Grenoble vient moucher le Stade Français, Bayonne enfonce Castres
C'est une soirée noire pour Castres. En déplacement à Bayonne, un rival pour le maintien, le vice-champion de France a concédé une 13e défaite cette saison. Elle est d'autant plus terrible que les Castrais ont pris les choses dans l'ordre pour s'imposer. Une pénalité de Dumora à la 5e, un essai de Martial à la 7e, et le CO menait donc (10-0) après un quart-d'heure de jeu. Avec un drop de Rémi Talès (23e), puis une nouvelle pénalité de Dumora (27e), les visiteurs continuaient à avoir une belle marge (16-6). Le problème, c'est que l'Aviron a pu compter sur des fautes et des coups de pied précis de Loustalot (18e, 22e, 31e, 36e) en première période, avant que Bustos Moyano ne prenne la suite avec trois pénalités, dont la dernière dans les arrêts de jeu de la rencontre (80+1). Cette place de lanterne rouge colle donc à la peau des Castrais, qui voient en plus tous leurs rivaux s'envoler, hormis Lyon, battu à domicile par le RCT (22-14). Romain Cabannes, le capitaine castrais, ne cachait pas sa déception: "Je suis dégoûté. On a rarement fait une performance comme ça, notamment à l'extérieur. Le scénario est cruel. Pénalité ou pas sur la dernière action, je ne sais pas. Mais j'ai l'impression qu'on a été regardé à la jumelle. Quoi qu'on fasse, il n'y avait que nous qui commettions des fautes sur le terrain j'ai l'impression."
Premier non-relégable, Brive a réalisé le gros coup de la soirée en disposant du Racing-Métro (36-12). Solide tout du long, Brive a attendu l'ultime minute pour décrocher le bonus offensif dans la liesse du Stadium grâce à un essai en solitaire avec prise d'intervalle de Sola validé par la vidéo malgré une obstruction de Buys. C'était la cerise sur le gâteau pour les coéquipiers de Péjoine qui n'ont finalement jamais tremblé face à des Franciliens, privés de leurs internationaux français, gallois et irlandais, qui sont restés dans le match seulement grâce à la botte de leur buteur Machenaud (4 pénalités) sur des approximations orréziennes ou des ballons mal négociés (19-12, 48e). Les Franciliens, complètement impuissants, se sont longtemps bornés dans un jeu d'occupation stérile, même quand ils sont revenus à dix points.Côté briviste, le buteur métronome Germain, encore 21 points inscrits samedi, a lui aussi contribué à ce succès, aidé par la maîtrise de ses avants et la puissance de ses coéquipiers fidjiens Waqaniburotu (25) et Koyamaibole (72), auteurs des deux premiers essais des Coujoux.
La Rochelle respire
Onzième avant cette journée, la Rochelle a également pris un bon bol d'air frais en battant Oyonnax (35-20). La Rochelle, fébrile à l'entame face à des joueurs de l'Ain sans complexe à l'image de Tian, auteur d'un essai refusé à la vidéo (23) ou du buteur Urdapilleta, à l'aise face aux perches (3-6, 18e), ont mis une petite demi-heure avant de trouver la bonne carburation. La sortie sur carton jaune de Jenneker lui a servi de déclic, avec une supériorité numérique parfaitement exploitée avec deux essais validés à la vidéo inscrits coup sur coup par l'arrière funambule Murimurivalu (36e) après une passe au pied du 3e ligne Eaton, puis par le puissant Botia (39e), alerté par une chistera de Barraque (21-6). A la reprise, les Rochelais maintenaient la pression et le centre fidjien Botia y allait de son doublé (48e), un troisième essai synonyme alors de bonus. Mais le cavalier seul maritime ne durait pas, Oyonnax sortait alors la tête de l'eau en inscrivant à son tour deux essais, par Tian (56e) face à des locaux réduits temporairement à 14, puis par Ma'afu après un joli mouvement collectif (65e) qui auraient pu pimenter la fin de match, devenue juste tendue après le carton jaune récolté par Audy (73e).
En haut de classement, Grenoble a infligé une belle claque au Stade Français (30-21) à Jean-Bouin. Les Isérois prennent ainsi leur revanche sur des Parisiens qui les avaient battus à l'aller, et intégrent en même temps le Top 6. La formation de Gonzalo Quesada, au contraire, se fragilise avant un programme d'enfer: Clermont, Toulouse et Montpellier à domicile, La Rochelle, le Racing et Brive à l'extérieur. Très indisciplinés, les Stadistes ont permis à Jonathan Wisniewski de creuser la marque au pied (5e, 18e, 30e, 36e, 51e, 67e). Symbole de cette indiscipline, le carton jaune reçu par Jonathan Danty (36) pour un croche-pied qui a permis au FCG, en supériorité numérique, de prendre le large par un essai de Florian Faure en bout de ligne (42e, 22-7). Mais le Stade Français s'était déjà tiré une balle dans le pied, après un essai de Danty (23), lorsque Digby Ioane, dans ses 22 mètres, a adressé une passe sautée complètement manquée dont s'est saisi le centre Jackson Willison (33e, 16-7). Le mal était fait après ces deux essais, malgré un baroud d'honneur dans les 20 dernières minutes avec deux essais de Danty (62e) et Julien Arias (73e). "Cela n'hypothèque pas encore nos chances de qualification car on s'était donné des jokers avec des victoires à l'extérieur. Mais c'est sûr que ça tombe mal", se désolait le technicien argentin. A l'opposé, Fabrice Landreau notait: "On est encore en construction mais cette victoire valide l'investissement de tous les joueurs depuis plusieurs semaines. (...) Cela nous permet de souffler par rapport à nos concurrents et d'avoir une petite bouffée d'oxygène car ce qui nous attend d'ici la fin de saison est un peu l'enfer. Jusqu'à présent on jouait souvent par à-coups, on avait du mal à tenir les matches et à se les construire. Ce soir (samedi) on a essayé, on a été assez constant, on a profité des ballons laissés en route par Paris pour scorer."
A Lyon, le RCT a remporté une large victoire (22-14), mais a perdu de nombreux joueurs. Au total, cette 4e victoire à l'extérieur a coûté six joueurs: J. Smith, Botha, Claassens, D. Smith, Bruni et D. Armitage, tous blessés. En six minutes, ils ont perdu trois joueurs sur blessures, le troisième ligne, Juan Smith, le deuxième ligne Bakkies Botha et le demi de mêlée, Michael Claassens. Ce dernier a été victime d'un coup de tête de son talonneur, Jean-Charles Orioli, en voulant plaquer le demi de mêlée Ricky Januarie, auteur de l'essai lyonnais (5-0. 6e). "Quand j'ai vu les joueurs se blesser en début de match, j'ai failli aller m'échauffer", a dit dans un sourire Bernard Laporte, le manageur de Toulon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.