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XV de France : Lionel Beauxis, un dix tout neuf

"Je redécouvre tout": appelé en renfort pour préparer le rendez-vous en Ecosse dimanche dans le Tournoi des six nations, l'ouvreur Lionel Beauxis a retrouvé le XV de France six ans après sa dernière sélection. Plus expérimenté et ouvert après un parcours sinueux.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'ouvreur Lionel Beauxis (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

De benjamin du groupe, lorsqu'il a été convoqué pour le Tournoi-2007 à seulement 21 ans, le voilà désormais ainé du haut de ses 32 années.  Si retrouver le Centre national du rugby de Marcoussis (Essonne), après la blessure de Matthieu Jalibert samedi contre l'Irlande (13-15), lui procure logiquement "beaucoup d'émotion, de fierté surtout", cela lui fait également "bizarre". Peut-être parce que, tout juste de retour de vacances à Dubaï, il a dû faire face à un choc de températures. Mais surtout car les lieux ont changé: "Les chambres ont été refaites, il n'y avait pas de +cryo+ (machine pour la cryothérapie)", a-t-il relevé mardi. Bernard Laporte a quitté le survêtement de sélectionneur pour le costume de président de la Fédération. Et a nommé l'un de ses adjoints de l'époque, Jacques Brunel, à la tête de Bleus avec lesquels Beauxis a connu une carrière sinusoïdale. L'ouvreur, qui a également joué avec trois des adjoints actuels de Brunel (Bonnaire, Bruno et Elissalde), a ainsi totalisé douze de ses vingt sélections au terme de la Coupe du monde 2007. Dont une lors du quart de final héroïque face aux All Blacks (20-18). Mais il a ensuite attendu 2009 pour connaître ses trois capes suivantes, puis près de trois ans (Tournoi-2012) pour fait grimper son total à vingt.

"Je partais de loin!"

Mêmes montagnes russes en club, qu'il a enchaînés sans jamais s'imposer sur la durée, après ses débuts précoces à Pau (Stade Français 2006-2011, Toulouse 2011-2014, Bordeaux-Bègles 2014-fin 2016). "En 2007, un an avant la Coupe du monde, j'étais avec les moins de 20 ans (champion du monde 2006, NDLR). Ce n'était pas évident. Puis j'ai enchaîné beaucoup de pépins physiques, joué de malchance. C'est comme ça." "J'ai eu des périodes assez difficiles, où ma femme (l'ancienne internationale Marie-Alice Yahé, NDLR) m'a beaucoup soutenu et aidé" a-t-il ajouté.  Celles-ci sont derrière lui: depuis plusieurs mois, Beauxis renaît de ses cendres sous le maillot de Lyon où, arrivé comme joker médical début 2017, il a été relancé par son ancien coéquipier en bleu Pierre Mignoni. "Il m'a donné toute sa confiance et du temps de jeu. J'ai pu retrouver mon niveau, du rythme", a-t-il expliqué. "Le travail personnel paie aussi. Bon, je partais de loin! J'ai plus d'expérience, je crois que je connais mieux mon corps. Etre devenu papa m'a également apporté beaucoup de maturité", a-t-il ajouté. Les bons résultats du LOU en 2018 ont aussi joué pour son rappel en bleu. Sans doute plus que la campagne orchestrée par la "Boucherie Ovalie", un compte Twitter satirique et populaire dont il est le chouchou.

"Plus ouvert"

Du moins à ce qu'il lui a été rapporté. Car le Béarnais, surnommé "Bernardo" pour son mutisme, goûte peu les réseaux sociaux. "Ah ça, c'était un introverti, il ne parlait pas le bougre", s'est souvenu pour l'AFP Bernard Viviès, entraîneur des arrières du XV de France sous Laporte et désormais chef de délégation des Bleus. Il le trouve, plus de dix ans plus tard, "un peu plus épanoui". "Je suis un peu plus ouvert qu'avant", a reconnu Beauxis au cours des vingt minutes (!) passées, avec le sourire et décontracté, avec la presse écrite à Marcoussis. Le joueur a-t-il également changé? "Je me suis beaucoup rapproché de la ligne (d'avantage). J'arrive mieux à alterner jeu lent et rapide." Tout en ayant gardé son coup de pied de mammouth et sa vista, malgré un image de faux-lent: "Il fait tout avec une facilité déconcertante, à souligné Baptiste Serin, qui l'a retrouvé à Marcoussis après l'avoir côtoyé en Gironde. Tu as l'impression qu'il met deux heures (pour effectuer ses gestes), mais pas du tout. Et en général ça finit au fond." Et à Marcoussis, six ans après sa dernière apparition.

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