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Tournoi des 6 Nations - Mathieu Bastareaud : "Etre capitaine, une fierté"

Pour la première fois de sa carrière, à Cardiff contre le pays de Galles (samedi 17h en direct sur France.2), Mathieu Bastareaud débutera un match du XV de France en tant que capitaine. Première fois aussi que Guilhem Guirado, blessé, manque un match du Tournoi depuis qu'il est capitaine des Bleus, en 2016. Pour son coéquipier du Rugby Club Toulonnais, c'est une "fierté", une responsabilité de plus pour le trois-quarts centre, "oublié" par Guy Novès et remis au premier plan par Jacques Brunel.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le trois-quarts centre international, Mathieu Bastareaud

Il y a neuf ans, il fêtait sa première sélection en équipe de France contre le pays de Galles. A 21 ans. Demain, au Principality Stadium de Cardiff, face aux Gallois, Mathieu Bastareaud honorera sa première sélection en tant que capitaine. "C’est une fierté", a-t-il avoué lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match. "Et de la nostalgie. Depuis mes débuts dans le rugby, c’est un long chemin. Mais cela n’a jamais été un objectif (d’être capitaine, Ndlr). C’est un truc de fou. Mais je ne suis là que pour remplacer Guilhem."

Avec la blessure de Guilhem Guirado, le trois-quarts centre prend un "brassard" qu’il porte à Toulon, depuis le début de la saison. "Pour me l'annoncer, Jacques Brunel m’a fait une phrase : sujet, verbe, complément", raconte Bastareaud dans un rire. Puis il concède : "Quand on vous annonce que vous êtes capitaine, c’est comme un coup de taser." Des sourires, des plaisanteries, de la profondeur aussi, il a bien changé par rapport à ses débuts. Taiseux, renfermé, discret et timide, il a laissé tout ça derrière lui. Quoique… "Je n’ai jamais été très doué pour les grands discours", assume-t-il pour résumer son fonctionnement. "J’ai toujours préféré montrer l’exemple sur le terrain, me sacrifier pour les autres. Et parfois, un regard suffit." Comme Thierry Dusautoir, qu’il a cité en premier comme capitaine de référence.

"On m'a souvent manqué de respect"

Samedi, il entrera le premier sur le terrain. Derrière lui, certains découvriront cette enceinte magnifique, au toit fermé, à l’ambiance électrique. "Ce n’est pas un stade lambda. On a parfois l’impression de ne plus pouvoir respirer. Et en face, il y a une équipe qui met un gros volume de jeu", annonce-t-il. Son rôle sur le terrain couplé à celui de capitaine pourrait-il le faire déjouer ? "Il me faudra une 2e bouteille d’oxygène", rigole-t-il. "Je vais faire comme d’habitude avec mon club. J’ai déjà pas mal de responsabilités dans le jeu. Et autour, il y a Max (Machenaud), Seb (Vahaamahina), François (Trinh-Duc)…"

Mais derrière ces paroles parfois légères, une cicatrice: "Je n’ai jamais cherché une reconnaissance. A mon sens, on m’a souvent manqué de respect. C’est plus cela que je cherchais, le respect. La reconnaissance, ça n’a jamais été un objectif." C’est dit simplement, sans vouloir en rajouter. Sa technique longtemps pointée du doigt et son physique impressionnant parfois dépeint comme sa seule qualité,  a laissé des traces. Boudé par Guy Novès, absent des deux premiers matches du Tournoi 2018 pour cause de suspension, Mathieu Bastareaud est revenu dans la lumière. L’équipe de France aussi. "On a goûté à deux victoires. On veut continuer. On recherche la continuité. On a bien travaillé cette semaine. Samedi, c’est l’évaluation. On veut avoir une super note." Cela peut être une 2e place dans le Tournoi, résultat que la France n’a plus atteint depuis 2011. Ou une 5e position au pire en cas de défaite.

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