Six nations 2023 : menace de grève, défaites qui s'enchaînent... Pourquoi le pays de Galles est en crise avant de jouer l'Angleterre

Le pays de Galles n'avait plus perdu ses deux premiers matchs du Tournoi des six nations depuis seize ans. Battus à domicile par l'Irlande (34-10) puis en Ecosse (35-7), les Gallois ont ajouté à la crise sportive un bras de fer entre joueurs et fédération. Le XV du Poireau menace de faire grève lors de la réception du voisin anglais, samedi 25 février, si ses revendications ne sont pas entendues. Si Warren Gatland, le sélectionneur, se veut, mercredi, rassurant et "confiant sur le fait qu'avec les discussions qui vont se tenir, ce sera réglé aujourd'hui", le groupe prépare ce duel crucial dans un climat particulier.

Parce que les internationaux gallois menacent de faire grève

A l'origine de la tension, la volonté du Conseil de rugby professionnel (PRB), en charge du rugby gallois, d'apporter des modifications aux futurs contrats des internationaux. Contrairement à la France, les joueurs sont sous contrat avec leur fédération, via les clubs des provinces. Et quatre équipes galloises (Cardiff, Dragons, Ospreys et Scarlets) ont différé les discussions avec les joueurs en raison de leurs difficultés économiques. "Une charge inacceptable pour la santé mentale et le bien-être général", a regretté l'Association des joueurs professionnels gallois (WRPA). Les joueurs contestent la volonté de ne garantir leur salaire qu'à hauteur de 80 %, le reste dépendant de primes et de bonus. D'autre part, ils veulent voir abolie la règle, en place depuis 2017, qui impose aux internationaux un minimum de 60 sélections pour pouvoir évoluer à l'étranger tout en restant sélectionnables.

Parce les résultats sportifs sont en berne

Ancienne référence du rugby européen, le XV du Poireau n'est plus au sommet. En 2022, l'équipe n'a décroché que trois victoires en douze matchs. Et le début du Six nations n'est pas meilleur, malgré le retour de Warren Gatland, qui avait mené le pays de Galles sur le toit de l'Europe (trois victoires dans le Tournoi des six nations dont deux Grands Chelems). Les Gallois sont aujourd'hui bons derniers à l'heure de défier une équipe anglaise en reconstruction.

Son équipe vieillissante n'est plus capable d'imposer sa défense ultra agressive, une des meilleures au monde. Les neuf essais encaissés en deux matchs ont fait voler en éclats l'ancienne muraille rouge. Après n'être sorti du podium que trois fois (en 2017, 2020 et 2022) lors des onze dernières éditions, le pays de Galles pourrait bien finir dernier pour la première fois depuis le Tournoi 2003.

Parce que la fédération est fragilisée

En janvier dernier, la fédération galloise avait déjà vécu un premier séisme. Son directeur général, Steve Phillips, avait été contraint à la démission après que plusieurs femmes au sein de l'organisation ont dénoncé la culture sexiste qui y régnait, sans qu'il ne soit toutefois personnellement visé par ces accusations. Pour le suppléer, Nigel Walker, ancien directeur de la performance à la fédération, a été nommé par intérim.