"Le rugby gallois ne peut pas continuer de cette manière, aller de crise en crise" : le XV du Poireau dos au mur avant d'accueillir l'Angleterre
Ce n’est pas sur le terrain mais dans un hôtel de la banlieue de Cardiff que le rugby gallois a livré sa bataille la plus importante : les joueurs face à leurs dirigeants. Ces derniers voulaient imposer des baisses de salaires, en y incluant une importante part variable. Les discussions ont été intenses pour parvenir, mercredi 22 février, à un accord in extremis qui satisfait Ken Owens, le capitaine de l’équipe nationale : "Ce doit être une solution à long terme. Le rugby gallois ne peut pas continuer de cette manière, aller de crise en crise. Parce que ça affecte tout le monde. Bien sûr, toute cette histoire a été une distraction. Il y a eu beaucoup de discussions au sein de l’équipe à propos de tout ça. On doit maintenant se rassembler pour trouver la meilleure façon d’avancer."
Climat toxique au sein de la fédération
Le sélectionneur Warren Gatland n’avait pas mesuré l’importance du conflit avant que ses joueurs lui demandent de retarder l’annonce de son XV titulaire, et menacent de faire grève. Les conséquences de l’accord noué cette semaine, l’entraîneur du pays de Galles n’a pas eu le temps de s’y pencher : "Je n’y ai même pas pensé, affirme-t-il. Je vois ce match comme une bonne opportunité de mettre tout ça derrière nous. On doit uniquement se concentrer sur notre préparation."
Du côté de la fédération, celui qui a mené les discussions vient tout juste d'entrer en poste. Son prédécesseur a lui démissionné il y a moins d’un mois, accusé par d’anciens employés d’avoir entretenu une culture toxique au sein de l’institution, sur fond de racisme, de misogynie et d’homophobie.
La menace de la cuillère de bois
Une situation délétère en dehors du terrain, à laquelle il faut ajouter les mauvais résultats sportifs. Au point que même le sélectionneur anglais, Steve Borthwick, apporte son soutien : "Aucun joueur, aucun sportif professionnel ne devrait faire face à un tel niveau d’incertitude et d’anxiété. Nous avons beaucoup de compassion pour eux."
Humilié l’année dernière à domicile par l’Italie et la Géorgie, le pays de Galles a commencé son Tournoi des six nations 2023 avec deux défaites en autant de matchs. Une victoire contre l'Angleterre samedi 25 février apporterait une petite éclaircie dans un ciel bien sombre, et éloignerait le spectre d'une cuillère de bois (aucune victoire) que les Gallois n'ont plus connue depuis 2003.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.