Six nations 2024 : France-Irlande, le choc au sommet des frustrés du Mondial
Un match d'ouverture aux airs de finale. Dans la nuit de Marseille, la France et l'Irlande vont donner le coup d’envoi du Tournoi des six nations 2024, vendredi 2 février, sur la pelouse du stade Vélodrome. Un lever de rideau de prestige entre les deux meilleures sélections européennes du moment, respectivement quatrième et deuxième au classement World Rugby, et qui se sont passé le témoin au palmarès du Tournoi ces deux dernières années.
Mais ce choc est aussi une opposition entre les deux grands déçus de la dernière Coupe du monde sur le sol français. Arrivées en confiance et avec le costume de favoris en puissance sur les épaules, les deux sélections avaient vu leur route s'arrêter prématurément, en quarts de finale.
"Une belle finale de Coupe du monde"
Avant de connaître ce dénouement cruel pour de nombreux supporters, l’affiche avait des airs de rendez-vous des grands soirs, et de nombreux supporters attendaient (et espéraient) les deux équipes sur le pré du Stade de France, le 28 octobre, pour se disputer le trophée William Webb Ellis. "C'est un match qui aurait fait une belle finale de Coupe du monde", a même regretté l'entraîneur de la défense irlandaise, Simon Easterby, une semaine avant les retrouvailles à Marseille. "Ça n'a pas été le cas, mais on a maintenant un lot de consolation en s'affrontant d'entrée."
La déception avait été d'autant plus difficile à digérer dans les deux camps que les deux éliminations étaient arrivées au terme d'oppositions de très haut niveau et de scenarii restés dans les mémoires. Côté français, la défaite face au futur champion sud-africain et son lot de décisions arbitrales contestées font toujours parler, des mois plus tard. Côté irlandais, on n'a pas non plus oublié le combat héroïque des "Boys in green" face aux redoutables All Blacks, le pied destructeur de Jordie Barrett et les larmes de Jonathan Sexton.
"On a eu le temps d'y repenser, de comprendre un peu mieux ce qu'il s'est passé, comment on aurait pu mieux faire", a déclaré Simon Easterby. "Je pense que beaucoup [de joueurs] ont été très déçus et chacun a digéré à sa manière. Pour certains ça a été rapide, d'autres ont eu plus de difficultés et c'est normal", a approfondi Paul O'Connell, l'entraîneur des avants du XV du Trèfle, dans un entretien au Telegraph.
"On a envie de montrer qu'on méritait mieux"
Ce sont donc deux équipes en quête de renouveau et de revanche qui reprennent le chemin de la compétition et qui se présentent à Marseille."On a envie de rebondir et de retrouver la victoire avec ce groupe", a assuré François Cros. Avec l'occasion de repartir sur de nouvelles bases et de passer à autre chose, comme l'a apprécié Romain Taofifenua : "On va enfin pouvoir tourner cette page. On repart de zéro et on a envie de montrer qu'on méritait mieux". Pour l'entraîneur de la mêlée tricolore, William Servat, les Bleus doivent se "servir de la frustration de cette défaite" pour "être prêts pour la grande nation" qui se dresse sur leur chemin.
Car, au-delà des fantômes de cette soirée d'octobre à Saint-Denis, les Bleus croiseront le fer avec une sélection de prestige, bien rodée. Et elle aussi à la recherche de "rédemption", selon les mots de l'Irish Sun, même si elle ne veut pas que cet aspect définisse son match. "Il va y avoir cette narration, à propos de la Coupe du monde, le fait qu'aucune équipe n'ait passé les quarts. Mais ce n'est pas notre souci. Notre souci, c'est de trouver un moyen de battre une très bonne équipe", a expliqué Simon Easterby. De quoi poser le niveau de l’affrontement qui va se jouer vendredi soir à Marseille.
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