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Tournoi des Six Nations : Julien Marchand, un talon d'or indispensable au XV de France

Talonneur et capitaine du Stade toulousain, Julien Marchand est devenu l'un des cadres de l'équipe de France depuis l'arrivée de Fabien Galthié à sa tête. À seulement 25 ans, cet homme de l'ombre multiplie les actions lumineuses et peut rêver de la victoire dans le Tournoi des Six Nations avec les Bleus.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le talonneur de l'équipe de France, Julien Marchand, fer de lance du pack tricolore à Twickenham le 13 mars 2021 (MATT IMPEY/SHUTTERSTOCK/SIPA / SHUTTERSTOCK)

"Impressionnant". L'adjectif, à l'adresse de Julien Marchand, n'émane pas de n'importe qui. Raphaël Ibanez n'est pas seulement le manager de l'équipe de France, il est aussi le troisième joueur le plus capé du XV de France (98 sélections) et l'un de ses prédécesseurs au poste de talonneur en Bleu. "La progression de Julien est linéaire, en tant que joueur sur tous les aspects au poste mais aussi son influence grandissante et la confiance qu'il donne à ses coéquipiers", ajoute le manageur. Depuis deux ans, le joueur du Stade Toulousain a pris une nouvelle dimension. 

À l'arrivée de Fabien Galthié et de son staff, il a pris ses galons de titulaire avec le XV de France (un seul match comme remplaçant depuis), reléguant très loin la concurrence. Il est devenu un joueur essentiel par toute son activité. Rapide, mobile, solide sur ses appuis, costaud du haut du corps, il est un poison pour l'attaque adverse, souvent le premier à venir contester les ballons adverses dans les "rucks". Et ainsi récupérer des ballons, voire des pénalités, en phase défensive. Il colle parfaitement au jeu prôné par l'encadrement, fait de courses, de combat, de rigueur. Mais Marchand ne se limite pas à cela.

Parmi les meilleurs plaqueurs à chaque match, mais pas seulement

Cette année, en Irlande (victoire 15-13), il avait avancé de 39 mètres ballon en main, soit le quatrième total le plus important de toute l'équipe de France, seulement devancé par Grégory Alldritt (69 mètres) chez les avants, tout en réalisant 12 plaquages, la quatrième marque chez les Bleus. Face aux Gallois, le 20 mars, il a encore tenu un rythme incroyable, avec 13 plaquages à son actif, de bons lancers (100% de réussite) et une bonne tenue de la mêlée, sans oublier un ballon récupéré sur un "contest" à la 35e minute, alors que la pression galloise était intense.

69 minutes à un très haut niveau, qui auraient pu être récompensé par un essai, finalement non-validé par la vidéo (64e). Son importance est telle que, lors des quatre premiers matches de ce Tournoi 2021, il n'a été remplacé qu'une seule fois avant le dernier quart d'heure (face à l'Italie à la 46e minute). 

L'image est un peu caricaturale, mais révélatrice. Guilhem Guirado, son prédécesseur comme talonneur, était le capitaine d'une équipe de France souvent battue, régulièrement maltraitée en touche et en mêlée, habitué à sortir du terrain la tête basse. Julien Marchand a pris place dans un pack dominateur, à la mêlée stabilisée, et à l'alignement redevenu une rampe de lancement. Autant de secteurs de jeu dont il est le principal responsable, avec son numéro 2 dans le dos, lui le lanceur en touche qui doit talonner le ballon en mêlée.

Les ligaments croisés face au pays de Galles en 2019

Pourtant, comme Charles Ollivon, capitaine des Bleus qui avait failli interrompre sa carrière en raison de problèmes physiques récurrents, Julien Marchand n'est pas arrivé au sommet sans embûches. Capitaine du Stade toulousain dès ses 22 ans au milieu des stars internationales et de joueurs plus expérimentés, il a connu un coup d'arrêt brutal.

Remplaçant lors de sa deuxième sélection en équipe de France le 1er février 2019, il joue les 20 dernières minutes face aux... Gallois (19-24) et se blesse au genou en toute fin de rencontre. Rupture des ligaments croisés, saison terminée. Pas de Coupe du monde avec les Bleus au Japon, pas non plus de triomphe sur le pré avec ses coéquipiers du Stade toulousain qui deviennent champions de France...

Cette blessure aurait pu couper son élan, elle ne l'a que renforcé : "J’ai rarement vu une telle détermination associée à de telles qualités physiques extraordinaires", dit de lui Ugo Mola, son entraîneur chez les Rouge et Noir. "C'est un élément du groupe France qui avance avec beaucoup de force et de sérénité, qui ne se pose pas beaucoup de questions", résume Raphaël Ibanez. Ce sont ses adversaires qui s'en posent désormais beaucoup, à commencer par le paquet d'avants écossais, qu'il défiera ce vendredi 26 mars.

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