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Six nations 2023 : Twickenham, le stade construit sur un champ de choux devenu temple du rugby mondial

Plus grand stade de rugby d’Europe, Twickenham s’est construit, sur plus d’un siècle d’histoire, la réputation de temple du rugby dans l’hémisphère nord et dans le monde.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le stade de Twickenham lors du match du Tournoi des six nations entre l'Angleterre et l'Italie, le 12 février 2023. (BEN STANSALL / AFP)

82 000 sièges, quatre tribunes verticales et le surnom de "Home of Rugby". Pour le compte de la 4e journée du Tournoi des six nations, l’Angleterre reçoit le XV de France, samedi 10 mars, sur son terrain mythique de Twickenham. Un stade plus que centenaire devenu par son histoire, son atmosphère unique et sa modernisation constante, une véritable cathédrale du rugby ovale.

Construit sur d’anciennes terres agricoles où étaient plantés des choux, en 1908, Twickenham a poussé seul au milieu de la campagne anglaise, à plusieurs dizaines de kilomètres à l’ouest du cœur de Londres. Loin de Crystal Palace, où l’équipe nationale était jusque-là hébergée, la fédération anglaise (RFU) avait alors fait le pari de développer son propre terrain pour installer son siège et générer ses propres revenus. "Twickenham a tout de suite été considéré comme un temple du rugby parce qu’il a été une construction majeure et historique dans le développement de son sport", affirme Chris Jones, journaliste anglais et auteur de The Secret Life of Twickenham. 

Une atmosphère unique

L’enceinte, vite adoptée par les supporters et les amateurs de rugby, a notamment gagné sa réputation grâce à son atmosphère particulière. "On ressent, en y entrant, le poids de l’histoire, dans le pays qui a inventé ce sport", se souvient Dimitri Yachvili, ancien international français et consultant France Télévisions. "Il y a une certaine ambiance, pas forcément la plus hostile, mais marquée par le poids de la tradition." Des premières tribunes presque collées à la pelouse à la dernière rénovation qui a porté la capacité à 82 076 places, le public a toujours fait partie intégrante de la rencontre.

"Le stade a été construit de façon très raide, donc le bruit tombe de tout en haut vers la pelouse. Les joueurs adorent évoluer ici, car l’ambiance est très chaude, le public est impliqué pendant toute la rencontre."

Chris Jones

à franceinfo: sport

L'ambiance commence même bien avant le coup d’envoi des matchs du XV de la Rose. Pendant des années, la légende de Twickenham s’est aussi écrite sur ses parkings. "Les gens arrivaient des heures en avance et se rassemblaient, déjeunaient et buvaient ensemble, car il n’y a pas beaucoup de pubs aux alentours", se souvient Chris Jones. Désormais, l’avant-match se passe dans une fan-zone organisée, avec des concerts, des stands et des animations, pour faire monter cette ambiance si spéciale. 

Référence anglaise et mondiale

Twickenham est aussi devenu un temple du rugby sur le plan fonctionnel et technologique. Ces 115 dernières années, le stade n’a cessé d’évoluer et de se moderniser pour rester à la pointe. Vestiaires high-tech, pelouse bichonnée au quotidien face à la menace des attaques de renards… Aujourd’hui, les internationaux anglais y trouvent toute la technologie et les ressources dont ils ont besoin. "Il y a une équipe médicale complète pour prendre soin d’eux. Ils ont même un dentiste, si jamais un joueur a un problème aux dents pendant une rencontre !", assure Chris Jones. 

Temple de tous les rugby, Twickenham héberge les matchs à domicile du XV de la Rose, mais aussi la finale du Premiership (championnat anglais à XV), voire quelques matchs de la saison régulière. Il accueille également du rugby à 13, et une étape du circuit mondial à 7. Mais au fil de son siècle d’histoire, le stade est également devenu une cathédrale de l'Ovalie au niveau mondial. Twickenham est ainsi l’enceinte qui a accueilli le plus de matchs de la Coupe du monde (20). Elle compte également huit des vingt meilleures affluences de l’histoire de la compétition, plus que n’importe quel autre stade. 

Le stade de Twickenham juste avant la finale de la Coupe du monde de rugby, le 31 octobre 2015. (GLYN KIRK / AFP)

Le carré vert de l'ouest de Londres n’a cependant jamais trop réussi au XV de France, qui ne s’y est imposé qu’à onze reprises en 115 ans. "C’est un contexte particulier, il y a toujours un peu de pression autour de ce stade et autour de ce match", rappelle Dimitri Yachvili. Pour décrocher une victoire en terres anglaises qui leur échappe depuis 2007, les Bleus devront forcément devenir maîtres du temple.

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