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Clermont revient de loin

Clermont s'est fait peur mais a passé, sur sa pelouse, l'obstacle du barrage de Top 14 en venant à bout de Biarritz (27-17) au terme d'un match renversant et d'une forte intensité, au cours de laquelle chaque équipe a eu sa période. Cette décision s'est faite sur sur peu de choses, sur quelques erreurs qui se sont payées cash. En demi-finale, le champion de France en titre rencontrera le Stade toulousain.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Les Biarrots à la lutte avec les Clermontois

Les Clermontois n'étaient pourtant pas euphoriques à la pause, menés 17-3 après une première période au cours de laquelle ils avaient été complétement dominés, tant dans la possession que dans l'occupation du terrain. Heureusement pour eux, les Auvergnats étaient de même présents en touches et en mêlées mais ils subissaient une énorme pression biarrote et ne parvenaient pas à garder le ballon. Le match s'emballait avec beaucoup de munitions laissées en route de part et d'autres sous des impacts monstrueux.

Après un premier essais clermontois refusé à  Bonnaire après l'arbitrage vidéo et une pénalité de chaque côté, Floch de 54m pour l'ASM et Yashvili quelques minutes plus tard pour le BO, les Clermontois se heurtaient à une barricade basque et avaient du mal à franchir le premier rideau. D'autant qu'ils se consommaient beaucoup dans le jeu au près plutôt brouillon. Sur une de ces actions approximatives et un énième ballon perdu récupéré par Peyrelongue, l'ouvreur biarrot servait Mignardi sur un pas, pour une attaque qui rebondissait jusqu'à Yachvili. Le demi de mêlée de l'équipe de France transformait ce premier essai et Biarritz faisait le break 10-3 (30). Les Clermontois ne parvenaient pas à bonifier leurs conquêtes se lançant dans des séquences de pilonnage stériles. Et c'est encore une fois sous la pression et un coup de pied raté e Brock James, que Peyrelongue contrait et allait à bout de souffle s'écrouler dans l'en but auvergnat 17-3 (38e); les choses commençaient à se compliquer pour les Clermontois qui réduisaient la marque à l'ultime minute sur une pénalité de Parra.

En deuxième période, Clermont subissait beaucoup moins et au contraire mettait son empreinte sur le jeu. Mais la défense biarrote toujours bon. Il allait y avoir deux points forts dans ces quarante minutes qui allaient faire basculer la partie. Tout d'abord, profitant de l'exclusion temporaire de l'arrière biarrot Iain Balshaw, les Clermontois donnaient un peu plus de largeur à leurs mouvements et poussaient les Biarrots à la faute. Sur un coup franc intervenant après une très longue séquence, Brock James jouait très rapidement au nez et à la barbe de Biarrots inattentifs qui pensaient que le jeu étaient arrêté puisque deux des leurs se faisaient soigner. Mais James avait joué et mystifié tout le monde pour un essai de raccroc qui redonnait de l'espoir aux hommes de Vern Cotter 17-10, 57e).. Un espoir qui grossissait douze minutes plus tard, alors que les Clermontois dominaient de la tête et des épaules mais insistaient un peu trop au ras, alors que leurs trois quarts avaient des fourmis dans les jambes. Sur un ballon enfin écarté, le Fidjien Murimurivalu passa la défense biarrote en revue, avant de taper à suivre un ballon que Bosch, à la réception pour le BO, ne put pas aplatir. Le cuir rebondit et Lapandry en embuscade s'en saisit. L'arbitrage vidéo après de longue minutes pour une validation loin d'être évidente et lourde de conséquences, donna enfin l'essai aux Jaunards qui viraient en tête 20-17, 69e).
Comme pour éviter tous palabres et toute contestations possibles à propos de cet essai très aléatoire, marqué sur une nouvelle erreur, les Clermontois furent bien inspirés d'enfoncer sur une nouvelle attaque au large et une percée de Canale avec Malzieu à la conclusion (27-17, 75e), rendant définitive et sans appel la victoire du champion de France.

Biarritz a eu sa chance mais a beaucoup trop défendu et pas assez tenté, alors que les Clermontois ont su forcer la décision sur leur terrain fétiche de Michelin où ils n'ont plus perdu depuis novembre 2009 et 27 matches. Mais ils vont devoir méditer la leçon car ils se sont faits peur et sont passés bien près de la correctionnelle.

CG

Déclarations

 Julien Bonnaire (3e ligne de Clermont) "En première mi-temps on s'est mis vraiment en difficulté tout seul. Certes ils ont bien joué les coups mais on a voulu se faire trop de passes, on a perdu des ballons importants et on prend deux essais comme ça Après on savait que ce serait compliqué mais on savait aussi que le groupe avait du caractère pour revenir et que le public nous a bien poussés. On peut être satisfait c'est super."


 Laurent Rodriguez (Entraîneur de Biarritz) :"Une première période avec un premier quart d'heure qu'on peut qualifier de round d'observation où on commet quelques fautes défensives qui permet à cette équipe (Clermont) de venir sur notre ligne et puis on se reprend pour prendre le dessus. Et puis il y a cette deuxième période où l'ASM piquée dans son orgueil réagit surtout au niveau de l'intensité. Ce qui nous a fait mal c'est un essai qui tarde à être décidé par l'arbitre, puis on attend, puis on attend encore. Je crois qu'on a dû battre des records sur la prise de décision video à l'appui. Et ça nous fait mal à ce moment là et on perd pied un peu et je comprends les joueurs auxquels je n'ai  rien à reprocher. On a vu la performance d'une équipe de copains. Je veux revoir à froid les images de ce qui s'est passé sur cet essai et peut-être un peu mieux l'analyser. Quand on met autant de temps à décider c'est qu'il y a un soucis. Et quand on prend autant de temps c'est qu'on n'est pas sûr et quand on n'est pas sûr il ne faut pas accorder l'essai".

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