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Tournoi des Six Nations : 14 pénalités, 71% de réussite au pied, les statistiques qui expliquent la nouvelle chute de l'Angleterre au pays de Galles

L'Angleterre a subi sa deuxième défaite du Tournoi des Six Nations 2021 à Cardiff (40-24), samedi 27 février. Un essai contestable (validé après vidéo) et un autre inscrit en fin de match par les Gallois ne sont pas les seules explications à ce nouveau faux-pas.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le buteur de l'Angleterre, Owen Farrell, lors d'une tentative à Cardiff contre le pays de Galles le 27 février 2021. (DAVID DAVIES / POOL PRESS ASSOCIATION)

14 pénalités concédées, trop à haut niveau

Ne cherchez pas bien loin les raisons de cette deuxième défaite de l'Angleterre dans le Tournoi des Six Nations 2021. Depuis le début de la compétition, l'équipe tenante du titre accumule les fautes. En moyenne, elle en avait réalisé 13 par match lors de ses deux premières sorties. A Cardiff, elle en a concédé 14. Soit deux de plus que lors de son large (mais peu probant) succès contre l'Italie (41-18) et une de moins que lors de son revers initial à domicile contre l'Ecosse (15). Et ce n'est pas une question de fatigue : lors des six premières minutes, elle avait déjà été pénalisée à trois reprises. C'est trop au niveau international. Et pourtant, le XV de la Rose était revenu à (24-24) à l'heure de jeu... avant de commettre trois fautes pour autant de pénalités passées par le buteur adverse en toute fin de match.

71% de réussite au pied, loin du compte

Owen Farrell est un buteur hors-norme. On ne devient pas le troisième meilleur de l'histoire du Tournoi (derrière Jonny Wilkinson et Ronan O'Gara) sans raisons. Mais le jour où il a dépassé Stephen Jones dans cette hiérarchie avec 481 points au compteur, le joueur des Saracens a failli. Une transformation ratée, une pénalité aussi, le trois-quarts centre n'a plus la réussite insolente qui avait fait de lui un redoutable punisseur. Avec 71% de réussite dans ses tentatives (le même ratio que contre l'Italie), il est loin de son habituel compte. Les cinq points laissés en route auraient pu avoir toute leur importance si on retire le dernier essai gallois, inscrit en toute fin de match, lorsque le XV de la Rose jetait ses dernières forces pour se rapprocher. Pas de victoire, ni de bonus défensif, les Anglais rentrent bredouilles de leur déplacement.

385 mètres gagnés, mais seulement 45% d'occupation et de possession, une avancée peu décisive

C'est une donnée statistique étonnante : l'Angleterre a avancé sur le terrain davantage que le pays de Galles. 385 mètres d'un côté, 252 de l'autre. Pourtant, les Gallois ont eu 55% de la possession du ballon, et 55% d'occupation sur le terrain. Alors comment expliquer ce paradoxe, et cette différence au tableau d'affichage ? On a déjà évoqué le nombre de pénalités excessives, qui mettent à mal tout mouvement offensif. C'est aussi le symbole d'une formation qui a du mal à se montrer décisive dans les zones importantes, c'est-à-dire dans la moitié de terrain adverse (3 minutes passées dans les 22m gallois, contre 6 minutes aux Gallois dans les 22m anglais). Les deux essais gallois de filous sur des pénalités jouées rapidement (celui d'Adams et celui de Hardy) ont également accru l'écart entre les deux équipes.

5 pénalités concédées par le seul Itoje, symbole de la faillite des cadres

En temps normal, c'est l'un des atouts du pack anglais. Maro Itoje, deuxième ligne puissant et intraitable défensivement qui peut se muer en 3e ligne, n'est pas au sommet. A Cardiff, il a été pénalisé à cinq reprises par le corps arbitral, soit presque le tiers des pénalités concédées par son équipe. Des erreurs parfois idiotes, même pour un joueur qui joue avec les règles pour être toujours à la limite, quitte parfois à la dépasser. Est-ce parce que le meilleur joueur européen en 2016 n'évolue plus en Premiership, la 1re division anglaise ? Car son club des Saracens a été rétrogradé en 2e division pour n'avoir pas respecté les règles financières outre-Manche. En tout cas, à l'image d'Owen Farrell, George Ford, Jonny May, Billy Vunipola et autres Elliot Daly, les cadres de l'Angleterre ne sont plus les socles solides par lesquels les succès se construisaient. Pas cette année... pour l'instant.

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