Le bulletin de notes du Tournoi des Six Nations 2021 : la France toujours pas récompensée, l'Italie bonnet d'âne
• Galles : un relâchement à la fin qui nuit à la note globale (4 victoires, 1 défaite)
Très décevant en 2020 (1 victoire - 4 défaites) alors que l'exercice précédent avait été si brillant (un Grand Chelem), le Gallois s'est bien ressaisi et la confiance revient petit à petit. Certaines circonstances favorables lui ont permis de passer de peu devant ses camarades Irlandais (21-16, en jouant 65 minutes en supériorité numérique) et Écossais (25-24, avec 30 minutes à 15 contre 14). Mais les résultats sont là.
Alors qu'on le croyait revenu à son niveau d'avant après avoir écarté l'Angleterre (40-24), l'élève gallois est retombé dans ses travers face à la France alors que la première place avec félicitations du jury lui tendait les bras. Sans cette saute de concentration et de constance, la copie aurait pu être idéale, c'est dommage. L'élève Galles finit néanmoins à la première place. Mais il ne faut pas toujours compter sur des camarades indisciplinés pour être devant.
• France : un enthousiasme pas encore couronné de succès (3 victoires, 2 défaites)
Après une année 2020 où on avait perçu un énorme potentiel pas encore bien maîtrisé (deuxième du Tournoi des Six Nations, finaliste de la Coupe d'Automne des Nations, seulement deux défaites dans l'année), cette saison 2021 a confirmé les progrès bleus. Depuis neuf ans, l'élève Français avait été renvoyé en fond de classe, trop indiscipliné et pas assez rigoureux pour viser le podium (au mieux une troisième place en 2017). Comme en 2020, l'élève France a fini deuxième, malgré un faux-pas en Angleterre (20-23) où il n'avait pas su gérer son temps de travail et ses priorités, et un dernier échec à domicile contre l'Ecosse (27-23), fruit d'une indiscipline inhabituelle.
Son courage, son abnégation et sa bonne mentalité lui ont permis de décrocher de très bons résultats en Irlande (15-13) et contre le pays de Galles (32-30). Mais sa maladie lui a coûté très cher : ses deux contre-performances sont le fruit du report de ses deux examens : en anglais et en danse celtique.
• Irlande : des efforts pas toujours récompensés (3 victoires, 2 défaites)
Les acquis sont solides, mais lorsque les difficultés augmentent, l'élève irlandais n'arrive pas toujours à monter son niveau. Pourtant, il se bat, il fait des efforts même dans l'adversité (défaite 21-16 contre le pays de Galles après un carton rouge précoce). Malheureusement, cette année, il a souvent manqué de la réussite et quelques petits points pour viser encore plus haut, notamment contre les Français (13-15). Heureusement, le dernier contrôle a permis de finir sur une très bonne note (victoire 32-18 sur l'Angleterre) pour faire basculer la moyenne générale dans le positif. Un succès d'autant plus méritant que les trois derniers examens dans cette matière n'avaient pas été bons (défaites 32-20 en 2019, 24-12 et 18-7 en 2020).
• Écosse : bonne année, il faut persévérer (3 victoires, 2 défaites)
Beaucoup de qualités, du travail, mais il manque toujours un petit quelque chose pour intégrer le duo de tête. Depuis que sa classe est passée de 5 à 6 élèves, l'Écossais est moins à son aise. Pourtant, il fait bien son travail, il révise ses leçons et progresser. Il était même parti sur des bases très élevées avec une première victoire en Angleterre depuis 1983. S'est-il laissé aller ensuite ? Juste après, il a fait preuve d'indiscipline (défaite à domicile face aux Gallois, à 14 contre 15).
A-t-il été perturbé par le report de l'examen de français en fin d'année ? Son deuxième contrôle à la maison n'a pas été brillant (24-27 contre l'Irlande) . En revanche, il a retrouvé son niveau de l'an dernier en français, ce qui lui a permis de finir avec une note au-dessus de la moyenne. Il faut encore travailler : cela ne se joue à rien (victoire de cinq points sur les Anglais, de quatre contre la France, défaite d'un point contre les Gallois, de trois points contre les Irlandais).
• Angleterre : très moyen malgré quelques éclairs (2 victoires, 3 défaites)
Ce n'est pas en se reposant sur ses lauriers de l'année dernière (victoire dans le Tournoi et en Coupe d'Automne des Nations) que l'élève anglais peut se préparer un avenir serein. On l'a pourtant plusieurs fois sermonné pour son indiscipline (l'Angleterre a été l'équipe la plus pénalisée), car en plus de ne pas être créatif, il a souvent préféré ne pas écouter les remontrances et n'en faire qu'à sa tête. Pourtant, sa très mauvaise performance lors du premier contrôle (première défaite contre l'Écosse à Twickenham depuis 1983) aurait pu lui servir de semonce. Il n'en a rien été. Et ce n'est pas ses deux coups d'éclat dans sa matière préférée qu'est le latin (victoires sur l'Italie et la France) qui ont éclairé sa prestation d'ensemble.
• Italie : bonnet d'âne, comme d'habitude (aucune victoire)
Les années se suivent et se ressemblent. Sans travail, sans point fort et avec trop de lacunes accumulées depuis plusieurs années (la dernière victoire dans le Tournoi remonte à 2015), impossible d'espérer quoi que ce soit. À force de tomber (32 défaites consécutives dans cette compétition), l'élève italien va finir par creuser un trou. Chaque fois, il repousse ses limites... dans le mauvais sens : record du nombre d'essais encaissés (34 contre 29 en 2016) et record du nombre de points encaissés (239 contre 228 en 2000) dans un Tournoi. Il faudra se poser sérieusement la question d'un changement de filière, car le niveau semble, aujourd'hui, trop élevé pour lui.
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