Heyneke Meyer : « A terme nous serons l’une des meilleures équipes du monde »
Il a fort à faire. Le Sud-Africain, Heyneke Meyer, vient d’être officiellement intronisé directeur sportif du Stade Français. Interrogé par la presse sur les fonctions qu’il endossera dès la saison prochaine, l’ancien sélectionneur des Springboks (2012-2016) a su montrer sa motivation pour redresser le club parisien, à la lutte pour le maintien (12e) dans le Top 14.
Malgré la distance géographique avec l’Hexagone, Heyneke Meyer a toujours eu un petit faible pour le jeu français. Il se souvient : « Quand j’étais petit garçon, la France est venue jouer en Afrique du Sud, en 1980. Comme Jean-Pierre Rives, j’étais troisième ligne aile à l’époque, même si pas très bon. Il était plein de sang, couvert de bandages, mais il continuait de jouer. J’ai vu à quel point l’équipe française était passionnée et je suis tombé amoureux du rugby français ». Sans illusion, l’expérimenté Meyer admet qu'il devra forcément s'adapter : « Je ne peux pas m'attendre à ce que tout le monde me réponde au doigt et à l'œil, je dois m'adapter aux joueurs, à la culture française, apprendre cette langue ».
Un jeu tricolore qu’il a découvert grâce à ses amis Pieter de Villiers, joueur de rugby à XV et Nick Mallet, entraîneur puis joueur sud-africain. « En 1999, j’étais son assistant, nous étions ici, il m’avait présenté ses amis et emmené dans les restaurants. Plus tard, quand je suis devenu sélectionneur, Pieter de Villiers, l’un de mes assistants, a fait de même lors d’un test-match à Paris en 2013. Mais surtout, Nick Mallet m’a toujours dit à quel point ce club était un grand club ». Depuis, le Sud-Africain s’est toujours promis de revenir au rugby « si un grand club dont (il) partageait la vision » lui faisait une proposition.
« Le plus important, c’est de surmonter la défaite et d’avoir l’esprit de combat »
Mais voilà déjà deux ans qu’Heyneke Meyer n’a pas endossé pareil rôle. Pas question pourtant de remettre en cause ses compétences. Durant ce laps de temps, le coach de 51 ans n’a pas chômé et il veut le faire savoir : « J’ai passé beaucoup de temps avec certains des meilleurs entraîneurs du monde qui sont mes amis. J’ai été directeur du travail ce qui consistait à organiser des événements liés au rugby dans le monde entier. Dans ce cadre, j’ai entraîné une équipe amateur », détaille t-il.
Si ces nouvelles fonctions au sein du club parisien vont l'aider à asseoir sa notoriété, c’est surtout suite à sa défaite historique avec les Springboks contre le Japon lors de la Coupe du monde 2015 qu'il s'est fait connaitre. Une épreuve difficile dont il s’émeut encore : « Ce jour-là, j’ai laissé tomber mon pays et j’en assume la complète responsabilité. Chaque entraîneur perd un match qu’il n’aurait pas dû perdre. Mais on apprend aussi de matches comme celui-ci ». Avant de rebondir, « les plus grands techniciens ont connu des échecs marquants. Le plus important, c’est de surmonter la défaite et d’avoir l’esprit de combat ». De la combativité il en faudra, après cette année décevante essuyée par le Stade Français qui s’est imposé face à Lyon samedi et qui devra battre Brive le 28 avril pour se maintenir dans l’élite. Une éventuelle relégation en Pro D2 que Meyer relativise : « Peu importe si l’on doit redescendre, à terme nous serons l’une des meilleures équipes du monde ».
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