Six nations 2024 : pour le XV de France, simple passage à vide ou vraie crise de confiance ?

Face à l’Italie, le XV de France a signé un très décevant match nul (13-13) et reste plongé dans les doutes qui accompagnent son début de Tournoi.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport - envoyée spéciale à Lille
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les Bleus autour de leur capitaine Charles Ollivon pendant le match contre l'Italie au Tournoi des six nations, le 25 février 2024, à Lille. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

"C’est un tournoi difficile, c’est une compétition difficile." C'est avec ces mots directs que Fabien Galthié a ouvert sa conférence de presse d'après-match dans les entrailles du stade Pierre-Mauroy, où son XV de France venait de se prendre un gros coup de chaud face au voisin transalpin, dimanche 25 février, avant de finalement se contenter, faute de mieux, du match nul (13-13).

Accrochés à domicile par l’Italie, considérée comme l’équipe la plus faible des Six nations, les Bleus ont signé l’un de leurs plus mauvais résultats de l’ère Fabien Galthié. Une performance dans la lignée d’un début d’année décevant sur la scène européenne, après la lourde défaite inaugurale contre l’Irlande, et la victoire in extremis en Ecosse. Se pose forcément la question de l'étendue des dégâts dans le groupe tricolore, d'une simple période en deçà à une éventuelle crise plus profonde.

"Ce n'est pas normal de proposer ça"

Une chose est sûre, les Bleus savent qu'ils sont passés à côté de leur rencontre face à la Squadra Azzurra. "On est tous conscients que la performance n’est pas au niveau de ce qu’on aurait voulu renvoyer, on est conscients qu’il y a encore du travail. C’est forcément une grosse désillusion", a expliqué le titulaire de dernière minute Matthis Lebel en zone mixte. Leur performance historique, dans le mauvais sens du terme, face à l’Italie est un symbole criant de la période délicate dans laquelle ils semblent empêtrés.

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Journée 3 : Julien Marchand "on va repartir au boulot" Julien Marchant, le talonneur du XV de France revient sur la période compliquée de l'équipe de France et explique qu'il faut retourner au travail et ne rien lâcher.

Il fallait remonter à 1964 pour trouver aussi peu de points et d’essais inscrits par le XV de France contre la Squadra Azzurra (12-3). "Ce n'est pas normal de proposer ça aujourd’hui", a reconnu Julien Marchand au micro de France 2 après le coup de sifflet final. La mauvaise sortie du jour est d'autant plus compliquée à appréhender qu'il n'y a même pas cinq mois, pour son dernier match de poules du Mondial, le collectif français avait écrasé sans se poser de question ces mêmes Italiens dans une victoire record (60-7). "C’est une période difficile, douloureuse à vivre, parce que le résultat n’est pas celui qui était attendu, il y a des émotions ressenties, partagées", a notamment expliqué Fabien Galthié, le visage fermé.

Rien de "cassé" après le Mondial

Mais il semble que la crise soit un peu plus profonde, et dépasse le simple passage à vide de ce match nul face aux Italiens. Embourbés à la quatrième place à plus de la moitié du parcours, à la merci du pays de Galles et même de l'Italie, le XV de France n'a pas encore impressionné, ni même rassuré, depuis le début du Tournoi. "On se retrouve avec une défaite à domicile contre l’Irlande, une victoire en Ecosse et un nul à la maison face à cette équipe italienne, a énuméré le sélectionneur face aux journalistes. Au niveau international, quand l’équipe de France ne gagne pas… La mission c'est de gagner, quand on ne gagne pas, ce n’est pas positif. Vivre une défaite, c'est une crise en soi, quand on discute avec les joueurs."

Dans cette période, le spectre de la crise de confiance après l'élimination contre l'Afrique du Sud est présent dans tous les esprits, et a largement animé les questions après la rencontre, même pour Matthis Lebel et Esteban Abadie, pourtant pas de l'aventure du Mondial. Le capitaine du soir, Charles Ollivon, réfute pourtant l'hypothèse que quelque chose s'est "cassé" depuis le crève-cœur de l'élimination. "Sincèrement, on n’a pas l’impression qu’il y a quelque chose de cassé, mais on est conscient qu’on doit aller plus loin et faire mieux", a-t-il répété face à la presse. "Entre nous, joueurs, et avec Fabien Galthié, il n'y a pas de problème, il faut juste réussir à trouver le petit truc qui fait qu’on y arrivait avant", a insisté Matthis Lebel.

Les Bleus ne veulent pas non plus se montrer alarmistes. "Ce n'est pas une noyade non plus, je pense qu'il faut peser ses mots", a ainsi lâché l'ailier du Stade toulousain devant les caméras en zone mixte. "Il ne faut pas grand-chose pour que le rendu douloureux, difficile, non satisfaisant, bouge vers un rendu plus joyeux, agréable, harmonieux", avait assuré quelques minutes plus tôt son sélectionneur. Lui et ses joueurs seront attendus au tournant dans deux semaines au pays de Galles, pour prouver que le coup de moins bien n'est que passager.

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