première journée du Tournoi des six nations. Privé de son capitaine et ouvreur Owen Farrell, le XV de la Rose a pourtant longtemps dominé les débats. Occupation, possession, conquête, presque tous les voyants étaient au vert, mais les Ecossais ont fait preuve d’un pragmatisme insolent porté par une solidarité sans faille dans un stade qui s’est embrasé dans le final.
Ils lancent ainsi parfaitement leur Tournoi et confirment leur bonne dynamique (victoires contre l’Angleterre, la France et l’Australie en 2021) avant d’aller affronter le pays de Galles, défait plus tôt par l’Irlande, le samedi 12 février (15h15). L'Angleterre se déplacera elle en Italie.
Des Ecossais affamés en défense
L’entame a été à sens unique, rythmée par les vagues anglaises parfaitement manœuvrées par leur jeune ouvreur Marcus Smith (22 ans), auteur d’un essai. Les Anglais sont venus s’empaler sur une défense écossaise au bord de la rupture. Plaquages à deux pour contrer la défense anglaise, coups de pied en pagaille pour se dégager et répondre à ceux de leurs adversaires, attaquants repris aux chaussettes et poussés en touche in extremis, le XV du Chardon n’a pas loupé un seul plaquage pendant près d’une demi-heure.
Mais les efforts titanesques de la troisième ligne, dont les représentants tournaient à 10 plaquages chacun au minimum à la pause, ont fini par se payer. Difficile de défendre aussi longtemps sans se mettre à la faute, Marcus Smith s’est chargé de punir leur indiscipline face aux poteaux (3-0, 17e) lançant les joutes d’un match enfin débridé.
Deux éclairs pour renverser un match
Sauf que voilà, l’Ecosse n’est plus de celle qui tente, s’essouffle avant d’exploser. Elle s’approprie peu à peu la signature des grandes équipes qui, dominées, sont capables de renverser le court d’un match sur un éclair ou deux. Il y a d’abord eu celui de son arrière Stuart Hogg. Après une touche rapidement jouée, il a fixé formidablement la défense pour permettre la percée de Darcy Graham. L’ailier, malin, a navigué pour attendre le soutien et servir son demi de mêlée Ben White venu en renfort.
Tout juste entré en jeu pour suppléer Ali Price (protocole commotion), White a filé planter son premier essai pour sa toute première cape avec le XV du Chardon (7-3, 19e). Une lueur d’espoir venue réveiller un stade qui s’endormait doucement devant la domination anglaise.
La seconde étincelle, qui a permis aux tribunes de définitivement s’embraser pour offrir un final de folie, est survenue à un quart d’heure de la fin du match. De nouveau malmenés et châtiés par l’incontournable Marcus Smith, auteur d’un essai à la 53e (10-14), les Ecossais sont revenus à hauteur : une passe au pied de Finn Russell, l’ouvreur du Racing 92, vers son ailier à l’opposé a été volleyée volontairement en touche et vers l’avant par le dernier défenseur Cowan-Dickie. Bilan ? Un carton jaune pour le fautif et un essai de pénalité. La patte de Finn Russell (20-17) et la résilience de la mêlée écossaise ont fait le reste.
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