Castres-Montpellier : défense étouffante, science des phases finales... Les atouts des finalistes du Top 14
Le Castres Olympique et Montpellier s’affronteront vendredi en finale de Top 14 dans un remake de l’édition 2018. Le CO s’était alors imposé (29-13).
La logique est finalement respectée. Le leader de la saison régulière, Castres, et son dauphin, Montpellier, se disputeront le titre de champion de France, vendredi 24 juin, au Stade de France. Néanmoins, celles et ceux qui vous diront qu’ils avaient misé sur une telle affiche avant le début de la saison, ou encore à la vue du tableau des phases finales de Top 14, seront peu nombreux et fort probablement de mauvaise foi.
Les pronostics penchaient plutôt en faveur du Stade toulousain, champion 2021, et de l’UBB, prétendants que le CO et le MHR ont éliminés en demi-finales. Car la réalité du terrain est tout autre et ce sont logiquement les deux équipes les plus en forme qui s’opposeront pour rafler le Bouclier de Brennus. Expérience des phases finales, pragmatisme insolent, défense agressive, franceinfo: sport vous présente les forces des potentiels futurs champions.
Le CO, ce vieux roublard expérimenté
Il n’en a peut-être pas l’air, car malgré sa capacité à jouer les premiers rôles année après année, les suiveurs sont frappés d’une étrange amnésie quand il s’agit du Castres olympique. La présence du CO en finale de Top 14 n’est pas une surprise pour celui qui a tout d’un vieux roublard expérimenté.
S’ils ne déploient pas toujours un jeu flamboyant que l'on attribue instinctivement au Stade toulousain, qu'il a battu vendredi (24-18), ou à l’UBB – et encore l’arrivée du duo joueur Broncan-Darricarrère à la tête de l’équipe a changé la donne cette saison –, les Tarnais démontrent une indéniable capacité à se transcender lors des phases finales. Depuis dix ans, le CO a participé à quatre finales de championnat (en comptant celle de 2022), seul Toulon fait mieux avec cinq finales.
De son côté, Montpellier, vainqueur du Challenge Européen 2021 et qui avait terminé à une décevante 10e place l’an passé, signe un retour surprise au premier plan. Mais ne dispose pas du vécu tarnais. Jamais sacré en Top 14, battu en finale en 2011 et 2018, il tiendra là la troisième opportunité de son histoire pour rafler le Brennus.
Montpellier, une défense intraitable
Certes, l’UBB n’était plus à la fête depuis quelques mois, mais l’on a rarement vu les hommes de Christophe Urios déjouer à ce point. Samedi soir, en s'imposant (19-10), Montpellier a rappelé à tous qu’il dispose de l’une des meilleures défenses du championnat. Agressifs dans les rucks, appliqués dans les déblayages, les Héraultais étouffent progressivement leurs adversaires et les privent de solutions. A la 66e, l’UBB, en position intéressante après une touche bien négociée à l’entrée des 22 mètres adverses, bousculée à chaque impact, a reculé de près de 20 mètres avant de perdre le ballon.
"Ils ont bien dû regarder notre match de la semaine dernière. Ils nous ont empêchés de mettre cette vitesse qui faisait qu'on était dangereux."
Mahamadou Diaby, troisième ligne de l’UBBen zone mixte après la demi-finale entre l'UBB et le MHR
Surtout, malgré une débauche d’énergie évidente, les Montpelliérains ont réussi à ne pas être trop pénalisés. L’apport de l’ancien arbitre international, Alexandre Ruiz, venu renforcer le staff à l’été pour approfondir le travail autour de la discipline et les attitudes au contact, y est sûrement pour quelque chose.
Un pragmatisme commun
S’il y a bien une vertu que l’on ne peut enlever à ces deux collectifs, c’est leur capacité à marquer dès que l’occasion se présente. "On est resté dans notre plan, d'occuper le terrain, d'être fort défensivement. Dès que l'occasion se présentait pour marquer des essais, on a su le faire aussi et dans des matchs comme ça, c'est très important de marquer dès qu'on en a l'occasion", soulignait d'ailleurs l’arrière du CO Julien Dumora après la victoire face à Toulouse.
Ces Castrais, qui se régalent des matchs sous tension, ont remporté grâce à ce pragmatisme létal deux des trois finales auxquelles ils ont accédé ces dix dernières années. L’ouvreur et buteur argentin Benjamin Urdapilleta, désigné homme du match contre Toulouse, avait déjà été l’un des grands artisans du titre en 2018. Sa performance sera à coup sûr l'une des clés de la finale.
Dans ce secteur, Montpellier n’est pas en reste. A chaque incursion ou presque dans les 22 mètres adverses, à chaque opportunité, le MHR s'applique à repartir avec des points. Contre l’UBB, il y a eu ce premier essai de Vincent Rattez (6e), mais aussi ces deux pénalités passées par le demi de mêlée géorgien Gela Aprasidze à plus de 50 mètres, qui ont fini d’assommer les Bordelo-Béglais.
Vendredi, l'un des deux aura forcément plus de réussite que l'autre, reste à savoir s'il s'agira de l'expérimenté castrais ou du jeune premier montpelliérain.
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