Bayonne fanny à Clermont, le BO inquiète
Chaque équipe, chaque joueur, redoute cet enchaînement de matches. Sur le pont le week-end dernier, sur le pont le week-end prochain, et à l'oeuvre ce mercredi soir, les formations du Top 14 sont soumises à rude épreuve. Et celles qui étaient en joie samedi n'ont pas forcément connu la même sensation ce soir. Car tous ont été contraints de faire tourner les effectifs.
Aux anges samedi après avoir battu de peu le champion d'Europe toulonnais, les Grenoblois n'ont pas suivi le rythme imposé à Aimé-Giral par les Perpignanais euphoriques, qui ont inscrit cinq essais et se sont imposés (36-13). Surtout que les Catalans avaient perdu voici quatre jours sur le terrain de Bayonne (31-20). L'Aviron a subi le même retour de manivelle en revenant fanny de Clermont, prenant une sacrée fessée (55-0) alors que le score à la pause était déjà de (34-0). Les ailiers auvergnats Sivivatu et Nakaitaci s'en sont donnés à coeur joie dans cette orgie d'essai, allant chacun à deux reprises en terre promise (et récoltant chacun également un carton jaune), mais la star de la rencontre a été le 3e ligne Vosloo, auteur d'un triplé (5e, 45e, 51e).
3 défaites en 4 matches pour Biarritz
Tombeurs de Toulouse samedi, les hommes de Vern Cotter enchaînent donc les victoires ce qui leur permet de prendre les commandes du championnat. Montpellier suit également le mouvement en venant s'imposer à Bordeaux-Bègles (36-29), même si Fabien Galthié s'est encore fait une petite frayeur en fin de match, son équipe encaissant un essai de Maynadier à la 80e.
Après avoir connu l'affre de la défaite en Isère et surtout la colère de Bernard Laporte qui avait décrété le huis-clos en début de semaine, les Toulonnais ont réagi. Auteurs de huit essais, les Varois ont empoché le bonus face à Brive, en dépit d'une première période indisciplinée et d'une opposition très limitée par les absences. Avec 13 points, les hommes de Bernard Laporte talonnent l'ASM avant d'aller défier une équipe de Biarritz en souffrance. Le club basque, battu samedi à Paris, a connu une nouvelle défaite, chez un possible rival pour le maintien, Oyonnax. Après avoir fait tomber les Clermontois, les promus ont conservé leur invincibilité à Charles-Mathon, pour la porter à 25 matches consécutifs, mais il s'en est fallu de peu. L'ailier américain Ngwenya, sur un coup de pied de Yachvili, a donné des sueurs froides au public en inscrivant un essai à la 78e minute, transformé pour redonner un mince espoir aux Biarrots. (24-22). Mais malgré une dernière action, les hommes de Serge Blanco restaient dans le camp des vaincus, ce qui est à la 3e fois en quatre rencontres.
Réactions
Vern Cotter (entraîneur de Clermont): "Je suis évidemment satisfait de cette belle victoire. Nous avons été très bons en conquête notamment. Nous avons pu faire tourner notre effectif et ainsi préparer le déplacement à Paris, dimanche. Il faut toutefois relativiser ce large succès car à Jean-Bouin, ce sera totalement différent".
Christian Lanta (entraîneur de Bayonne): "Le score est on ne peut plus logique, mais les jeunes joueurs qui ont joué n'ont rien à se reprocher. Sur le comportement, ils ont été exemplaires même pendant les 30 minutes du début de rencontre où ils ont pris l'eau. Nous avions pris le parti de tout miser sur le match de dimanche, donc nous assumons ce lourd revers. Pour nos jeunes, ils ont pu engranger de l'expérience et prendre confiance au cours de la partie même s'ils avaient les jambes en coton".
Bernard Laporte (manager de Toulon): "La première mi-temps, c'était tout sauf un match de rugby. Face à une équipe courageuse, à qui il faut rendre hommage, ce qui m'a déplu, c'est l'ingratitude, la suffisance de nos joueurs. On se prend pour qui quand on a quelques matches de Top 14 dans les jambes ? Chacun voulait se faire plaisir, et pas se faire mal. Cela m'a profondément agacé, aussi pour la manière dont on leur a donné les points. Que la première mi-temps nous serve de leçon. Giteau à l'ouverture, c'est la satisfaction du match. Dire qu'on s'y attendait, c'est peut-être prétentieux, mais on savait qu'il connaissait le poste. Il est beau à voir jouer, ne se pose pas de question. C'est un exemple pour les jeunes".
Nicolas Godignon (entraîneur de Brive): "L'addition est lourde, mais pour nos jeunes, ça a été l'occasion de s'étalonner face aux champions d'Europe. On a d'ailleurs réussi dans les premières minutes à faire déjouer Toulon. L'important sur ce match, c'était de sortir fier de ces jeunes. Les clubs comme Brive ont intérêt à travailler sur la formation. Ces garçons ont montré qu'ils avaient du coeur. On n'a jamais baissé les bras, on a joué avec nos moyens. Et on n'a pas de blessé ! ".
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