Tournoi des Six Nations : miracle français, bérézina italienne, spleen anglais... ce qu'il faut retenir de la 5e journée
Le match du week-end : Hitchcock était Français
C'est évidemment le match du week-end mais cela pourrait très bien être aussi celui de l'année. Surtout si l'on est supporter des Bleus. France-pays de Galles, c'était 80 minutes de panache, de combat, d'intensité, de suspense. La bande-son parfaite de ce film serait sans doute la chevauchée des walkyries de Richard Wagner, une symphonie épique pour rendre hommage aux glorieux soldats.
Mais si le temps fera son oeuvre pour que l'on ne retienne que cette apothéose finale, il ne faudra pourtant pas oublier qu'auparavant ce match avait également été un festival d'approximations. C'est, aussi, ce qui a rendu cette rencontre aussi débridée. Beaucoup de jeu et de fautes, donc, pour aboutir finalement à cette scène finale que n'aurait pas reniée Alfred Hitchcock, s'il avait mis son sang britannique de côté. Une tension palpable, des secondes qui s'égrènent, le couperet qui menace de tomber à la moindre erreur et finalement la délivrance...
Le joueur du week-end : le show Henshaw
Il joue au même poste que la légende Brian O'Driscoll, trois-quart centre. Il ne sera sans doute jamais l'égal de BOD mais, face à l'Angleterre, Robbie Henshaw a rappelé que l'Irlande n'avait pas son pareil pour faire germer des centres d'exceptions, à la fois puissants, habiles et farouches défenseurs. Contre le XV de la Rose (32-18), Henshaw a déployé toute la panoplie, se fendant de huit plaquages au passage. Sans surprise, son abattage lui a valu d'être élu homme du match. À 27 ans, le joueur du Leinster, qui a déjà rendu d’innombrables services à l'arrière du XV irlandais, possède encore beaucoup de temps devant lui pour soutenir au mieux la comparaison avec son glorieux aîné et faire perdurer la tradition.
L'essai du week-end : van der Merwe le dragster
Il aurait pu figurer à la rubrique ci-dessus. Un triplé et quinze défenseurs battus : la feuille de stats de Duhan van der Merwe est éloquente. Seul bémol, elle a été remplie contre l'Italie. À vaincre sans péril on triomphe sans gloire ? Il n'empêche, le jeune ailier écossais (25 ans) a écœuré la défense transalpine, et notamment sur cet essai en contre où sa pointe de vitesse a laissé sur place les défenseurs italiens. Au pays de la Scuderia Ferrari, on aura peut-être apprécié.
Voir sur Twitter
La déception du week-end : Angleterre, plus dure est la rechute
Est-ce vraiment une déception ? Pas pour le fan français de base, toujours peu versé dans l'empathie quand son voisin anglais se fait ratatiner, comme ce fut le cas samedi contre l'Irlande. L'observateur neutre, lui, se désolera de la prestation livrée par les hommes d'Eddie Jones. Revigoré contre la France il y a une semaine, le XV de la Rose s'est de nouveau flétri à Dublin. Battus dans l'engagement, dans l'exécution, dans à peu près tous les domaines, les partenaires d'Owen Farrell ont essuyé une troisième défaite en cinq matches dans un Tournoi dont ils étaient pourtant tenants du titre. Il y a quelque chose de cassé au Royaume de sa Majesté.
Voir sur Twitter
La stat du week-end : onze cuillères (et la gueule) de bois
Et de onze pour la Squadra. Depuis son apparition dans le Tournoi en 2000, l'Italie compte déjà une belle collection d'ustensiles de cuisine : les cuillères de bois. Le jeu proposé par les Transalpins reste pourtant particulièrement indigeste. Le pire c'est qu'il n'y a pas la moindre trace de progrès, juste une lente et inexorable régression, après après année. Après la rouste subie contre l'Écosse (10-52), l'Italie enchaîne une sixième cuillère de bois et aucun signe ne laisse présager un changement prochain.
Le malheureux Franco Smith, embarqué dans ce vaisseau fantôme en 2020, a beau tout tenter, il ne peut rien faire pour éviter le naufrage : 13 matches, 13 défaites sous sa direction. Cette année est même la plus noire, sur le plan statistique, pour les Azzuri qui ont encaissé 34 essais en 5 rencontres. Un triste record de plus.
La décla du week-end : Galthié vainqueur par K.O.
Comme la boxe, le rugby est un sport de combat. Pas étonnant, dès lors, que Fabien Galthié, file la métaphore avec le noble art pour décrire la fin de match de ses joueurs : "les Gallois n'ont pas boxé le 12e round. Ils se sont arrêtés à 11 et nous ont laissé le 12e". La suite, on la connaît : dans les cordes pendant tout le combat, le XV de France a trouvé des ressources mentales et physiques insoupçonnées pour finalement terrasser son adversaire juste avant le coup de gong final.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.