Clermont-Castres, déçus en reconquête
Des deux côtés, il y a un goût d'inachevé. Mais il reste l'espoir de regoûter à l'ivresse des sommets. L'an dernier, Clermont disputait la finale de la H Cup et s'arrêtait en demi-finale en Top 14. De son côté, Castres retrouvait le Bouclier de Brennus, 20 ans après son dernier couronnement. Aujourd'hui, ces deux clubs doivent en passer par le barrage pour atteindre les demi-finales. Et leur dernière sortie en saison régulière du Top 14 ne leur a pas donné beaucoup de garanties. Touchés par leur élimination humiliante en demi-finale de la Coupe d'Europe par les Saracens, les Clermontois ont peiné pour vaincre (25-22) le futur relégable, Perpignan, qui s'est battu comme jamais. De son côté, Castres n'a pu éviter la défaite à Bayonne (23-13). Un revers qui a réduit à néant leurs espoirs de recevoir ce barrage à domicile.
Signe des temps, ce barrage était une demi-finale l'an dernier. A La Beaujoire de Nantes, Castres s'était imposé (29-5). Mais cette saison, leur dernier face-à-face remonte à un mois. Le 11 avril dernier, l'ASM s'était imposé après avoir bataillé une heure (23-11) sur cette pelouse imprenable de Marcel-Michelin. En novembre, dans le Tarn, les Auvergnats avaient ramené le nul (22-22). "La saison redémarre, elle n'est pas terminée", scande Aurélien Rougerie, pour rameuter ses troupes. "Le championnat repart de zéro", confirme Rémi Talès, le Castrais. Une façon de gommer tout ce qui a pu être fait, et notamment le nagtif avec cette fin de saison où les Tarnais n'ont gagné qu'un de leurs quatre derniers matches, et où les Clermontois ont été giflés par les Saracens (46-6). "Nous n'avons pas le droit de nous rater", enchaîne Wesley Fofana. "Il nous faudra une grosse entame de match pour éviter aux Castrais de prendre confiance".
Dulin-Byrne, duel en haute altitude
Entre deux équipes loin d'être aussi sûrs de leur force que l'an dernier, l'entame de match peut être cruciale. A Twickenham, les hommes de Vern Cotter avaient sombré dans le premier quart-d'heure. "Avec les résultats qu'on a pu faire à l'extérieur (une seule victoire, ndlr), on ne peut pas s'affirmer dans la peau du favori. Cette saison, à part deux ou trois matches, on est passé complètement au travers à l'extérieur", souligne l'ouvreur Rémi Talès. A Marcel-Michelin, plus aucun visiteur n'est sorti en vainqueur depuis 77 matches. Plus de 4 ans d'invincibilité. Tout champion en titre qu'il est, le CO ne roule pas des épaules en Auvergne: "On ne va pas y aller en étant perdant. Le groupe est compétiteur. Il a envie de regoûter à ce qu'il a pu vivre. C'est fabuleux ce que ça peut procurer." Plusieurs face-à-face donneront la clé de la demi-finale contre Montpellier: le duel des arrières internationaux Dulin et Byrne, très à l'aise sur les ballons aériens et relanceurs hors pair, mais aussi le combat du centre entre les futurs coéquipiers de tournée Lamérat et Fofana, les maîtres à jouer Talès-James, les demi-de-mêlée buteurs Kockott-Parra, teigneux et en quête de la moindre faille, le duel d'Ecossais en 2e ligne Gray-Hines...
En 2010, Clermont soulevait son premier Bouclier de Brennus. En 2013, c'était au tour de Castres. Chacun connaît la recette pour y parvenir: du combat, de la précision, du réalisme, et un minimum d'erreurs: "Les matches de phases finales offrent peu d’occasion de marquer, il faudra le faire lorsqu’elles se présenteront", prévient Vern Cotter, qui dirigera pour la dernière fois son équipe clermontoise à Marcel-Michelin. Est-ce que ce sera le dernier de l'homme qui a mis le club au sommet ?
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