Tournoi des Six Nations : pourquoi le report de France-Ecosse est bénéfique aux Bleus
• Parce qu'Antoine Dupont, le meilleur demi de mêlée du monde, sera apte
L'inconvénient devient un avantage. Lorsque le vendredi 19 février, à 17h44, tombe le communiqué de presse annonçant le test positif à la Covid-19 d'Antoine Dupont, c'est un gros coup sur la tête des Bleus. Après les trois tests positifs dans le staff (dont Fabien Galthié et William Servat), c'est le premier joueur à être mis hors jeu en raison du coronavirus. Meilleur joueur du Tournoi 2020, le Toulousain est, au-delà de son rôle central de demi de mêlée, le joueur qui fait des différences à chaque match. En 29 sélections, il a inscrit huit essais, et été décisif dans le renouveau français. Ses dix jours d'isolement arrivent à leur terme. Si les prochains tests montrent qu'il n'est plus positif, le joueur formé à Auch, présenté comme le meilleur du monde à son poste en ce moment, postulera face aux Ecossais.
• Parce que l'Ecosse laissera ses joueurs disputer le championnat anglais
Quelle que soit la date du match France-Ecosse, le XV du Chardon regarde avec crainte le week-end du 6-7 mars. Car il doit libérer ses joueurs en lice dans la Premiership, le championnat anglais. Et pas des moindres avec notamment l'arrière et star de l'équipe Stuart Hogg et le deuxième ligne Jonny Gray (Exeter), le centre James Lang (Harlequins) et son complice Chris Harris (Gloucester). Le sélectionneur Gregor Townsend va devoir composer avec le risque de blessures avant les réceptions de l'Irlande (14 mars) et de l'Italie (20 mars). Un joli marathon. Pendant ce temps, les joueurs français seront au repos, avant les sommets en Angleterre puis au Stade de France contre les Gallois.
• Parce que la France ne pourra pas avoir plus de titulaires absents que ce week-end
Au cours de cette folle semaine, l'équipe de France a vu fondre ses forces. Hormis les membres du staff (où seuls Laurent Labit et Shaun Edwards ont résisté à la vague de Covid), après Dupont, c'est Haouas, Marchand, Villière et Vincent qui tombaient durant le week-end, puis le capitaine Ollivon, l'arrière Dulin, le pilier Baille, et les remplaçants Mauvaka et Taofifenua le lundi 22 février. Le Palois Baptiste Pesenti, appelé à la rescousse, était empêché d'intégrer la bulle pour cause de test positif, remplacé par le Toulousain Tolofua. Et le jeudi 25, un dernier cas faisait capoter la rencontre. Sur les 12 joueurs positifs (le nom du dernier n'est pas connu), huit étaient titulaires en Irlande le week-end précédent, soit plus de 50% de l'équipe-type. Difficile de faire pire. La France devrait donc retrouver la plupart de ses joueurs, pour peu que leur test soit négatif dans les prochains jours. "Les joueurs attendent leur test RT-PCR de jeudi prochain pour être requalifiés et revenir dans le circuit", a précisé Raphaël Ibanez, le manageur de l'équipe de France interrogé samedi après-midi sur France 2.
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• Parce que Romain Ntamack peut être appelé
Blessé à la mâchoire (double fracture) avec son club du Stade toulousain face à l'UBB fin décembre, Romain Ntamack, le "double" d'Antoine Dupont chez les Rouge et Noir comme en Bleu, va certainement revenir en équipe de France. Le talentueux demi d'ouverture a repris l'entraînement collectif cette semaine et s'est dit prêt à reprendre du service très rapidement : "Cela va bien mieux, je devrais reprendre la compétition le week-end prochain face à Brive (le 6 mars)", a-t-il déclaré jeudi 26 février. "Je vais faire une semaine d'entraînement normale et après, peut-être par la suite, être rappelé avec l'équipe de France. L'Angleterre ? C'est l'objectif, je ne m'en suis pas caché". Le Crunch face au XV de la Rose est prévu le 13 mars à Twickenham. Associé sous le maillot tricolore à 12 reprises, le duo Dupont-Ntamack n'a connu la défaite que trois fois (en Irlande en 2019, contre les Gallois à la Coupe du monde 2019, et en Ecosse en 2020). Et s'ils n'ont plus joué ensemble depuis le fameux 27 décembre, jour de la blessure de l'ouvreur, leur complicité est sans faille.
• Parce que la France saura ce qu'elle joue
Equipe encore invaincue, la France sait qui peut encore lui barrer la route du Grand Chelem : le pays de Galles. Victorieuse de l'Angleterre samedi, elle a cumulé trois victoires en autant de matches. Bien sûr, toute défaite priverait les hommes de Fabien Galthié d'un premier sacre immaculé depuis 2010. Mais gagner simplement le premier titre depuis 2010 serait déjà une jolie récompense pour un groupe qui a été devancé à deux reprises par l'Angleterre : lors du Tournoi 2020 et lors de la Coupe d'Automne des Nations 2020. Le chemin reste tortueux, avec un déplacement à Twickenham (le 13 mars) où la France n'a plus gagné depuis 2007, et la réception des Gallois (le 20 mars). Ce match face au XV du Chardon, au Stade de France où il n'a plus battu les Bleus depuis 1999, fera donc partie d'un passage obligé dans un triptyque bien clair.
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