Et si Biarritz était en fin de cycle ?
Toutes les grandes équipes ont connu des heures sombres. Cinq titres de champions de France, une fois vainqueur du Challenge Européen (2012) et deux fois finalistes de la H CUP, le Biarritz Olympique est l'une des équipes les plus titrées du TOP 14. Et pourtant, aujourd'hui, les partenaires de Dimitri Yachvili sont englués dans les bas-fonds du classement national. Pire, Bayonne, avant dernier du TOP 14 et l'un des concurrents directs du BO dans la course au maintien, les distancent de 9 points. Un écart notamment justifié par la défaite des Biarrots la semaine dernière sur la pelouse de l'Aviron (27-19), dans le mythique derby basque. Conséquence : une septième défaite en huit matches et une dignité sévèrement écorchée.
"On doit se battre comme une équipe qui joue le maintien"
Malgré le début de saison catastrophique des Biarrots, le troisième ligne Imanol Harinordoquy tient un discours résolument positif, et souligne la prestation courageuse de ses coéquipiers contre le rival bayonnais :" L'équipe a essayé de produire du jeu. Elle doit continuer sur cette voie", espère l'international français. On s'est battu contre nous-mêmes. Quelque part, je me demande si ce rouge ne nous a pas fait du bien (Taele a été expulsé côté Biarritz, ndlr). Il nous a réveillés". S'il y a eu du mieux dans le jeu face à Bayonne, les Biarrots ont quand même été battus. La recette: enfin glaner les quatre points de la victoire. "On doit se battre comme une équipe qui joue le maintien", poursuit Imanol Harinordoquy. En somme comme une équipe qui n'a rien à perdre. Le souci, c'est que ça n'a pas l'air inné chez les joueurs de Didier Faugeron. Il a quand même fallu attendre un carton rouge pour provoquer chez eux cet électrochoc, comme si leur situation catastrophique au classement n'était pas suffisante pour se battre.
Biarritz, finalement à sa place ?
Mais peut-être n'est ce pas une question de volonté, simplement de moyens. Si les piliers du BO (Harinordoquy, Traille, Yachvili) sont restés, l'effectif n'en reste pas moins limité qualitativement et quantitativement, en raison d'une situation financière trop précaire, et des nombreuses blessures qui viennent plomber l'équipe biarrotte. Alors, c'est légitimement que nous nous demandons si, finalement, le Biarritz Olympique, ne serait pas à sa place. Le constat est triste, mais s'appuie sur des arguments suffisamment solides pour avoir le droit d'être évoqué. D'abord, l'instabilité chronique des coachs sur le banc biarrot : depuis l’arrivée de Blanco à la présidence en 2008, le club a connu Patrice Lagisquet, Jean-Michel Gonzalez, Serge Milhas, et enfin Jack Isaac, Et puis, il y a eu évidemment cette sortie médiatique de Serge Blanco qui a beaucoup fait parler. Le président du club basque, qui vient d'ailleurs d'être suspendu pour quatre semaines après son attitude injurieuse envers un arbitre, avait évoqué, après la rencontre contre Bayonne, la possibilité de quitter le navire qu’il dirige depuis 2008 : "peut-être qu’on nous laisserait en paix, que le corps arbitral serait nettement meilleur», avait-il expliqué, ajoutant qu'«il dérange». Avant de préciser le lendemain sur le plateau de Stade 2 qu'il s'agissait en fait d'une boutade. Dans le même temps, Il se murmure que certains ajustements pourraient intervenir progressivement en coulisses, autour notamment de Nicolas Brusque. L’ancien arrière international du club (2001-2010) aujourd’hui président de l’association des «socios», pourrait prendre davantage de poids au sein du club. Une crise sportive et financière, un président qui menace de quitter son siège, tous les signes avant-coureur d'une fin de cycle.
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