Derby : le Stade Français et le Racing ont des choses à régler
Deux clubs rivaux qui ont failli fusionner, à la lutte pour la qualification pour la phase finale après un parcours chaotique: tous les ingrédients sont réunis pour épicer le derby parisien Stade Français-Racing 92, dimanche (17h00) lors de la 25e et avant-dernière journée du Top 14. Si les récentes confrontations entre les deux clubs de la capitale ont souvent été mémorables, celle de dimanche devrait l'être encore plus.
Même le meilleur des scénaristes n'aurait en effet sans doute pu mieux tenir en haleine le spectateur, qui se passionnera d'abord pour cette rivalité sportive exacerbée par l'enjeu de la phase finale. Le Stade Français (7e, 54 pts) y dirait ainsi adieu en cas de défaite, alors qu'elle se compliquerait alors pour le Racing, sur le dernier strapontin qualificatif trois longueurs devant. Ce n'est évidemment pas tout, malgré la volonté, cette semaine devant la presse, des joueurs et entraîneurs des deux équipes de cantonner ce derby au strict plan sportif. Et de faire quasiment fi du rocambolesque projet de fusion entre les deux clubs, annoncé à la surprise générale le 13 mars avant d'être retiré six jours plus tard après une levée de boucliers de toutes parts. Principalement des joueurs parisiens, qui ont décrété la première grève de l'histoire du rugby professionnel français pour obtenir son retrait.
Depuis, ils marchent sur l'eau: douzième à onze points de la sixième place avant cette semaine qui a mis en ébullition le rugby français, ils sont en effet revenus dans la course au top 6 où "personne ne (les) attendait, nous peut-être encore moins que les gens" a expliqué le centre Jonathan Danty à l'AFP. Et se sont qualifiés au courage pour la finale du Challenge européen, le 12 mai.
Les "méchants" du Racing
Difficile donc de nier le rôle d'électrochoc joué, au moins en partie, par cet épisode. "Chaque année on fait un team building (stage de cohésion, NDLR). Pas cette année, où on s'est servi de la fusion, ça coûte moins cher au club" a ainsi souligné avec humour le deuxième ligne Pascal Papé, meneur des grévistes. Lesquels jouent désormais pour s'offrir une dernière aventure commune avant le départ ou la retraite de plusieurs éléments la saison prochaine et, dixit Danty, montrer un visage séduisant pour "attirer" un potentiel repreneur.
Les Racingmen, eux, n'ont pas pris position pour ou contre la fusion. De quoi les faire passer, selon le centre Henry Chavancy, "pour les méchants qui voulaient dévorer" le Stade Français, "sorti par la grande porte de l'histoire". "C'est un constat complètement erroné: même si on a été plus discret, on a aussi bougé en interne" a développé l'enfant du club, qui pense "très sincèrement au fond de (lui) que l'unité affichée par le Stade Français n'était pas aussi définitive que que ça a pu être vu ou présenté".
Plus discrets, les Ciel et Blanc ont en revanche vécu une saison bien plus tourmentée que leurs voisins, marquée par les déconvenues sportives et surtout les péripéties extra-sportives (affaires des corticoïdes et de l'higénamine, fuite de Johan Goosen, arrestation en possession de cocaïne d'Ali Williams, contrôle d'alcoolémie positif de Carter). Ils sont pourtant toujours vivants, ce qui fait dire à l'entraîneur des avants Laurent Travers qu'en cas de qualification ils auront "réussi quelque chose de fort". Comme devrait l'être le derby de dimanche.
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