Tournoi des Six Nations : l'opportunisme et la défense des Bleus, la touche défaillante... tout ce que l'on a aimé et moins aimé dans Irlande-France
On a aimé
L'organisation défensive
Quand tous les voyants étaient dans le rouge face aux Verts, il fallait que les fondations soient solides. Et elles l'ont été. Pilonnée par une pluie d'ogives tombées du ciel, par des charges au ras déchaînées, la défense bleue a tenu. Elle a plié mais elle a tenu. Coulissant parfaitement, elle n'a jamais laissé un Irlandais filer à l'anglaise. Mieux que ça, elle n'a pas sombré dans l'indiscipline chronique qui accable généralement les équipes qui subissent.
La gestion de l'infériorité numérique
Privé de Bernard Le Roux pendant dix minutes, le XV de France aurait pu, là aussi, céder à la panique. Au final, il n'a pas encaissé le moindre point durant cette période. Mieux, c'est même à 14 contre 15 que les Bleus ont réussi à marquer le premier de leurs deux essais, au terme d'une succession de passes risquées mais parfaitement orchestrées. Cette gestion des temps forts et des temps faibles est incontestablement l'apanage des grandes équipes. Demandez aux All Blacks.
Voir sur Twitter
L'implacable réalisme
Contre l'Italie la semaine passée, la France était venue 14 fois dans les 22 mètres transalpins pour inscrire, au final, 7 essais. Un ratio monstrueux. Face à une toute autre défense, les Tricolores ont maintenu ce degré d'excellence. Si la possession était irlandaise, chaque ballon d'attaque porté par la France s'est potentiellement transformé en ballon d'essai. Finies les approximations, les en-avants, désormais chaque offensive est millimétrée et exécutée avec une incroyable précision gestuelle. Le résultat du talent individuel patent des joueurs mais aussi d'inlassables heures de travail à l'entraînement. Le perfectionniste Galthié saura apprécier.
On n'a pas aimé
L'alignement en touche
Pourtant impériale face à l'Italie, la touche française a trouvé à qui parler à Dublin. Les Irlandais, désormais coachés dans ce domaine par un certain Paul O'Connell, ont su lire comme dans un livre ouvert les lancements de jeu français. Battus à trois reprises sur leurs propres lancers, à la peine sur ceux de leurs adversaires, les Français sont redescendus de leur piédestal face à des maîtres en la matière. La marge de progression demeure importante.
La difficulté à imposer son jeu
A trop subir, la France a clairement joué avec le feu. Face à une équipe plus inspirée, ou plus en confiance, cela aurait pu lui coûter beaucoup plus cher que les quelques minutes de frayeur en fin de match. De Cork à Toulon, tout le monde savait que l'Irlande allait bombarder les Bleus de chandelles. Cela n'a évidemment pas manqué mais, malgré cela, le XV de France a paru manquer de solutions, acceptant trop vite ce sort et ne parvenant pas à imposer son propre jeu. La politique de l'autruche, quand on a une défense pareille, peut suffire. Mais les Bleus auraient tout intérêt, à l'avenir, à montrer qu'ils sont les patrons sur le terrain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.