L'Irlande veut reverdir contre l'Ecosse
C'était il n'y a pas si longtemps, en novembre 2018 précisément, mais l'image de l'Irlande qui terrasse la Nouvelle-Zélande en test match à Dublin (16-9) et qui pointe à la 2e place au classement IRB semble pourtant appartenir à une autre époque. Depuis cet exploit, le vert a pâli. Les partenaires de Jonathan Sexton ont alterné le bon et le décevant lors du Tournoi (trois victoires, deux défaites) et ils sont surtout passés au travers au Japon. D'abord en perdant contre le pays hôte en match de groupe (19-12) puis en s'inclinant lourdement contre les Blacks en quart de finale (46-14).
Farrell en pleine lumière
Point commun à ces deux défaites : les Irlandais, contestés sur leurs points forts (fondamentaux et conquête) n'avaient pas de plan B pour espérer s'en sortir. Extrêmement huilé, leur jeu souffrait en effet, depuis plusieurs mois, d'un manque de créativité parfois manifeste. Joe Schmidt a donc cédé sa place à son assistant, Andy Farrell, dans le but de rafraîchir les fondations.
A 44 ans, Farrell n'est pas un inconnu. Déjà, il est le père d'Owen, l’illustre ouvreur/centre du XV de la Rose. Mais il est lui-même une ancienne gloire du XIII et il est également passé par l'encadrement de l'équipe nationale d'Angleterre avant d'assister Schmidt pendant 6 ans chez les hommes en Vert. Ce spécialiste de la défense sera pourtant attendu par les supporters sur un retour à un jeu d'attaque plus ambitieux et spectaculaire. L'attaque "est un processus qui prend plus de temps" à faire évoluer, a averti l'entraîneur. "On y arrivera, mais il ne faudra pas se précipiter". C'est ce qui s'appelle calmer les ardeurs.
Work in progress
L'Ecosse, a priori l'équipe la plus prenable après l'Italie dans cette édition 2020, semble être le cobaye idéal pour tester le "work in progress". Après le départ du capitaine légendaire Rory Best, l'Irlande semble décidée à évoluer sans tout chambouler. Et en choisissant le très expérimenté Johnny Sexton (34 ans, 88 sélections) pour porter le brassard, Andy Farrell a fait le choix d'une transition en douceur.
De plus, derrière les cadres pour le moment toujours indéboulonnables, la jeune génération, symbolisée par Ronan Kelleher, Caelan Doris ou Max Deegan, frappe à la porte. Et Farrell, sans donner l'impression de trop y toucher, a déjà semé quelques indices dans ses lignes arrières : en se privant des solides mais peu spectaculaires Kearney ou Earls, et en privilégiant les appuis tranchants d'un Larmour ou d'un Conway, le nouveau patron a semble-t-il fait un pas vers un jeu plus attractif. Samedi, l'Ecosse sera aux premiers rangs pour le vérifier.
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