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Galles - France : Alun Wyn Jones, l'autre Prince de Galles

À 34 ans, Alun Wyn Jones reste le guide du XV du Poireau qui va affronter le XV de France samedi. Le temps ne semble pas avoir de prise sur le deuxième ligne, dont les coups de gueule sont aussi dévastateurs que ses charges ballon en main. Plus qu'un symbole, une véritable institution au pays de Galles.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Une gueule, une carrure et un nom à jouer dans "Game of Thrones". Avec son charisme, son mètre quatre-vingt seize et ses 118 kilos, Alun Wyn Jones aurait certainement fait un méchant très crédible dans la série fanstastico-médiévale. Mais, au lieu d'enfiler l'armure et d'étriper ses ennemis sabre au clair, il a préféré revêtir un maillot rouge orné de trois plumes d’autruche et charger ballon en mains. Et c'est presque aussi terrifiant.  

Cela fait plus de treize ans que Jones marque au fer rouge coéquipiers gallois comme adversaires. Les premiers par son autorité naturelle, les seconds par son incroyable abattage sur le terrain. Le deuxième ligne n'a pas de défaut dans l'épaisse cuirasse : il aspire les ballons en touche, il abat un travail phénoménal dans les rucks, il est une véritable machine à plaquer et, pour ne rien gâcher, il se révèle un assez habile manieur de ballon dont chaque charge fait lever les foules.

Alun "Win" Jones

Alors oui, Alun Wyn Jones n'est pas Noureev. On n'est pas dans la grâce absolue mais plutôt dans la puissance brute. C'est cette rugosité, cette rage de vaincre, cette générosité dans l'effort qui ont conduit le pays de Galles à refaire surface lors de la dernière décennie. Vainqueur du dernier Tournoi des 6 Nations, quatrième de la Coupe du monde au Japon, le XV du Poireau s'est même hissé à la première place mondiale du classement IRB en août dernier. Une consécration pour "AWJ" qui, du haut de ses 135 sélections, est l'unique survivant de la sélection qui a remporté le Grand Chelem en 2008 dès l'arrivée de Warren Gatland au poste de sélectionneur.

Ce dernier, avant de passer la main à Wayne Pivac en ce début de Tournoi, ne cachait pas son admiration pour le natif de Swansea : "Ce que j'aime chez lui, c'est son calme et le respect qu'il obtient des autres joueurs. Et aussi, sa capacité à laisser les autres cadres de l'équipe s'exprimer". Une sagesse qui n'a pas toujours été le principal trait de caractère de Jones mais le capitanat l'a incontestablement fait mûrir. "Depuis qu'il est capitaine, nous n'avons plus beaucoup de bagarres à l'entraînement parce que c'est lui qui en provoquait la plupart !", plaisantait encore Gatland juste avant la Coupe du monde.

Alun Wyn Jones, ex-enfant terrible du rugby gallois est donc devenu une légende vivante. Élu meilleur joueur du dernier Tournoi, il sera encore le premier dans les tranchées pour aller défier les Tricolores au Millenium de Cardiff. Avec, comme toujours, une attitude exemplaire et une fibre patriotique qui exalteront tout un peuple. "Porter ce maillot avec ses trois plumes d’autruche nous relie à une tradition de jeu empreinte de flair et de courage. En tant que joueurs, nous sommes les gardiens du maillot et de ce qu'il représente". Le Prince de Galles, le vrai, n'aurait pas dit mieux.

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