Tournoi des Six Nations : le pays de Galles, un drôle de colosse
On n'arrête plus le pays de Galles ! Face à l'Angleterre (40-24), les Gallois ont obtenu une troisième victoire d'affilée dans le Tournoi des Six Nations. Sans France-Ecosse, repoussé à une date encore indéterminée à cause des cas de Covid-19 chez les Bleus, ils occupent seuls la tête du classement. Le pays de Galles a pourtant souvent semblé friable depuis le début du Tournoi, mais a toujours tenu bon.
Un leader bousculé
Le chemin gallois vers le Grand Chelem est loin d'être un long fleuve tranquille. En supériorité numérique dès le premier quart d'heure contre l'Irlande, les Gallois ont peiné pour affirmer leur supériorité. Ils ont même vu les Irlandais prendre l'avantage, avant de finalement s'imposer. Rebelotte contre l'Ecosse. Bousculés, dominés, les Gallois semblaient KO debout avec deux essais encaissés en première période. Revenus à hauteur, ils ont bénéficié d'un nouveau carton rouge. Avec un essai derrière, on pensait les Gallois lancés. Encore une fois, ils ont concédé un essai en supériorité numérique. Pire, l'Ecosse semblait la mieux placée pour marquer le suivant. Samedi 27 février, les Anglais ont eu l'opportunité d'un retour gagnant, après avoir égalisé en deuxième période (24-24). Mais tous ont échoué à arracher la victoire aux Gallois.
L'art de l'élastique
Alors comment cette équipe se retrouve-t-elle invaincue en tête du Six Nations ? D'abord, parce qu'elle ne craque jamais complètement. Ses temps faibles offrent rarement une abondance de points, ou en tout cas pas assez pour tuer le match. Quand ils sont en difficulté, les Gallois pratiquent l'élastique et restent toujours à portée. Seule l'Ecosse a réussi à marquer deux essais d'affilée contre le pays de Galles. Menés 17-3, les Gallois avaient alors répondu juste avant la pause pour relancer le match. Ces faibles écarts leur permettent d'être toujours à un coup de génie de la victoire.
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La science du bon coup
Et les coups de génie, les Gallois n'en manquent pas. Ils en ont offert une nouvelle illustration contre l'Angleterre samedi 27 février, avec la malice de Dan Biggar pour trouver au pied Josh Adams sur une pénalité jouée vite. De l'opportunisme pour ouvrir le score, et un peu de chance pour creuser l'écart avec un essai où Liam Williams a frôlé l'en-avant pour quelques centimètres. A ce jeu-là, le prodige Louis Rees-Zammit tire son épingle du jeu. L'ailier s'est d'abord retrouvé à la réception de la superbe passe sur un pas de Leigh Halfpenny pour faire tomber l'Irlande. Il a ensuite brisé le rêve écossais, d'un essai construit tout seul au pied pour donner un avantage décisif au pays de Galles. Sa vitesse a failli assommer l'Angleterre, sur une interception prolongée au pied. Mais, seul au milieu de trois Anglais, les rebonds ne lui ont pas profité. Un raté, si on peut l'appeler ainsi, rare pour le pays de Galles, qui convertit quasiment toutes ses occasions d'essai. La preuve quelques minutes plus tard avec Cory Hill, venu sceller le match en puissance après une mêlée.
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Le Grand Chelem en ligne de mire
Après trois succès en autant de matches, cette drôle de recette a fait ses preuves. On imagine mal l'Italie, corrigée par l'Irlande ce week-end, faire grincer la machine galloise. Sauf énorme surprise, et le rugby en a connu d'autres, le XV de France sera alors le dernier obstacle sur la route du Grand Chelem, le 20 mars. Les Bleus sont prévenus. En espérant que la situation sanitaire soit réglée d'ici là, ils auront des arguments à faire valoir face à une défense qui a encaissé six essais et 64 points en trois matches (16 contre l'Irlande, 24 contre l'Ecosse et 24 contre l'Angleterre). Être aussi réalistes que les Gallois, éviter toute erreur sous peine de punition, simple sur le papier, plus difficile sur le terrain.
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