Clermont-Toulon: l'un a changé, l'autre non
"Ce qu'il s'est passé l'année dernière, c'est derrière eux, derrière nous. Ils ont changé leur staff, leur manière de fonctionner, de jouer, ce sera un tout autre match et ce sera complètement différent de la finale", prédit l'ouvreur clermontois Camille Lopez. Même ton chez les Provençaux, surclassés deux fois à l'époque de Mike Ford - début janvier (6-30) en Top 14 et début avril en Coupe d'Europe (9-29) - et battus de peu, avec Richard Cockerill à la barre, au Stade de France début juin (16-22). "Je ne sais pas s'il y a de la revanche, la page est tournée", estime le pilier gauche Florian Fresia. Le RCT, qui sort d'une saison éprouvante, marquée par le limogeage de deux entraîneurs (Dominguez et Ford) et une quatrième défaite en cinq finales depuis 2012, veut s'en sortir par le jeu.
L'effet Galthié: vitesse et jeu
Après les schémas monolithiques de Ford et le retour aux bases proposé par Cockerill, un vent de fraîcheur souffle sur la rade, qui a vu partir les historiques Jean-Charles Orioli, Matt Giteau, Drew Mitchell et Juan Smith. Ce changement porte un nom: Fabien Galthié. L'ex-entraîneur du Stade Français et de Montpellier est arrivé avec une ambition, mettre de la vitesse dans les mouvements. "C'est une équipe qui cherche à jouer beaucoup plus qu'elle ne le faisait", estime l'entraîneur de Clermont Franck Azéma. "On sent l'influence que peut avoir Galthié. Ca va les rendre plus imprévisibles encore. On connaissait déjà leur qualité de puissance. Ils essayent d'associer à cela un volume de jeu (...) qui est vraiment impressionnant", admire le directeur sportif de l'ASM.
Toulon est de retour, et c'est Pau qui en a fait les frais en ouverture (41-14): quatre essais encaissés, dont trois par des nouveaux venus, le redoutable ailier anglais Chris Ashton (2) et l'arrière Hugo Bonneval (1). La rentrée a été moins rose pour le champion: une défaite à Bordeaux (25-32) alors que la première période avait été maîtrisée (18-11). "Est-ce qu'on va mettre six mois ou quinze jours, une semaine à le digérer?", s'interroge Azéma à propos du titre. "C'est une bonne claque qu'on a pris la semaine dernière", ajoute-t-il.
A l'ASM, on prend les mêmes
"On a envie de basculer sur quelque chose de positif", distille Lopez, accompagné à la charnière par Greig Laidlaw, une première titularisation pour l'Ecossais en l'absence de Morgan Parra, blessé à un genou. L'effectif clermontois n'a pas beaucoup bougé pendant l'été: l'emblématique centre Aurélien Rougerie est toujours là, les jeunes révélations de la phase finale (Raka, Penaud, Cancoriet) aussi et deux renforts de poids (Slimani et Laidlaw) attendent de faire leurs débuts.
"Ils marquent beaucoup d'essais en contre-attaque", se méfie Fabrice Landreau, entraîneur des avants de Toulon. "Si on laisse de l'espace à Raka, Yato... ils sont très dangereux. Aujourd'hui Clermont, c'est ce qui se fait de mieux", insiste l'adjoint de Galthié. Avec les derniers internationaux français de retour (Guirado, Taofifenua, Chiocci, Trinh-Duc côté RCT, Slimani, Spedding, Penaud côté Clermont), l'affiche est alléchante. Et l'enjeu simple, dixit le capitaine de l'ASM Damien Chouly: "Ce ne sera pas une finale, ce sera notre premier match à la maison, au Michelin, et ça suffit pour nous donner toute l'envie de les battre".
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