Tournoi des 6 nations : Opposé à l'Irlande, le XV de France affronte son habituel fossoyeur
• 1983, l'Irlande prive le XV de France du Grand Chelem
En 1983, alors que le XV de France de Jacques Fouroux est dans une période faste illustrée par un Grand Chelem deux ans plus tôt, l’équipe de France subit un camouflet en Irlande. À Lansdowne Road, regretté stade de Dublin, rasé en 2007, pour la troisième journée d’un tournoi qui ne comptait alors que 5 nations, les coéquipiers de Jean-Pierre Rives renoncent à leurs espoirs de Grand Chelem.
Après une première mi-temps catastrophique, où les Bleus sont menés 15-3 à la suite d’un essai de l’ailier Moss Finn, les tricolores reprennent du poil de la bête après la pause. Emmenés par Philippe Sella, Pierre Berbizier et Serge Blanco, les Bleus reviennent sur les talons du XV du trèfle. Trop tard, l’équipe de France s’incline (22-16). Un mois plus tard, au Parc des Princes, les hommes de Jacques Fouroux achèvent le tournoi par un succès (16-9) face au Pays de Galles. Une victoire suffisante pour partager le gain de la compétition avec l’Irlande, battue par les Gallois lors de la 4e journée.
• 2000, le XV du trèfle douche les espoirs de rebond tricolore
En 2000, à l’aube du nouveau siècle, le paysage du rugby européen change. De 5, le tournoi passe à 6 nations avec l’intégration de l’Italie. Surtout, l’équipe de France, qui a hérité de la cuillère de bois, synonyme de dernière place, en 1999, a un profond désir de vengeance. Et, sur le terrain, les hommes de Bernard Laporte, arrivé au poste en remplacement de Jean-Claude Skrela à l’issue de la Coupe du monde 1999, répondent d’emblée aux attentes. En ouverture, au Millenium Stadium de Cardiff, les Bleus infligent une correction au Pays de Galles (3-36). À cet instant, on croirait presque retrouver le XV de France intouchable lauréat de deux Grand Chelems en 1997 et 1998. Mais, bien trop vite, les Bleus vont rechuter. Pour la deuxième journée, au Stade de France, les hommes de Bernard Laporte chutent face à l’Angleterre (9-15).
Désormais, le XV de France a besoin d’un miracle pour conserver un espoir de remporter le tournoi. Sauver l’honneur, en conservant un œil sur le résultat des autres devient alors, le mot d’ordre pour les tricolores. Après une victoire en Écosse, la France a rendez-vous avec l’équipe d’Irlande, au Stade de France. Si Gérald Merceron est parfait au pied, l’ouvreur de Clermont inscrivait 20 points, Brian O’Driscoll se mue en bourreau du XV de France. Le légendaire centre irlandais inscrit un triplé pour permettre aux siens de l’emporter (25-27) et de mettre fin à une disette de 17 ans. Clin d’œil du destin, l’Écosse bat l’Angleterre lors de la dernière journée, le XV de France pouvait rêver.
• 2014, l'Irlande gâche la sortie (et les infimes espoirs) des Bleus
En 2014, si l’espoir de remporter le tournoi, à la différence de points, est mince, les Bleus affrontent l’Irlande avec l’envie de finir en beauté un tournoi prometteur. Après un succès précieux (26-24) face au XV de la rose en ouverture, les tricolores ont subi la loi du Pays de Galles (27-6) au Millenium Stadium lors de la troisième journée. Pour la dernière journée, le XV de France veut, à tout prix, conserver sa deuxième place. Pour cela, la donne est simple, il faut battre l’Irlande.
Pris à la gorge, le XV du trèfle est plus fébrile qu’à l’accoutumée, à l’image d’un Jonathan Sexton qui manquait deux coups de pied faciles. Très vite, deux pénalités de Maxime Machenaud place l’équipe de France devant mais, redoutable en phase offensive, l’équipe d’Irlande marque 3 essais. Avec détermination, les Bleus restent dans le match et peuvent même espérer l’emporter jusqu’au bout. Mais, car il y a un mais, Jean-Marc Doussain manque une pénalité et Pascal Papé est coupable d’une passe en-avant sur une action qui voyait Damien Chouly aplatir dans l’en-but irlandais. Pour son 141e et dernier match international, Brian O’Driscoll, bourreau des Bleus en 2000, empoche un dernier titre en terre française. Rageant.
• À la Coupe du monde 2015, l'Irlande propulse les Bleus dans la gueule du loup
Dès le tirage au sort, il était évident que Français et Irlandais se retrouveraient pour une "finale" avec la première place de la poule D en ligne de mire. Et effectivement, après trois victoires inaugurales, face à l’Italie, au Canada et à la Roumanie, les deux équipes croisent le fer dans un match aux enjeux multiples. En effet, le vainqueur affronterait l’Argentine en quarts de finale, le perdant s’en irait défier la Nouvelle-Zélande, championne du monde en titre. Plus qu’une simple rencontre France – Irlande, c’est la survie dans la compétition qui était en jeu.
Mais de match, il n’y en aura point. Très vite, trop vite presque, le XV du trèfle prend les commandes pour ne plus les lâcher. Malgré une défense correcte, les hommes de Philippe Saint-André voient l’Irlande marquer deux essais. Si Spedding et Parra réduisent la marque au pied, l’Irlande est largement supérieure et la France rend les armes (9-24). Face aux redoutables All-Blacks, l’équipe de France touchera le fond (62-13).
• Le XV du trèfle gâche la première de Jacques Brunel, le renouveau attendu est repoussé
Au sortir de la Coupe du monde 2015, le rugby français vole en éclat. Philippe Saint-André est remplacé par Guy Novès, emblématique entraîneur du Stade Toulousain. Seulement, après deux ans de mandat, et malgré une victoire face à l’Irlande, justement, en 2016, la dynamique peine à s’installer. À tel point qu’à l’aube du tournoi 2018, Guy Novès devient le premier sélectionneur du XV de France à être renvoyé en cours de fonction. Jacques Brunel, adjoint chargé des avants durant l’ère Bernard Laporte, joue les pompiers de service. Mais, avec un match face à l’Irlande pour débuter, les observateurs ne voient pas les tricolores en mesure de rivaliser.
Pourtant, après 80 minutes de bonne facture, les hommes de Jacques Brunel craquent. La faute à un Jonathan Sexton exceptionnel. Pris de crampes, l’ouvreur réussissait un drop de 45 mètres pour offrir au XV du trèfle un succès majuscule en terre française pour la première journée de la compétition. Marqué psychologiquement par cet échec, la France termine 4e. Le renouveau attendra encore un peu… jusqu’en 2020 et à l’ère Fabien Galthié ?
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