XV de France : Brunel veut repartir "sur des bases simples"
Tout dépend évidemment ce que Brunel entend par "bases simples": s''il s'agit de revenir simplement aux fondamentaux visant à assurer la conquête et de pousser l'adversaire ou de tenter de le faire craquer dans un combat solide, dans un rugby plus restrictif. Tout cela évidemment se ferait au détriment de l'inspiration offensive. Mais on a bien compris que la nomination de Jacques Brunel, voulue par Bernard Laporte, avait pour objectif premier, le pragmatisme pour recommencer à gagner tout de suite, alors que son prédécesseur Guy Novès avait choisi de privilégier le jeu, avec comme perspective à long terme, la coupe du monde au Japon.
Un travail dans l'urgence
Votre équipe est enfin installée, c'est le début de l'aventure?
Jacques Brunel : "Oui, elle débute véritablement aujourd'hui avec des formalités administratives, avec la presse, avec les entraîneurs de club auprès desquels on va essayer de trouver un consensus sur le travail à effectuer sur les joueurs. On a les mêmes objectifs, la performance du joueur en est au centre. (...) Mais très vite, parce qu'on a très peu de temps, il faut qu'on bascule sur le Tournoi et notamment le premier match. On va se mettre tout de suite au travail."
Philippe Saint-André, sélectionneur entre 2011 et 2015, avait un jeu basé sur le physique, Guy Novès (2016-2017) sur la vitesse. Avez-vous une idée précise de l'orientation générale que vous voulez donner à votre équipe?
J.B: "Je suis d'accord pour penser que le niveau international est basé sur l'intensité et la vitesse. Cela reste le critère fondamental. On sera dans cette lignée-là sans doute."
De quelle équipe de France héritez-vous?
J.B: "Le potentiel joueurs existe, il est là, on va utiliser une bonne partie de ce qui était en place. On va essayer de les mettre dans les meilleures conditions. C'est sûr que l'accumulation de défaites n'a pas renforcé cette confiance, au contraire elle s'est dégradée. On va essayer de créer un environnement qui les rende performants et qu'ils s'accaparent les quelques idées qu'on va leur donner. On va partir sur des bases assez simples, dans lequel ils vont se trouver bien. Il y a un premier match assez particulier car l'Irlande a un jeu particulier auquel il va falloir qu'on réponde. C'est à travers la vie de tous les jours, et notamment ces quinze premiers jours qu'on va passer ensemble, que l'on va être capable de créer le climat qui va nous amener vers la victoire."
A un mois du Tournoi et moins de deux ans de la Coupe du monde, avez-vous l'impression de travailler dans l'urgence?
J.B R: "C'est évident. Mais je ne me projette pas sur la Coupe du monde. Il y a des étapes à gravir avant. La Coupe du monde, c'est un moment spécial avec une préparation spéciale, beaucoup de temps qu'on peut passer ensemble. Aujourd'hui, ce qui m'importe, c'est le Tournoi et surtout le premier match. La mission sera de remettre l'équipe de France là où elle a été souvent, à savoir de prétendre tous les ans au gain du Tournoi, d'être dans les dernières rencontres à la bagarre pour cela. Cela veut dire que l'Irlande est fondamentale pour cet objectif-là."
Guy Novès avait obtenu la mise en place d'une liste "Elite" pour protéger les joueurs qu'il comptait appeler. Qu'allez-vous en faire?
J.B: "Cette liste des 45, aujourd'hui, je ne sais pas si elle a lieu d'être. Il y a 20 ou 25 joueurs supplémentaires qui sont arrivés. Certains n'ont pas joué du tout, d'autres sont blessés. On peut deviser de la sélection sans être contraint par cette liste. La sélection ne va pas se faire en fonction de cette liste mais par contre, cette liste contraint les clubs. Faut-il la restreindre, faut-il la réactualiser, comment mettre en place un support? Parce qu'ils (les entraîneurs du Top 14) en ont besoin de cette liste, qui leur permet d'anticiper les besoins tout au long de l'année, éventuellement de recruter."
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