Tournoi des Six Nations : pays de Galles-Irlande, on prend toujours les mêmes et on recommence
Stander contre Faletau. Sexton face à Biggar. Healy opposé à Owens. Non, nous ne sommes pas en 2014. Ce sont encore les duels attendus de ce pays-de Galles-Irlande ce dimanche 7 février 2021. A croire que ces équipes ont trouvé la machine à cryogéniser les humains pour ne les ressortir que les jours de match.
La vieillesse triomphante
A ce niveau-là, en tout cas, c'est plus qu'une impression de "déjà vu". Mais si les vieux grognards gallois et irlandais sont toujours là, c'est avant tout parce qu'on a estimé que la relève se faisait attendre. Et la raison est d'abord structurelle : ces deux pays comptent trois fois moins de licenciés que la France ou l'Angleterre. Donc, à moins de tomber sur une génération dorée pour reprendre le flambeau, comme c'est arrivé avec celles de Shane Williams ou de Brian O'Driscoll il n'y a pas si longtemps, le Poireau et le Trèfle sont obligés d'étirer le temps. En espérant que briscard ne rime pas avec brancard.
Preuve de la pénurie des réserves, Wayne Pivac, le sélectionneur gallois, a rappelé pour ce match Dan Lydiate. Pour mémoire, le 3e ligne avait été élu meilleur joueur du Tournoi en... 2012 ! Après plus de deux ans d'absence en équipe nationale, il fait donc son retour à 33 ans. A ses côtés en seconde ligne, il retrouvera le monolithique Alun Wyn Jones, 144 sélections au compteur. Le talent et l'état d'esprit de ces joueurs ne sont absolument pas discutables, c'est juste qu'ils ne sont pas éternels. Même A.W.J.
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La date de péremption s'approche également dangereusement pour certains hommes verts. Cela fait ainsi 9 ans que le duo Sexton-Murray dirige le jeu du XV irlandais. La charnière a fait ses preuves mais attention à la rouille... Healey, quant à lui, semble suivre les traces de son compatriote Rory Best, celles des avants qui refusent de regarder derrière. Si le pilier du Leinster le fait, il verra pourtant qu'il traîne 105 capes... Une expérience colossale au service d'une équipe qui n'en manque déjà pas avec 686 sélections dans le XV de départ. Mais, dans le rugby moderne, basé sur la vitesse, l'expérience est-elle encore une arme ?
Quand la France présentait une moyenne d'âge de 25 ans ce samedi pour affronter l'Italie et ses 134 sélections toute mouillée, les Gallois et les Irlandais font figure de dinosaures. Et on sait comment ça s'est terminé pour eux.
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