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Tournoi des VI Nations féminin - XV de France : Gabrielle Vernier, comme à la maison

Pour sa troisième titularisation de suite, Gabrielle Vernier a récompensé le choix de ses entraineurs face à l'Ecosse (41-10). La jeune française de 21 ans a été étincelante en inscrivant trois essais, ses premiers sous le maillot bleu. Un match d'autant plus inoubliable qu'il se jouait dans le stade qu'elle côtoie au quotidien en club, et devant ses proches.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Quand on l'interroge sur son trophée de joueuse du match, son sourire se forme. Par bonheur, mais surtout par timidité. "C'est étonnant ! Je ne suis pas habituée à ce genre de choses" répond, comme gênée, Gabrielle Vernier après la rencontre. Étonnant ? Loin de là. Car la jeune trois quart centre du XV de France a livré une prestation des plus abouties, ce samedi face à l'Ecosse (41-10).

Pour sa huitième cape, la Tricolore de 21 ans a ouvert son compteur essais. Et pas timidement. Trois essais plantés dans l'en-but écossais. Dès la 9e minute, Vernier achève un siège français long de plusieurs phases de jeu dans les 22 mètres adverses. Elle n'hésite pas à aller se frotter aux avants du XV du Chardon pour ouvrir la marque. 

"Comme quoi un Pin’s peut trouver sa place"

Les deux autres essais sont à ranger dans la case du collectif. Gabrielle Vernier est à la conclusion d'un coup de pied tapé par dessus la défense par Emma Coudert (34'). Le dernier essai, un quasi-copié collé du deuxième. Même passeuse, même finisseuse. Avec cette fois-ci le coup de pied rasant. "On avait vu que leur rideau défensif était un peu défaillant, analyse la femme du match. C'était un moyen facile de marquer." Trois essais, un fait rare pour une joueuse qui, habituellement, se démarque par ses plaquages ravageurs. "J’ai l’habitude de défendre et de mettre des plaquages. Et en attaque, on me voit peu. Là je suis contente que ça a été l’inverse. Du coup, je n’ai pas trop l’occasion de me montrer en défense".

Cette rencontre face à l'Ecosse, Gabrielle Vernier en trépignait d'avance depuis quelque temps. "J’avais en tête ce match, j’avais hâte de venir jouer ici." Car au Stadium Nord Lille Métropole, elle était chez elle. Joueuse au Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois (LMRCV) depuis 4 ans, elle connait les moindres recoins de l'enceinte. Et forcément quand celle-ci l'accueillent, elle et le XV de France, tout le monde est dans les tribunes. "C'est une émotion particulière quand on joue devant sa famille, ses proches, ses amis. Et qu'ils soient là pour te soutenir. Il y avait un ambiance magique, c'était un chaudron."

Quasiment 9000 personnes se sont massées ce samedi dans l'antre nordiste. "Je crois que jouer avec un public derrière elle, c'était fantastique pour elle. Et il faut reconnaitre que c'est une joueuse qui fait de très bons matches", commente Annick Hayraud, manageur du XV de France. Yanna Rivoalen, demie de mêlée des Bleues et également partenaire de Vernier en club, ne tarit pas d'éloges sur sa jeune protégée : " C'est une joueuse insaisissable, qui a de la vitesse, des appuis. Elle a un corps d'enfant, mais elle peut retourner n'importe quelle joueuse sur le terrain." Car oui le gabarit de Gabrielle Vernier, surnommée Pin's par ses partenaires, détonne : 1m64 et 64 kilos. Aux antipodes du rugby actuel. "Comme quoi, un Pin's peut trouver sa place", plaisante Annick Hayraud. Un match XXL donc pour une athlète XXS.

Etudiante en école d'ingénieur

Virevoltante sur le pré, Vernier l'est également au quotidien. "C'est une bouffée d'air Gabi, un petit soleil", complimente Yanna Rivoalen, partenaire au LMRCV. "Toujours en train de rigoler, de faire des blagues." La demie de mêlée a découvert la jeune femme originaire de région parisienne il y a quatre ans. Vernier a débarqué à Lille pour ses études à l'ICAM, école d'ingénieur où elle est actuellement en 4e année. Sa vie est rythmée par les cours et le rugby : "J’ai l’aide de mes camarades d’école, heureusement c’est une semaine de vacances donc je ne loupe rien (rires). Mais sinon ils m’envoient les cours et je rattrape. C’est à moi de bien travailler pour les partiels", explique la Française. Pour l'heure, Gabrielle Vernier va devoir "sécher" encore quelques cours. Elle sera attendue dans deux semaines pour défier l'Irlande.  

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