Galles-France : les Bleus arrachent la victoire à Cardiff et joueront le Grand Chelem contre l'Angleterre
Les joueurs de Fabien Galthié ont souffert (13-9), vendredi, à Cardiff. Comme prévu la bataille s’est jouée dans les airs et dans les rucks.
Un show enflammé, dans une atmosphère glaciale, rythmé par les voix de supporters français qui se sont égosillés tout au long de la rencontre, comme à la maison. Le petit score de cette victoire des Tricolores contre les Gallois (13-9), pour ouvrir la quatrième journée du Tournoi des six nations vendredi 11 mars, ne rend pas hommage à l’intensité incroyable déployée par les deux équipes pendant près de 80 minutes. Les deux défenses presque jumelles (héritage de la patte de Shaun Edwards) se sont affrontées pendant de longues séquences. En raison d’acteurs à bout de souffle, elles ont fait place parfois à des phases d’attaque virevoltantes.
Les joueurs de Fabien Galthié enchaînent ainsi une quatrième victoire consécutive dans ce Six nations (et la septième depuis novembre). Ils peuvent toujours rêver d’un Grand Chelem qui échappe aux Bleus depuis 2010. Pour décrocher le précieux sésame, il faudra dominer l’Angleterre, samedi prochain, dans un Crunch de clôture du tournoi qui s’annonce déjà explosif.
Les Bleus bousculés sur leur propre terrain
Comme prévu la bataille s’est jouée dans les airs et dans les rucks et, comme souvent entre ces deux équipes, la décision s’est jouée sur des détails. Surtout, les Gallois ont tapé les Bleus au bon endroit, là où personne depuis six matchs n’était parvenu à les bousculer : contenir l’attaque française. Cette dernière, si éclatante depuis plusieurs mois, a dû se contenter d’un unique essai (certes superbe) d’Antony Jelonch à la conclusion d’une relance menée par Jaminet et Villière (9e, 7-3).
Les deux tentatives de drop manquées, l'une de l’arrière des Bleus Melvyn Jaminet en fin de première période (10-9 en faveur du XV de France à la mi-temps), l'autre de l’ouvreur Romain Ntamack à l’heure de jeu, sont venues appuyer une certaine impuissance.
Le pari gallois de densifier son paquet d’avants pour contrer la puissance française a parfaitement fonctionné. Dans le sillage d’un Grégory Alldritt moins dominateur qu’à l’accoutumé dans les collisions et plus maladroit, les coéquipiers d’Antoine Dupont ont semblé parfois manqué d’un peu de peps. Certes, la plupart des joueurs ont été malades en début de semaine (Fickou et Alldritt grippés), mais la performance galloise ne doit pas être minimisée.
A la fin, c'est la France qui gagne
Les joueurs de Wayne Pivac ont poussé les Bleus dans une situation inconfortable. Ces Tricolores qui brillent dans un jeu de dépossession, laissant l’initiative du jeu à l’adversaire, s’appuyant sur une grosse défense pour chiper un ballon au moment opportun et lancer un contre chirurgical, ont vu l’ouvreur adverse Dan Biggar leur renvoyer à tour de pattes le ballon pour les obliger à jouer contre leur instinct. C’est d’ailleurs lui qui a porté son équipe en châtiant l’indiscipline française face aux perches (3/3).
Mais s’il y a bien une chose que l’on n’enlèvera pas à ces Bleus-là, c’est leur détermination et leur solidarité. A l’image des dernières cinq minutes de la rencontre où titulaires comme entrants ont cisaillé à tour de bras, où Romain Ntamack a éteint l’incendie en interceptant un ballon bouillant à cinq mètres de la ligne, où Jonathan Danty a annihilé une possession gallloise d’un grattage salvateur, ce XV de France ne lâche rien. Avec 93% de plaquages réussis, la France a haussé le ton défensivement, à défaut de trouver de quoi s'emballer offensivement. Elle a prouvé que l'euphorie passée, le rugby champagne bloqué au vestiaire, elle est malgré tout capable de l'emporter.
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