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La charge du président de Clermont contre l'arbitrage

Quelques jours après l'élimination de son équipe en demi-finales du Top 14 par le Racing 92 (34-33), Eric de Cromières, le président du club de Clermont, a adressé une lettre ouverte aux président de la Fédération française et de la Ligue nationale. Il s'en prend vertement aux décisions arbitrales, notamment dans ce match, avec dix faits de jeu tous "arbitrés en faveur d'une même équipe", ce qui défie "les règles de la simple statistique, du hasard ou des probabilités". A quelques heures de la finale Racing-RCT, il menace d'engager des procédures sur d'autres terrains que sportifs si rien n'est fait.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Alexandre Ruiz, l'arbitre de la demi-finale Clermont-Racing, exclut dix minutes en fin de match Viktor Koleishvili (DAMIEN MEYER / AFP)

La charge est terrible. A la hauteur de la déception des Clermontois, qui ont cru détenir dans leur main la qualification pour la finale du Top 14. Dans une lettre ouverte aux président de la FFR et de la LNR, Eric de Cromières, le président de l'ASM, fait feu contre l'arbitrage. S'il précise immédiatement que sa sortie n'est pas là pour servir d'"avocat à l'ASM sur ce match" perdu dans les ultimes minutes, il assume: "Malgré un match remarquable proposé par les 2 équipes, de nombreuses imprécisions et/ou interprétations arbitrales ont semé le trouble. (...) Je souhaite rebondir sur ces événements pour faire part de mes interrogations sur l’organisation de l’arbitrage dans les compétitions françaises et ce dans l’intérêt supérieur de notre sport, dont vous êtes les garants."

Lire l'intégralité de la lettre ouverte sur le site internet de l'ASM

Et le président des Jaunards s'en prend à l'arbitrage vidéo, son omniprésence sa cohérence et son usage qui ont "fini par déresponsabiliser l'arbitre de champ". Et d'énumérer les faits de jeu: "cohérence entre l'essai refusé à Fofana et celui accordé à Imhoff", "cohérence entre la décision infligeant un carton jaune à Kolelishvili et celle ne sanctionnant pas le coup de genou d'un racingman sur la tête d'un clermontois à la 75e minute", "imprécisions et cafouillage quant à l'essai inscrit par Goosen". Et d'insinuer un parti pris de la part du corps arbitral: "Vous avouerez que ces 10 occurrences, toutes arbitrées en faveur d’une même équipe, défient les règles de la simple statistique, du hasard ou des probabilités."

La menace des tribunaux plutôt que la justice sportive

Eric de Cromières pose des questions sur l'utilisation de la vidéo, évidemment, mais aussi sur la formation des arbitres, la répartition du rôle de chacun, l'écart entre l'arbitrage en championnat de France et au niveau international. Et il en appelle à "créer une commission ad hoc sur ce thème", avant de menacer: "Ou faut-il désormais imaginer, pour attirer toute l’attention sur le sujet, se résoudre à engager des procédures, sur d’autres terrains, au risque de perdre "notre esprit rugby" ? Par le passé, l'ASM avait également bénéficié de certaines erreurs arbitrales, dont l'une d'elles avait abouti à la sortie de Mourad Boudjellal qui avait parlé de "sodomie arbitrale". En ayant laissé passer quelques jours avant de s'exprimer de cette façon, le président de Cromières a certainement bien pesé les mots employés, et la teneur de sa lettre ouverte.

A quelques heures de la finale au Camp Nou entre le Racing 92 et le RCT, cette lettre ouverte devrait assombrir la soirée catalane des dirigeants du rugby français.

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