Castres fait plier Biarritz
Le match était attendu, et il ne fallait pas arriver en retard. Au stade Pierre-Antoine, Biarritz mettait encore une fois son invincibilité en jeu. Depuis la lente disparition du haut du tableau des Basques de ces dernières années, les Castrais ont pris la place au milieu des ténors. C'est dire que cet affrontement valait le déplacement. Et dès la 2e minute, le BO présentait son visage 2012-2013, Peyrelongue venant conclure un grand mouvement collectif avec un premier essai (7-0). Mais dans un match très alerte, où chacun tentait de porter le danger dans le camp adverse, les essais ne venaient pas récompenser les belles envolées. C'est au contraire un concours de pied que se livraient Biarrots et Castrais, Teulet passant quatre pénalités contre une à Peyrelongue et une à Baby.
Laurent Labit (entraîneur de Castres): "Il y a de la satisfaction après cette victoire contre une équipe de Biarritz qui était invaincue et qui est donc tombée chez nous pour la première fois de la saison. On n'a pas fait l'entame idéale pour se mettre dans de bonnes dispositions, avec un premier essai encaissé très vite. On voulait débuter différemment. On peut parler d'un début de match compliqué. Mais heureusement, l'expérience accumulée ces dernières saisons par le groupe nous a beaucoup servi. On a eu de la maîtrise pour tenir jusqu'à la mi-temps, pour limiter la casse, et après on est revenus avec plus d'arguments. On a posé notre jeu, on a insisté et, notre patience, le fait de jouer debout et dans leur défense, tout ça a fini par payer. C'est une bonne opération d'autant que le BO repart avec zéro point. Ce qui a coûté cher à Biarritz, c'est l'indiscipline.
A la mi-temps, le score était on ne peut plus serré (13-12). En laissant sur le banc Kockott, le meilleur réalisateur du Top 14, les Laurent (Travers et Labit) avaient conservé un atout dans la manche. Et le joker a fonctionné pleinement. Entré à la 45e minute, le Sud-Africain s'est illustré 7 minutes après, venant conclure un mouvement d'envergure initié par Teulet depuis ses 22m, et relayé notamment par une percée de Garvey. Un départ dans un trou de souris et un essai, qu'il transformait lui-même, voilà comment le CO prenait le dessus, profitant de l'exclusion pour 10 minutes de Lauret (45e). Et ensuite, il se chargeait de placer trois autres pénalités pour offrir la victoire à sa formation (28-13), laquelle avait bien profité d'une deuxième expulsion de Barcella (56e). Le demi de mêlée finissait le match sur le banc en subissant lui-aussi un carton jaune (75e), suivi de près par Taumoepeau (77e), laissant le CO à 13 contre 15. Mais rien ne changeait, et le Biarritz Olympique subissait sa première défaite de la saison.
Le Racing gagne à l'extérieur
Dans le match des grands argentiers (Afflelou, Lorenzeti), la grosse performance est à mettre sur le compte des Parisiens. Malgré un carton jaune précoce de Brugnault (15e) pour un plaquage trop haut, le Racing-Métro a su aller chercher une victoire à l'extérieur, la deuxième de la saison. Et si les Racingmen ont pu s'imposer (25-18) avec une charnière new-look, c'est qu'ils ont bénéficié d'une énorme quantité de pénalités passées par Germain (6), et qu'ils ont placé une énorme défense face aux Basques. Comme lors de cette mêlée à 5m de leur en-but, qu'ils ont dominée pour bénéficier d'une pénalité. Très forts dans ce secteur de jeu, les Racingmen ont tremblé jusqu'au bout, car les pénalités ont également été nombreuses pour l'Aviron (6), et qu'ils n'ont pas réussi à aplatir le ballon autour de la 20e minute, par Boussès puis par Machenaud, tous deux entrés dans l'en-but. Pour l'Aviron, cette deuxième défaite à domicile, la quatrième en cinq matches, commence à faire beaucoup.
Mont-de-Marsan pas payé
Ils ont beaucoup joué, ont beaucoup tenté. Ils ont tenu le match nul jusque dans les dix dernières minutes de la rencontre. Et face à Clermont, l'une des références dans le jeu déployé comme dans le jeu "tout court", Mont-de-Marsan a crânement joué sa chance. Les successeurs d'André Boniface ont fait honneur à ses principes de jeu. Mais alors qu'ils étaient encore à (6-6) à la 80e minute, une pénalité de James (73e) puis un essai de Nalaga (79e) les ont conduits à la défaite, sans même le bonus défensif dans la besace (14-6). Et les Landais demeurent les derniers à n'avoir pas encore remporté le moindre match après cinq journées.
Agen se libère
Car dans le même temps, Agen, déjà dos au mur en terme comptable, est sorti de son terrain en vainqueur. Après avoir croisé le Racing, Biarritz, Montpellier et le Stade Français, la venue du promu grenoblois offrait un premier affrontement contre une formation moins "armée". Et encore, avec une seule défaite au compteur, les Isérois n'avaient vraiment pas raté leur début de saison. Et les deux formations s'en sont donnés à coeur joie. Un essai de Vaka (24e) pour les locaux, un de Coetzee aussitôt (26e), un autre de Vaka (34e) suivi d'un peu plus loin par celui de Vanderglas (49e), c'était du marquage "à la culotte". Et c'est le pied qui a fait la différence. En l'occurrence, celui du Sud-Africain Conrad Barnard, auteur de cinq pénalités en plus de ses deux transformations. Agen pouvait donc pousser un gros ouf de soulagement, avec cette victoire (32-26).
Bordeaux-Blègles a souffert
Bordeaux-Blègles s'est imposé au forceps en fin de soirée face au Stade Français (30-22), samedi. Devant les 18 000 spectateurs du stade Jacques Chaban-Delmas le succès s'est dessiné grâce aux deux essais d'Adams (54e), Le Bourhis (68e) pour Bordeaux. En face, le réveil des Franciliens a été un peu trop tardif et la réduction du score de Williams (72e) n'a pas suffi. L'UBB a donc décroché sa seconde victoire de la saison et remonte à la 10e. Le Stade Français a, quant à lui, concédé sa deuxième défaite de la saison et chute au 12e rang avec six points.
Saimoni Vaka (ailier d'Agen): "Pour mon grand retour à la compétition après ma fracture du doigt, je ne pouvais pas espérer mieux: deux essais et la victoire. Ce premier succès va nous faire le plus grand bien, il va nous permettre de travailler dans la confiance et la sérénité. On a enfin lancé notre saison. Maintenant, il va falloir confirmer, dès samedi à Mont-de-Marsan. C'est un autre défi qui nous attend".
Fabrice Landreau (manager de Grenoble): "Je suis satisfait de notre point de bonus défensif décroché juste à la sirène, même si on venait à Agen pour gagner. Cette équipe a une âme, elle l'a encore prouvé, ce soir, à Armandie. On a réussi à faire douter le SUA qui jouait gros sur ce match. Notre point de bonus est largement mérité."
Stéphane Prosper (entraîneur de Mont-de-Marsan): "Je ne veux pas retenir les trois dernières minutes. Ce qu'il faut retenir c'est l'état d'esprit des joueurs. Ils ont été revanchards par rapport au week-end dernier (défaite 52-7 à Grenoble, ndlr). Aujourd'hui on a vu le vrai visage des Montois: une équipe qui combat. On ne peut rien reprocher aux joueurs, il faut qu'on se serve de cette base pour les matches à venir. Mais il faut encore plus car il y a des points où on a été défaillants et il faut corriger le tir. Ce qui est intéressant, c'est qu'à chaque fois qu'on a le ballon on est capable de mettre l'adversaire en danger. On a l'impression d'avoir un match plus maîtrisé et qu'on gagne encore du temps de jeu. Il manque trois minutes, espérons que le week-end prochain on soit à l'étape supérieure".
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