Tournoi des Six Nations : fin de match apoplectique, capacité de réaction et défense friable... ce qu'on a aimé et moins aimé dans ce France-Galles
On a aimé
Une fin de match épique
C'est souvent le cas entre Gallois et Français. Des matches indécis et des conclusions miraculeuses qui penchent souvent dans le camp bleu, comme cet essai de Damien Chouly en 2017, à la... 100e minute. Bis repetita ce samedi soir.
Ballottés, bousculés, bafoués, les Bleus ont trouvé les ressources pour avancer. Malgré tout. Alors qu'ils s'étaient montrés approximatifs pendant presque la totalité de la rencontre, ils ont fait preuve d'une maîtrise incroyable pour remonter 80 mètres, avec au passage une perte de balle effacée par une pénalité sifflée contre les Gallois, jusqu'à cet essai libérateur de Brice Dulin. Une délivrance et un nouvel acte fondateur.
Voir sur Twitter
Une entame sans quartier
Si l'on pouvait craindre un coup d'arrêt après la défaite en Angleterre, les Bleus ont rassuré d'emblée. Les premières minutes sont enthousiasmantes. Du rythme, de l'agressivité, de l'initiative mais orchestrés collectivement. C'est bien simple, jusqu'au premier essai des Bleus, venu logiquement récompenser ce début de match quasi parfait, les Gallois n'ont pas vu le jour. C'est sur cette cohésion des premières minutes que les Français doivent bâtir. Pas uniquement sur ce baroud d'honneur des dernières secondes, même si c'est cela que tout le monde retiendra.
Une colonne souple et flexible
On parle souvent de l'axe 9-10-15. Il constitue la colonne vertébrale d'une équipe. Si elle a parfois été tordue par les Gallois, celle-ci s'est encore révélée solide. Le deuxième essai du XV de France en est la meilleure illustration avec ce recentrage au pied de Dulin, la fixation et le décalage parfait de Jalibert et la finition de Dupont.
Au-delà de l'éclat de l'action, il y a cette complémentarité manifeste entre trois joueurs qui respirent le même rugby, fait d'audace et d'altruisme. Même la sortie de Jalibert, remplacé par Ntamack n'a pas déstabilisé cette colonne vertébrale française. La charnière étant encore jeune, il lui faudra néanmoins accomplir des progrès dans la gestion des temps faibles. Et il y en a eu quelques-uns...
Voir sur Twitter
On a moins aimé
La vidéo, l'ennemie invisible
Les Français avaient déjà fort à faire contre quinze Gallois déchaînés. Alors si, comme face à l'Angleterre la semaine passée, la VAR est contre nous... Pourtant, comme pour l'essai accordé à Itoje, il n'y a pas à crier au scandale pour celui attribué à Adams, le doute n'étant pas assez fort pour annuler la décision.
Pas plus qu'on ne peut pas devenir complotiste après l'annulation de l'essai de Dulin à la suite de la faute préalable de Willemse. Mais c'est plutôt l'accumulation de ces situations qui pourrait, à terme, peser dans les têtes françaises. Le mieux serait d'éviter de se retrouver tributaire de ces cruelles caméras...
Des relâchements coupables
Il serait malhonnête, bien sûr, de se retrancher derrière les décisions de la VAR pour expliquer ce match irrégulier des tricolores. Comme face aux Anglais, les hommes de Galthié ont commis l'erreur de se relâcher après avoir marqué. À ce niveau, cela pardonne rarement. Par deux fois, après les essais de Taofifenua et de Dupont, les Bleus ont tendu la joue dans la foulée. Il manque encore à cette jeune équipe de France le sang-froid pour geler et gérer un avantage.
Une défense poreuse
C'était l'une des marques de fabrique de l'équipe de Fabien Galthié depuis sa prise de fonction. Une défense féroce, sans concessions. Cette réputation en a pris un sacré coup dans l'aile face au pays de Galles. La valeur de l'adversaire y est bien sûr pour beaucoup.
Le XV du Poireau pratique certes un rugby pétillant mais ce n'est pas une raison pour buller en défense. Les Bleus, la plupart du temps, se sont montrés incapables de ralentir le jeu dans les rucks, ils ont raté des plaquages aux jambes en voulant trop souvent faire tomber le ballon des mains du porteur... Bref, ils ont bafoué les fondamentaux.
L'alternance en berne
Les Bleus sont presque toujours restés au contact. Jamais largués, toujours combatifs. Mais ils auront fauté dans trop de domaines pour s'en sortir dans un match normal. Si ce n'est que ce n'était pas un match normal. Il n'empêche, ils ont commis des fautes de main auxquelles ils ne nous avaient plus habitués.
Et pourquoi avoir subitement oublié l'alternance avec un jeu d'occupation et de déplacement qu'ils maîtrisaient pourtant très bien depuis le début du Tournoi ? Au lieu de casser le rythme gallois, les Bleus se sont jetés dans la gueule des Dragons. Et ils ont failli en ressortir calcinés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.