Six nations 2023 : la France, meilleure attaque du Tournoi, une menace offensive permanente
Les visages rougis par l'effort, les mains sur les hanches et la bouche grande ouverte de joueurs en quête d'un peur d'air, sont depuis un moment des images indissociables des chocs entre la France et le pays de Galles. Ce samedi 18 mars n'y échappe pas. Après le sommet défensif remporté la saison passée (9-13), les Bleus sont cette fois sortis victorieux (41-28) d'un match rythmé au cours duquel neuf essais ont été marqués. Dans les deux cas, le succès final tricolore était accompagné d'une certaine fatalité. L'impression d'une muraille défensive quasi-infranchissable en 2022. Et d'une capacité à accélérer à sa guise pour marquer en 2023.
Entre la victoire historique à Twickenham et celle de ce samedi, le XV de France a marqué 94 points ! "Il faut qu'on arrive à être fiers de nous. On met 40 points au pays de Galles qui, malgré un tournoi compliqué, reste une des fortes nations mondiales", confirmait le capitaine tricolore Antoine Dupont après la rencontre.
Une capacité de réaction à préserver
"Les Gallois ont été enterrés un peu vite sur ce tournoi, complétait son ouvreur et homme du match Romain Ntamack. Avec leur expérience et les joueurs qui composent cette équipe, on savait que ça ne serait pas une partie facile. On l'a vu sur les 20 premières minutes où ils ont mis beaucoup de rythme. Ils nous ont pris un peu à notre propre jeu et on a eu un peu de mal à réagir." Malgré tout, ils l'ont fait. Plutôt rapidement et efficacement. C'est d'ailleurs la percée de l'ouvreur, deux petites minutes après l'ouverture du score de North (essai transformé à la 8e), qui a permis aux Bleus de répondre par une réalisation de Damian Penaud (10e, 7-7).
S'ils ont parfois manqué de réussite dans les derniers mètres contre les Gallois, cette faculté à réagir a été l'une de leur plus grande force sur ce tournoi. À Twickenham, les deux essais coup sur coup de la troisième ligne bleue (Flament 57e, Ollivon 60e) 10 minutes après celui de Steward (48e, 10-27) avait étouffé le regain d'espoir du XV de la Rose. À Rome, aux premiers points italiens (deux pénalités 14e, 22e) les Bleus ont opposé deux essais de Ramos (19e) puis Dumortier (26e). Et ils n'ont laissé les Transalpins en tête que cinq petites minutes, avant que Matthieu Jalibert ne libère les Bleus en décrochant un succès bonifié. Face à l'Ecosse, ils ont réédité leur performance, en toute fin de rencontre.
Une meilleure gestion des temps faibles à retrouver en vue du Mondial
Car ce XV de France est aussi avide de victoires que de titres. Il ne se satisfait d'ailleurs pas pleinement de cette copie rendue contre le pays de Galles, moins aboutie qu'en Angleterre. "On sent qu'on a un potentiel offensif qui est fort, grandissant, mais on joue pour gagner des titres et si on ne gagne pas ce soir, il y aura de la déception. On nourrira toujours beaucoup de regrets sur le match de l'Irlande", relativisait à chaud Antoine Dupont, avant que ses craintes ne soient transformées par la victoire irlandaise contre l'Angleterre.
"Il y a toujours des choses à régler, défensivement on prend quand même 28 points, on aurait pu en prendre beaucoup moins", appuyait Romain Ntamack pointant l'entame compliquée et "le trou d'air de dix minutes en deuxième période". "On est passé par toutes les émotions, ça montre que cette équipe a encore beaucoup apprendre de ce Tournoi, sûrement plus que de celui de l'année dernière, vu ce qui nous attend en septembre." "L'ambition n'est pas terminée, la compétition majeure est à venir", enchaînait son sélectionneur Fabien Galthié.
À la rentrée, les Bleus viseront le toit du monde. Et qu'il s'agisse de sautes de concentration, d'un coup de moins bien physique parfois doublé d'une indiscipline plombante (comme en début de tournoi), ils devront limiter les points pris dans leurs temps faibles. S'éviter l'effet yo-yo, qui siphonne dangereusement l'énergie de celui qui court après le score ou peine à tuer les matchs, devrait être l'une des clés pour concrétiser leur rêve bleu.
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