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Clermont-Biarritz, barrage de champions

Comme l'an dernier, l'AS Clermont-Auvergne doit passer par les barrages pour tenter de gagner sa place en demi-finale du Top 14. Mais contrairement à la saison passée, ce n'est pas un promu aux dents longues (Racing-Métro) qui lui barre la route, mais un vieux routier, Biarritz, bien décidé à revivre victorieusement (titre en 2002, 2005, 2006) une phase finale dont il était exclu depuis quatre ans.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Lakafia et Marconnet sont sur un nuage. Deux jours après avoir vu leur nom apparaitre dans la liste de joueurs préparant la Coupe du monde, les deux Biarrots y resteront-ils pour mener leur équipe en demi-finales du Top 14 ? Si l'expérience du pilier devrait l'aider à se replonger dans la mêlée, les 22 printemps du 3e ligne centre forment un possible écueil à l'heure de jouer le match le plus important de la saison. Après avoir trimé jusqu'à la dernière journée pour décrocher une place parmi les huit premiers et accéder aux barrages, le BO a l'occasion de frapper un énorme coup en allant rendre visite au champion sortant, Clermont. Après quatre années de disette, quatre années d'absence en phase finale, les Basques sont affamés. Et si Damien Traille est bien du voyage en Nouvelle-Zélande, il fait partie des nombreux blessés sélectionnés par Marc Lièvremont et donc absents pour ce match de barrage. Il manquera donc ce choc comme Fabien Barcella, et comme les Clermontois Aurélien Rougerie, Thomas Domingo. Cela demeure néanmoins un énorme choc dans ces matches de barrages, entre le champion de France 2002, 2005 et 2006, et celui qui a soulevé pour la première fois le Brennus la saison dernière.

Un sacre qui a sans doute pesé dans les performances auvergnates, comme le glisse René Fontès, le président clermontois: "Tout comme quelqu'un qui rêve d'Annapurna a sûrement besoin de prendre quelques jours de vacances et n'a pas envie de recommencer cet exploit le lendemain, on peut imaginer qu'on ait eu besoin d'un temps d'ingestion un peu plus long que ceux qui se saoulent de Bouclier de Brennus tous les trois ans..." Julien Pierre n'en disconvient pas: "Je ne sais pas si chaotique est le bon terme pour qualifier notre saison... Irrégulière, compliquée, oui, mais on reçoit notre match de barrage et quand on voit que des équipes comme l'USAP ou Toulon ne sont même pas qualifiées, notre saison n'est pas non plus catastrophique", note l'un des heureux élus du Mondial, l'un des sept sélectionnés présents à Marcel-Michelin vendredi soir. Heureusement pour les hommes de Vern Cotter, leur 4e place à l'issue de la saison régulière leur a offert un barrage à domicile, eux qui n'ont gagné que deux fois cette saison loin de leur base. Pour les superstitieux, la marché vers le Brennus l'an dernier avait débuté dans ce même stade face au Racing-Métro. "On a eu une saison difficile, avec des hauts et des bas, du bon du mauvais, mais on a le potentiel pour gagner contre Biarritz, comme on l'a montré cette saison sur des gros matches", assure le 3e ligne Julien Bonnaire. "On a le droit de perdre, mais on ne peut perdre que contre plus fort, pas en ayant baissé les armes. Si on a ça en tête et vraiment envie, je crois qu'on peut aller chercher un deuxième bouclier."

Pour bien se lancer, l'AS Clermont-Auvergne doit d'abord relever le défi de la puissance qu'imposeront les Basques, qui se sont bien préparés malgré eux lors du dernier match de la saison régulière en arrachant la victoire à Bourgoin (22-18). "Se déplacer chez eux, ce n'est pas une mince affaire", concède Dimitri Yachvili, qui livrera un beau duel avec son rival pour le poste de demi de mêlée titulaire en Bleu, Morgan Parra. "C'est un chaudron, les tribunes sont très proches. C'est un beau défi à relever." Un challenge que les Biarrots ont déjà conquis, comme le rappelle le poisson-pilote basque: "On est les derniers à avoir gagné chez eux, il y a un an et demi. Ils ont un jeu très élaboré, très propre avec Brock James à la manette. Il ont aussi un pack expérimenté." Une épreuve de force, et quelques éclairs espérés, voilà à quoi devrait se résumer cet affrontement, selon Imanol Harinordoquy: "A nous d'être maîtres de notre destin, de faire preuve de moins de fébrilité que sur certains matchs. C'est une rencontre de phase finale. On a senti une pression positive cette semaine, avec beaucoup d'investissement et d'intensité. On sent une grosse envie. On doit faire preuve d'efficacité. Il faudra une grande solidarité et montrer une défense héroïque à certains moments."

Pour chacune des deux équipes, ce match de barrage est un premier sommet à gravir, et le deuxième sera encore plus impressionnant puisque le vainqueur jouera le 27 mai à Marseille contre le Stade toulousain, champion d'Europe en titre, demi-finaliste en H Cup et leader intraitable de la saison régulière. Une équipe qui aura également son lot de sélectionnés pour le Mondial, mais également beaucoup de joueurs déçus de n'avoir pas été appelé et qui auront à coeur de donner des regrets au comité de sélection.

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