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Six nations 2023 : un championnat professionnel, un vivier de haut niveau… On vous explique en quatre points la suprématie des Anglaises

Championne en titre du Tournoi des six nations, l'équipe nationale d'Angleterre, adversaire samedi du XV de France pour la dernière journée de l'édition 2023, domine le rugby européen depuis plusieurs années.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les joueuses anglaises lors de leur match du Tournoi des six nations contre l'Irlande, le 22 avril 2023 à Cork. (BRIAN LAWLESS / MAXPPP)

Un défi de taille. Le XV de France joue un premier sacre dans le Tournoi des six nations depuis cinq ans lors de la dernière journée de la compétition, samedi 29 avril. Sur la route des Françaises, la redoutable équipe d'Angleterre, quadruple tenante du titre et première nation mondiale. Avant le match, franceinfo: sport vous présente les raisons de la domination des Red Roses sur le rugby européen et mondial.

Un championnat professionnel depuis plusieurs années

La force de la sélection anglaise s’explique d’abord par le niveau de son championnat national. Premier championnat européen de rugby féminin à être professionnalisé, en 2017, le Premier 15s offre de meilleures conditions d’entraînement et un meilleur accompagnement pour les joueuses. "La professionnalisation s’est accompagnée d’aide pour la structuration des clubs", décrypte Laura Di Muzio, ancienne internationale française et consultante France Télévisions. "Toutes les joueuses ne sont pas encore professionnelles, mais les clubs possèdent un staff professionnel."

Avec tout l'effectif de l’équipe nationale qui évolue au quotidien, ou presque, dans le championnat anglais, la progression se reflète forcément chez les Red Roses. "Les filles sont habituées à jouer des matchs très importants, parce que le niveau de leur championnat est meilleur, tout simplement", analyse notre consultante. Grâce à ce niveau et ce savoir-faire, les Anglaises se classent comme meilleure nation mondiale en tête du classement World Rugby depuis deux ans.

Un vivier prêt plus tôt pour le haut niveau

Conséquence de cette professionnalisation, le niveau s'est aussi élevé dans tout le réservoir du rugby anglais féminin. Les jeunes joueuses arrivent aujourd'hui prêtes plus rapidement pour les échéances futures. "La force des Anglaises est aussi d’avoir un vivier de jeunes joueuses qui sont très vite au haut niveau", explique Laura Di Muzio. De quoi assurer un renouvellement des générations efficace et maintenir le haut niveau d'exigence.

Lors de ce Tournoi des six nations, le sélectionneur anglais Simon Middleton, qui a dû faire face à de nombreuses blessures dans ses rangs, a ainsi fait confiance à de jeunes joueuses qui ont tenu leur rang, comme Delaney Burns, titularisée pour sa première cape contre l'Italie lors de la deuxième journée. "Toutes celles qui arrivent pour renforcer le groupe ont déjà plus l’habitude du haut niveau, car elles le vivent en club", résume l'ancienne internationale tricolore.

Une continuité dans le staff et un jeu efficace

La puissance anglaise est également l'oeuvre d'un coach, Simon Middleton, et de son staff. Présent sur le banc des Red Roses depuis 2014, Middleton, qui va quitter ses fonctions après le match contre les Bleues, a petit à petit imprimé sa patte sur cette équipe. "Nous construisons notre jeu autour de notre demi de mêlée et notre demi d'ouverture", décryptait-il en conférence de presse avant le Crunch contre les Bleues lors de la dernière Coupe du monde. "Le rôle de la première est très simple : aller vite dans les rucks, remettre rapidement le ballon dans les mains de l'ouvreuse, passer au suivant et répéter l'opération."

Ce jeu, les Anglaises l'ont rôdé et perfectionné ces dernières années, jusqu'à une incroyable série de 27 matchs sans défaite entre début 2020 et fin 2022. Le tout porté par un groupe expérimenté, avec six joueuses déjà présentes à la Coupe du monde 2014, qui s'est construit et renforcé au fil du temps.

Une vision et une stratégie à long terme

Plus largement, l'Angleterre est devenue une référence du rugby féminin mondial en s'attachant à un véritable plan de développement de la discipline. "Il y avait cette volonté d’être champion du monde en 2022 [les Red Roses ont finalement échoué en finale contre la Nouvelle-Zélande], puis d’organiser le Mondial en 2025, les dirigeants ont décidé d’investir même si ça ne rapportait pas beaucoup de résultats tout de suite", expose Laura Di Muzio. 

La Fédération anglaise a ainsi progressivement construit tout un écosystème autour de son rugby féminin, de son équipe nationale et de son championnat, pour faire aussi avancer la discipline en dehors du terrain. Sponsor influent, site internet dédié, matchs diffusés en streaming... Tout est fait pour encourager une progression générale et des standards de professionnalisation plus élevés, qui servent aussi l'équipe nationale.

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